Du danger et des superlatifs

On a commencé avec les plus hauts. Le Mont Blanc, l’Aconcagua, l’Everest…

Ensuite on est allé sur le plus dur. Face Nord de l’Eiger, des Grandes Jorasses, du Jannu…

Après le plus vite, en hiver, en enchaînement, sans oxygène, en style alpin, en solo…

Après la première du sommet, la première en solo, la première en hivernale, la première femme, la première iranienne, la première de l’agglomération lilloise, la première gay, on a même tenté la première en short.

On est maintenant sur le plus vite (Profit Escoffier et Batard avait déjà joué cette partition), avec Ueli Steck ou Kilian Jornet, ou sur des enchaînements plus durs ou des combinaisons originales (Nuptse/Lhotse/everest par exemple)

Mais que certains médias commencent a mettre en avant le plus dangereux, c’est dénoter une profonde méconnaissance des motivations des grimpeurs et engendrer une dérive pernicieuse dans la perception du grand public.

La dangerosité n’a jamais été une fin en soi, même pour un solo. Que l’on tombe de 50 ou de 500m, le résultat a de fortes chance d’être le même. Seul peut être lors de l’ascension de Tomaz Humar au Daulaghiri, le danger objectif avait pris le dessus sur la difficulté intrinsèque au yeux des commentateurs.

Bien sûr que la difficulté peut entraîner un degré de dangerosité, mais c’est justement dans la gestion de la difficulté que peut se placer le grimpeur ou l’alpiniste. Non dans le fait d’avoir plus ou moins de probabilité de se tuer

Le jour ou la réussite d’une ascension ne sera plus perçue comme liée aux qualité du grimpeur mais a une roulette russe, notre activité, il n’y aura plus de grimpeur mais seulement des trompe la mort.

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