GMHM . ANNAPURNA 2015 : Face sud en style alpin – 8091 m

L’Annapurna est une montagne paradoxale. C’est le premier 8000 m à avoir été conquis mais seuls 200 alpinistes ont, à ce jour, atteint son sommet (tout itinéraires confondus, alors que près de 6000 personnes ont rejoint celui de l’Everest).

Situé au cœur de l’Himalaya népalais, il comprend six sommets dont le plus haut culmine à 8091m. Cela en fait le dixième plus haut sommet du monde. Sa paroi sud monumentale, de plus de 2500 m, est l’une des faces majeures de l’himalayisme moderne.

Du Chhungma Himal vers Lo Manthang

Après avoir traversé la cordillère de Darwin en 2011, gravi le Kamet (7756 m) par sa face Ouest en 2012 (primé aux Piolets d’or) et le Shishapangma (8042 m) en 2014, le GMHM a choisi cette face comme objectif final d’un nouveau protocole de recherche et d’entraînement à la haute altitude.

Mercredi 9 septembre.
« L’Himalaya commence là où les Alpes se terminent » dit-on. Chacun sait que le problème majeur lors d’une expédition en Haute Altitude réside dans la lente et progressive acclimatation des organismes. Ce temps passé à attendre, plus ou moins patiemment, la création de nos précieux globules rouges supplémentaires, implique nombre de désagréments notoires. Il faut tout d’abord sacrifier au moins une semaine de son expédition pour résorber le mal de tête carabiné qui vous étreint à 5000 m, soit l’altitude classique du camp de base d’un 8000. Cette attente, outre le fait qu’elle puisse être douloureuse, implique également un désentraînement qui s’ajoute au temps de voyage depuis la France.

Aéroport de Jomosom

Forts de ces constats maintes fois éprouvés, nous avons cette année décidé d’anticiper et d’effectuer une pré-acclimatation dans les Alpes.

Par séjours successifs à 3600m, au refuge des Cosmiques, nous avons pu nous habituer à l’altitude tout en gardant un entraînement physique plus ou moins ludique. Des belles fissures de granit aux sordides séances de Sprints Répétés en Hypoxie (RSH), nous avons éprouvé l’altitude tout en gardant des niveaux d’intensité élevés. Une préparation efficace pour rentrer dans l’expédition de manière plus linéaire et progressive. La période d’inactivité classiquement observée pour la première arrivée à 4500m-5000m peut ainsi être compensée par un maintien des intensités à travers différents rappels de force. On garde notre entraînement tout en accédant plus rapidement aux portes de la Haute Altitude.
Cette démarche permet d’attaquer l’objectif plus sereinement, avec plus de confiance. Le fameux « Connais-toi toi-même » de Socrate prend ici tout son sens. Parce que nous connaissons notre fonctionnement, parce que nous travaillons à l’appréhender au mieux, nous optimisons notre montée en altitude.
De l’aéroport de Jomoson (alt.2720 m) , où nous nous sommes posés le 26 aout après un court vol depuis Pokhara, nous empruntons des véhicules 4X4 pour rejoindre la capitale du Haut-Mustang.
Dès le lendemain, au village de LoManthang, à 3800 m d’altitude, nous pouvons nous lancer dans l’acclimatation et monter en une semaine à 6300 m. Passer deux nuits à 6200 m, comme nous avons eu la chance de pouvoir le faire cette année, améliore considérablement notre rendement. En effet, il nous avait fallu l’année passée autant de temps pour se hisser péniblement à 5300 m. La fameuse transition entre le monde alpin et l’immensité himalayenne est donc abordée avec plus de continuité. C’est également avec plus de fraîcheur et plus de confiance que nous rentrons dans le cœur du sujet. Plus de confiance en nous, mais aussi plus de confiance dans le travail mis en place au GMHM depuis plus d’un an.

Découvrir l’article complet sur le site du GMHM.

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