Exploit(s) au Mont-Blanc …

En montagne, le chemin est plus important que le but. La montagne n’a pas de fin.*

« Ce matin, à 5h30, Triky Holgado a battu le record d’ascension du Mont-blanc en effectuant l’aller-retour (sans dopage ni oxygène) en 1h43mns et 55sdes depuis Chamonix. Triky, connu pour s’entrainer à la réalisation de cet exploit depuis l’âge de 8 ans sur une structure artificielle de 50 m de haut inclinée à 40° et comportant une centaine de marches métalliques, s’est dit très content de cette belle réussite. Il accorde celle-ci au fait d’avoir alourdi son sac à dos de 2 kilos lors de ses derniers entrainements (montant le poids total de son sac à 23 kilos !). Triky tient à remercier tous ceux qui le soutiennent depuis toutes ces années, en particulier les sociétés Kilentrop, Semelor et Vityfoconredaisande. » La planète, le 2 septembre 2040.

Je connais de mon côté Mr Maxime. Depuis son enfance, Mr Maxime rêve de monter au sommet du Mont-blanc. 41 ans, marié, deux enfants en bas âge, il porte un petit ventre lié à son activité professionnelle sédentaire qui ne lui libère que trop peu de temps à consacrer à une activité physique régulière. Pourtant, ce matin, après plusieurs tentatives, nous nous tenions debout sur la cime, un grand sourire illuminant nos visages bouffis de fatigue.

Vous me direz quel rapport ?

A première vue à part le sommet commun, pas grand chose.

Pourtant l’exploit est similaire.

Triky comme Mr Maxime ont comme point commun d’avoir concrétisé un rêve.

Triky s’est entrainé comme un dingue, certes, mais Mr Maxime a dû composé avec sa vie de famille, il a dû prendre du temps loin des siens, mettre de l’argent de côté, s’entrainer malgré son emploi du temps, apprendre, partir, revenir, faire des concessions, expliquer, argumenter, rassurer …

Oui l’exploit est du même ordre !

C’est cela qui rend la montagne si particulière, c’est pour cela qu’on ne pourra jamais en faire un stade : l’exploit en montagne ne se mesure pas en mètres ni en temps.

L’exploit en montagne se mesure dans la volonté que chacun de nous met à entretenir le chemin nous permettant de la parcourir.

L’exploit n’est dès lors plus valorisé par le niveau mais par l’approche.

C’est cela qu’il nous faut relayer auprès de ceux qui nous demande ce que nous faisons là haut.

C’est cela qu’il nous faut préserver afin que la montagne reste cet immense espace de liberté … et d’apprentissage de la vie.

Paul Bonhomme, le 26/07/2013

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