Ils ont longtemps été les anges gardiens discrets de la famille. Les grands-parents, ces piliers affectueux sur qui l’on pouvait toujours compter pour garder les enfants « juste un petit moment », semblent aujourd’hui avoir changé de refrain. Et si, tout simplement, ils en avaient assez ? De plus en plus de seniors refusent désormais ce rôle traditionnel. Et leurs raisons sont loin d’être futiles.
Des papys et mamies qui ne veulent plus jouer les nounous
Il fut un temps – pas si lointain – où les grands-parents faisaient figure de piliers dans l’organisation familiale. Le dimanche, c’était rôti chez Mamie, les vacances scolaires se passaient chez Papy, et tout ce petit monde semblait y trouver son compte. Mais voilà que l’image d’Épinal s’effrite. Désormais, de plus en plus de grands-parents revendiquent leur droit à une vie libre, sans être constamment sollicités pour garder leurs petits-enfants.
Ce n’est pas une rébellion silencieuse, c’est un véritable changement de mentalité. Des retraités en pleine forme qui décident qu’ils ont assez donné. À leurs enfants, à leur travail, à leur vie de famille. Aujourd’hui, ils veulent s’occuper d’eux. Et oui, cela passe parfois par un refus clair d’endosser le rôle de baby-sitter à temps plein.

« Je ne suis pas une nounou »
Prenons Isabelle. Sexagénaire énergique, elle a vu naître son petit-fils… sans pour autant y voir une invitation à reprendre du service. « Dès la naissance, j’ai dit à ma fille qu’elle ne devait pas compter sur moi pour l’aider », confie-t-elle. Une conversation un brin raide, certes, mais pour elle, une mise au point nécessaire. Sa fille a fini par s’y faire. Son gendre, lui, un peu moins. D’autant que, paradoxe du destin, il avait été élevé par ses propres grands-parents. Le choc des générations en somme.
Aujourd’hui, Isabelle vit à son rythme, entre escapades culturelles et déjeuners entre amis. Son petit-fils ? Elle le voit de temps à autre. Sans culpabilité excessive… ou presque. Quand elle croise d’autres mamies exhibant fièrement les photos de leurs petits-enfants, un doute l’effleure : et si elle était « une grand-mère indigne » ? Mais le sentiment passe, balayé par la conviction qu’elle a aussi le droit à sa propre existence.
Une nouvelle génération de seniors… active
Derrière ce mouvement, il y a une réalité sociologique. Comme le souligne le sociologue Gérard Neyrand, l’espérance de vie a considérablement augmenté – environ vingt ans de plus au XXe siècle. Résultat : les grands-parents d’aujourd’hui arrivent à la retraite en pleine forme. Finie l’image du vieux fauteuil à bascule. Place aux randonnées, ateliers de peinture et cours de yoga.
« La retraite n’est plus un temps de repli, mais un moment de réalisation personnelle », explique Neyrand. Dans cette logique, l’idée de passer ses journées à faire les devoirs ou à changer des couches n’a rien d’enthousiasmant. Et on peut difficilement leur en vouloir. Après tout, n’est-ce pas ce que tout parent souhaite pour ses enfants ? Qu’ils vivent pleinement leur vie ?

Un équilibre à (re)trouver
Bien sûr, cela ne veut pas dire que tous les grands-parents tirent un trait sur leurs petits-enfants. Beaucoup adorent les voir, passer du temps avec eux, transmettre des souvenirs et des valeurs. Mais à leurs conditions. Et c’est sans doute là que le bât blesse : la frontière entre entraide et obligation. L’amour familial ne devrait pas être un contrat à temps plein.
Pour les parents, souvent débordés entre travail et vie personnelle, l’appui des grands-parents peut sembler vital. Mais la clé réside sans doute dans un dialogue apaisé, une prise en compte des envies et des limites de chacun. Il ne s’agit pas de couper les ponts, mais de repenser les rôles familiaux avec plus de souplesse et de respect mutuel.
Car oui, les grands-parents modernes existent. Et ils ont envie d’être libres, tout simplement. Non pas par égoïsme, mais par désir d’un troisième âge vivant et choisi, plutôt que subi.
A l’époque de mes grands parents , souvent les femmes étaient au foyer quand nos mères ont pour la plupart travaillé et élevé leurs enfants seules ( à l’instar de quelques hommes ) je comprends leur envie de profiter , gerer leur temps comme elles l’entendent
Changement de paradigme tout à fait compréhensible. De plus la mentalité des enfants d’aujourd’hui, négativement influencée par le laxisme généralisé et la perte des repères fondamentaux de la vie en société – notamment le respect autrui et du bien public, fait que ceux-ci sont devenus « ingardables ». Il y a eu une telle dégradation dans les mentalités que le respect inter-générationel n’existe plus, amenant a des situations conflictuelles de plus en plus graves.
