Des océans gigantesques dans les profondeurs de la Terre ?

A peine croyable : le monde imaginé par Jules Vernes dans « Voyage au Centre de la Terre » pourrait bien exister, du moins en partie. En effet, des scientifiques canadiens ont une très forte certitude que de vastes réservoirs d’eau existent dans le manteau terrestre. Et ce volume d’eau serait gigantesque : plus important encore que l’ensemble de nos océans en surface ! Fantasme ou réalité ? Notre planète est composée de couches concentriques dont les épaisseurs et les caractéristiques diffèrent fortement. Sous les premiers kilomètres constitués par la lithosphère, se trouve le manteau qui sert de support pour les plaques continentales et océaniques. Un témoin minéral de cette zone, inaccessible à l’Homme, a atteint la surface avec de précieuses informations. La principale famille de minéraux présente dans le manteau terrestre (situé entre 100 à 2900 km de profondeur) est celle des silicates représenté notamment par l’olivine. Lorsque la profondeur, et donc les conditions de température et de pression augmentent, l’olivine subit des modifications. Ainsi, entre 410 et 520 km de profondeur, elle devient wadsleyite. Puis entre 520 et 660 km, à la limite entre le manteau supérieur et inférieur, un minéral qui contient des molécules d’eau : la ringwoodite (jusqu’à 2,5 % de son poids). Le géochimiste canadien Graham Pearson (Université de l’Alberta à Edmonton, Canada) et son équipe ont découvert, pour la première fois sur Terre, cette forme polymorphe de l’olivine. Or, cette forme de l’olivine n’avait, jusqu’à présent, été découverte que dans des météorites mais jamais dans les profondeurs de la Terre, inaccessibles. ‘Jusqu’à aujourd’hui, personne n’avait jamais vu de la ringwoodite du manteau de la Terre, même si les géologues étaient persuadés de son existence’, souligne Hans Keppler, un géologue de l’Université de Bayreuth (Allemagne), dans un éditorial également publié par la revue Nature. Cette toute petite ringwoodite de seulement 3 mm a été découverte presque par hasard, en 2009, alors que les chercheurs examinaient un diamant brun en provenance du Mato Grosso au Brésil. Après plusieurs années d’analyses, l’échantillon a été officiellement identifié comme étant de la ringwoodite formée à 500 km de profondeur où une grande masse d’eau pourrait s’accumuler du fait de la subduction et du recyclage de la lithosphère océanique dans la zone de transition. Le diamant serait ensuite parvenu jusqu’à la surface de la Terre grâce aux remontées de magma lors d’une éruption volcanique.

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