Critique topo : Roca Verde par Richie Patterson

On commence à connaître presque par cœur chaque recoin minéral de Catalogne ou d’Aragon voire d’Andalousie, le pays basque espagnol,…Mais le Nord-Ouest ibérique, hormis les grandes-voies des fameux Picos de Europa et le site de bloc de Santa Gadea reste souvent très méconnus et confidentiels auprès des grimpeurs. Après 8 ans sur place à grimper et équiper, l’anglais Richie Patterson a décidé de pallier à ce manque en proposant ‘Roca Verde‘, un topo très complet sur la grimpe dans les Asturies, mais aussi plus à l’Est en Cantabrie et plus au Sud en province de Leon.

Le bouquin compile sur pas moins de 440 pages les principaux spots de couennes du coin, avec topos images, explication d’accès et infos pratiques en anglais et espagnol. Le design et la présentation sont non sans rappeler les désormais réputés topos de Pete O’Donovan « Lleida Climbs » et « Tarragona Climbs » : zones de grimpe délimitées en marquage couleur, croquis dessinés sur des photos des secteurs, format,…Très bien agencé avec des photos magnifiques aguicheuses, nous possédons à coup sûr une belle bible locale.

Les spots incontournables des Asturies comme Teverga sont détaillés. Pas moins de 25 secteurs, des styles de grimpe et des orientations très variées avec des difficultés pour tous. Pincalagua, Pared Negra ou les Bovedas semblent des incontournables. Mais d’autres sites complètement inconnus attirent aussi notre attention au centre des Asturies comme la baume de Penas Juntas, ou celle d’El Covachon à Gradura pour le haut niveau, ou le site old school de Quiros qui abrite le premier 8a des Asturies sur un calcaire des plus compact.

Juste à côté vers Oviedo, les dévers de Rioseco ou le superbe rocher sculpté du secteur El Bosque de Cuevas interpellent, tout comme les colos et incroyables concrétions de Rumenes plus à l’Est en Cantabrie. Plus au Sud vers Leon, la muraille de Valdehuesa offre un nombre impressionnant de voies courtes de niveau moyen (25 m max) dans un cadre de toute beauté et un calcaire de qualité. Le plus tranquille Piedrasecha propose une autre alternative, avec des voies toujours aussi courtes plus athlétiques et difficiles (pour grimpeurs de 7b et +).

En espérant que les bénéfices de ce superbe topo soient reversés au moins en partie aux équipeurs locaux des principaux sites concernés, nous n’avons maintenant en tout cas plus d’excuses pour découvrir cette destination. On espère maintenant un ouvrage du même accabit sur la grimpe au pays basque espagnol, les topos locaux étant épuisés depuis au moins 2 ans, histoire de couper la route des Asturies depuis la France !

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