Disparition de Franz Francek Knez

Son nom ne dira sans doute rien à la plupart d’entre vous, mais le slovène Franz Francek Knez était l’un des plus grand alpiniste de sa génération.

Ses débuts

Plus connu sous le nom de Franček Knez, il est né à Celje (Slovénie) le 15 juillet 1955.
Il fait partie des alpinistes slovènes qui, à partir de la seconde moitié des années soixante-dix (alors que la Slovénie faisait encore partie de la Yougoslavie), ont défrayé les chroniques alpines en écûmant les montagnes les plus dures de tous les continents.
Avec Tomo Česen, Silvo Karo (qui l’a défini comme « le gourou de l’alpinisme slovène moderne »), Janez Jeglič, Slavko Svetičič et plusieurs autres, ils ont répoussé les limites de l’engagement et de la difficulté. 

Il commence à grimper à 18 ans et en moins de 30 ans de carrière il a collectionné plus de 5 000 ascensions et 729 premières, dont de nombreuses nouvelles voies sur sur la face Nord du Triglav (point culminant de la Slovénie)
Travaillant à l’usine, il fait également partie de l’Equipe Nationale Slovène de Montagne et participe ainsi à de nombreuses expéditions.

Son impressionnant palmarès

En 1978, il est sur le Huascaran au Pérou.
En 1979 il participe a l’ouverture du nouvelle voie à l’Everest.
En 1980, Knez et Vanja Matijevec gravissent la face Sud du Lhotse, où vient de disparaître Nicolas Jaeger, mais à 8100 mètres ils sont contraints de contourner la paroi terminale.
La même année, les deux compères gravissent sud du Dhaulagiri.
En 1983, c’est le tour de la Patagonie. En un mois marqué par le mauvais temps, il ouvre avec Karo et Jeglic le pilier Nord du Fitz Roy, rejoignant ensuite la voie de Renato Casarotto qui traverse le pilier ( Devil’s Devil, 900, ED, VI + / 6b, A2, 90º).
Surnommés « Les Trois Mousquetaires » Karo, Jeglic et Knez vont marquer l’histoire moderne de l’alpinisme tant en Slovénie que dans le monde.
Au printemps 1985, il participe à l’expédition nationale en face Nord du Kangchenjunga, expédition qui coûtât la vie à Borut Bergant.
En 1986, de retour en Patagonie, il est au Cerro Torre, avec Karo, Jeglic, Peter Podgornik, Pavle Kozjek et le cameraman Fistravec, pour ouvrir la « directissime de l’enfer » (ABO, 7a +, A3, 90 °, 1150 m), ouvert entre les orages en 35 jours.
Entre novembre et décembre 1986, Karo et Jeglič ouvrent Psycho Vertical (ABO, 6c, A3, 90 °, 950m) a l’extrême sud de la Tour Egger.
Quelques jours plus tard, les trois avec Roberto Pe ouvrent « Grey-Yellow Arrow » en face Nord de El Mocho (ED, 7a + / A0, 500m)
En 1987, Slavko Cankar et Bojan Srot ouvrent la voie des Yougoslaves (maintenant connue sous le nom de « voie slovène »), sur la Tour sans nom (6239 m) de Trango, (900 m / VI, 5.11, A0). La voie a été grimpée en libre l’année suivante par Kurt Albert et Wolfgang Güllich (avec des difficultés atteignant le VIII +).
En 1988 il est de retour en Himalaya avec Andreja et Martin Hrastnik pour ouvrir en style alpin deux voies sur la face Est du Meru à Garhwal. Des voies qui pointent dans le 8ème degré!
En 1989, il est au Garwhal avec Martin Hrastnik, sur la face sud-ouest de Bhagirathi II, une ligne de 600 m en VIII +, particulièrement exposée aux chutes des pierres, et baptisée « Rolling Stone ».
En 1993, il échappe miraculeusement à une avalanche sur l’Annapurna en compagnie de Slavko Svetičič.

En Europe

En 1982 il gravit la face Nord de l’Eiger en 6h, établissant alors un record de vitesse sur la plus célèbre face Nord des Alpes.
En 1985 il y ouvre « Fortuna »
Il complète la trilogie des Alpes avec « Les trois mousquetaires » en face Nord du Cervin et en ouvrant deux nouvelles voies aux Grandes Jorasses (en 1977 et 1980).
En 1983, il parcourt seul la voie Bonatti au Petit Dru.
En 1986 il ouvre avec Freser « Venus » (800m, 6c+) en face Sud de la Marmolada.
Au cours des années 80 et 90, il a ouvert de très nombreuses voies sur les montagnes de son pays tel que « Korenina » en face Nord du Triglav en 1992, « Izziv » (« Challenge ») sur les clochetons Olivera et Nebucha de Golarjeva en 1993

Il a finalement trouvé la mort à 62 ans en chutant sur une paroi qu’il parcourait fréquemment près de chez lui

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