Étant moi-même une grand maman occupée, je suis tout à fait d’accord avec cet article. J’ai plaisir à passer du temps sans y être obligée et sans me sentir coupable.
J’ai 2 enfants. Ma mere de 60 ans est hyper active avec une vie très remplie et une santé de fer. Quand je veux lui faire garder mes enfants pour faire quelque chose avec mon mari, je dois m’y prendre a l’avance mais!!! Elle est toujours ravie de les avoir car elle tient a nouer une relation solide et pleine d’affection avec eux. Ces grands parents qui refusent de s’occuper de leurs petits enfants loupent juste cette super relation que je vois entre ma mère et mes enfants, une chose qui la comble parmi pleins d’autres, et qui ne l’empêche nullement de mener de front une carrière et une vie sociale très remplie. Je trouve votre article triste. Ce que je vois c’est que les gens ne veulent plus nouer de liens solides en famille, et cela n’a rien de réjouissant. On devient égoïstes et on se cherche des excuses, voilà ce que je lis entre les lignes.
Et après on s’étonne que les générations actuelles des 30/40 ans soient en souffrance…
Ces « grands parents » sont arrivés après la guerre, dans une économie florissante, avec des perspectives de croissance importantes, beneficiaires des congés payés, des départs en retraite à un âge assez bas et qui leur permet de bien profiter de leur retraite etc etc… Cette génération, les boomers, est l’une des génération qui a eu le plus de chance au cours des derniers siècles… Alors ne pas aider leurs enfants, et d’une certaine manière ne pas les assumer, montrant ainsi qu’ils ne comprennent pas l’évolution actuelle du monde qu’ils ont eu même provoquée…. C’est assez minable… Heureusement que mes parents ne sont pas de cet acabit…
Enfin on parle de ce sujet!!
Bonjour,
Je suis une grand-mère de 5 petits-enfants et je décide quand je veux les garder. J’estime avoir fait ma part en élevant mes propres enfants. Maintenant je vois beaucoup de couple donner à une tiers personne la garde et l’éducation de leurs enfants et je trouve celà pas très juste. La transmission des valeurs et l’éducation par les parents sont importantes.
Oui enfin Quand on ne travaille plus sur 7 jours de semaine , 30 jours par mois etc… on a bien le temps de prendre ses petits enfants. Pour ma part, je rends service à ma fille qui travaille parfois les week-ends, mon gendre aussi. Puis une relation très forte s est nouée. Donc oui je suis très heureuse de prendre mes petites filles. Mais j ai aucunes contraintes de mercredi ou de sortie d école. C est quand je le souhaites moi, et j en redemandé. Et ma petite fille de 3 ans et demi me le rend tellement ! Je fonds, je transmets et ça n à pas de prix. Qu est ce qu on a de mieux à faire que d être ensemble !
Tour à fait d accord…On a lecdroitcde souffler et de vivre notre retraite sans pour cela se désintéresser se ses petits-enfants car ilsxsontvtropbprecieux pour nous….
Venez pas vous demander pourquoi vos enfants voudrons pas s’occuper de vous quand vous serez en couche 🥴
Une autre situation existe aussi : celle des grands-parents privés de la relation avec leurs petits-enfants, en raison de l’animosité de leurs enfants.
On a beau avoir une vie pleine et riche, c’est une grande source de souffrance. Ça vaudrait la peine d’en parler et de donner des pistes pour ce qui pourrait faire bouger ce genre de situation, quand on se sent désespérée et impuissante et qu’on a l’impression d’avoir tout essayé.
Une autre situation existe aussi : celle des grands-parents privés de la relation avec leurs petits-enfants, en raison de l’animosité de leurs enfants.
On a beau avoir une vie pleine et riche, c’est une grande source de souffrance. Ça vaudrait la peine d’en parler et de donner des pistes pour tenter de faire bouger ce genre de situation, quand on se sent désespérée et impuissante et qu’on a l’impression d’avoir tout essayé.
Incompréhensible ! Un tel égoïsme, car ce n’est ni plus ni moins que ça ! On peut très bien dépanner ses enfants, et continuer à avoir une vie personnelle, qu’est ce qui est le plus important de nos jours que la famille ? Dans ce monde de plus en plus difficile, la famille est la valeur refuge où il fait bon se retrouver ! Mais quelle chance d’avoir des petits enfants, c’est un regain de jeunesse, on en a que les bons côtés, et ils nous font fondre de bonheur.