Hautes Alpes sous Haute tension

La rénovation du réseau de transport électrique (RTE) de la Haute Durance constitue un énorme programme de travaux de destiné à rénover et renforcer le réseau haute et moyenne tension de cette zone de montagne (Hautes-Alpes), qui s’étend de l’est de Gap à Embrun, Briançon, le col du Galibier et la Haute vallée de la Maurienne… Après bien des polémiques, la commission d’enquête publique (qui s’est déroulée du 27 mai au 11 juillet) a rendu le 12 août 2013 un avis favorable à l’ensemble des 7 projets, non sans quelques réserves et recommandations, qui suscite encore de vives oppositions.

Ce programme de travaux de RTE touche les réseaux haute et moyenne tension de cette zone de montagne, qui s’étend par des lignes essentiellement aériennes de l’est de Gap à la haute vallée de la Maurienne. Il comprend 6 à 7 projets. Les opérations annoncées conduiront à la construction de 90 km de nouvelles lignes aériennes, l’enfouissement de 100 km de lignes et la suppression de 200 km de lignes aériennes, traversant des milieux forestiers, des cours d’eau, des sites Natura 2000, des zones exposées à des risques naturels, des zones d’habitat… Dans cette région alpine qui présente une qualité paysagère et des milieux naturels remarquables on est plutôt favorable à un projet qui permet l’enfouissement d’une bonne partie du réseau… Mais un peu plus loin, la nouvelle ligne, essentiellement aérienne, provoque la colère des riverains et écologistes qui réclament, eux aussi l’enfouissement. L’Autorité environnementale du Conseil général de l’environnement et du développement durable avait donné un avis favorable le 10 octobre 2012 (Avis délibéré n°Ae 2012-51/ n° CGEDD 008498-01) assortie de quelques recommandations.

Le programme, dont la réalisation est prévue jusqu’en 2020, consiste à :

– construire deux lignes aériennes à 225 000 volts de 55 km et 35 km de longueur,

– rénover et renforcer le réseau à 63 000 volts, par des liaisons presque exclusivement souterraines,

– déposer la ligne aérienne à 150 000 volts actuelle (en supprimant la liaison avec la vallée de la Maurienne passant en altitude) ainsi que différentes lignes à 63 000 volts.

Le bilan des opérations annoncé conduira à la construction de 90 km de nouvelles lignes aériennes, à l’enfouissement de 100 km de lignes et à la suppression de 200 km de lignes aériennes. Ce bilan, qui fait apparaître une réduction globale notable des lignes aériennes, est un des éléments importants de l’appréciation de celui-ci, en raison de l’impact général des lignes aériennes sur le paysage. La sensibilité attachée aux lignes aériennes est ici renforcée par le caractère particulier de cette région alpine qui, en étant située près du lac de Serre-Ponçon et dans l’aire optimale d’adhésion du parc national des Écrins, se trouve être d’une qualité paysagère remarquable, riche d’un important patrimoine naturel et culturel, très fréquentée par le tourisme et relativement dense en constructions dans la vallée et sur ses versants proches.

Un tel programme de travaux ne peut pas faire que des heureux et on comprend facilement les craintes et réticences locales.

La Commission d’enquête publique s’est placée dans la perspective d’un Projet global composé de 7 projets techniques, qui doivent être considérés comme complémentaires et indissociables pour rendre son avis. Elle a notamment relevé la nécessité du projet, son bilan positif entre enterré et aérien soulignant que plus de 600 habitations ne seront plus à proximité immédiate des lignes aériennes pour donner un avis FAVORABLE assorti de deux réserves et de six recommandations. Parmi celles-ci, elle insiste sur un besoin de mise en souterrain du projet P1 aux abords du site de Mont Dauphin et au besoin de veiller à développer un réseau aérien présentant la meilleure intégration visuelle possible en recourant à des pylônes d’une hauteur moyenne de 22,9 mètres à 28,9 mètres, sauf circonstances exceptionnelles.

Un avis peu surprenant vu la complexité et l’étendu du projet mais aussi l’enjeu économique. Et c’est donc presque résignés que les opposants au projet ont accueilli la nouvelle. Pour autant, ils ne lâchent pas le morceau.. Pour eux l’enquête publique montre des manquements graves, notamment dans le processus employé pour cette enquête publique. C’est ce que dénonce en tout cas le parti Europe Ecologie qui a demandé au préfet des Hautes-Alpes ainsi qu’au ministre de l’Ecologie d’attendre les conclusions, mi-novembre, de l’enquête indépendante demandée par Avenir Haute Durance. En cas de refus l’affaire devrait échouer devant le tribunal administratif. Ils font donc tourner une pétition

Le site des opposants est ici et la pétition là

Pour aller plus loin sur le sujet, il faut notamment lire pour commencer :

Le tome 2 des conclusions de l’enquête (pdf)

L’avis de AE (pdf)

Quelques docs mises en ligne sur le site du débat public

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