Ils disent non au Parc national des Calanques !

 

 Vendredi et samedi ont lieu deux manifestations hostiles à la création du Parc National des Calanques.L’une sur mer, l’autre sur terre. L’association des Amis de la Rade et des Calanques expliquent les raisons de leur refus à travers un tract qui vient de nous parvenir. Il apparaît essentiellement deux problèmes propres à tous les parcs nationaux

 

Des problèmes propres à tous les Parcs Nationaux

1/ «Une volonté d’interdire, de limiter, de restreindre les pratiques et usages mais un objectif affiché de développer le tourisme avec notamment la création d’un Label ». Il s’agit en fait, comme dans tous les parcs nationaux, d’une volonté de prendre le contrôle du territoire et de spolier « le petit peuple » de son droit fondamental qu’est la liberté de circulation. Le principe est d’organiser des lieux d’accueil de masse avec parkings pour bus et plusieurs millier de voitures, boutique, sanitaires, etc… et des chemins « encadrés » pour atteindre un belvédère dit « d’observation » de la faune et du paysage. Point d’attrait majeur pour le touriste, constituant ainsi un produit touristique pour les Tours Opérateurs, autocaristes et revues spécialisées choisies qui feront rêver sans jamais y aller. Pour compléter cet ensemble, il est très probable, comme dans les autres parcs nationaux, qu’il sera interdit au professionnel de la photo, y compris les journalistes, de publier des photos du cœur du parc sauf accord préalable du Directeur.

 

2/ La gouvernance est assuré par un directeur, nommé par le Ministre de l’Ecologie, qui dispose de tous les pouvoirs et ne rend compte au Conseil d’Administration qu’à postériori, lorsque le mal est fait. Si les élus sont, officiellement,  majoritaires au sein du Conseil d’Administration, lui aussi nommé par le Ministre avec une composition « sur mesure », comme nous l’avons vu se faire dans les Pyrénées, et la bénédiction tout aussi officielle de France Nature Environnement (FNE), dans les faits, ce Conseil n’est qu’une chambre d’enregistrement.

 

Des interdictions plutôt que des recommandations

Les interdictions ne sont pas neutres. Et celles énumérées dans le tract des « Amis de la rade et des Calanques » sont limitées. Si des zones d’escalade et de randonnée sont maintenues, le Directeur a tous pouvoirs des interdire à tout moment pour des motifs divers. Un garde a toute liberté pour verbaliser en invoquant un autre article du Code de l’Environnement sur le dérangement de la faune… histoire de justifier son existence. Plus que protégé, le site est ouvertement « fliqué » y compris pour les journalistes qui n’ont pas le droit de photographier et donc de rendre compte au public. La complexité du droit de l’environnement est telle qu’il faut partir du principe que tout est interdit sauf….

 

Le problème pour l’usager du territoire est qu’il ne connaît pas le « sauf ». Les diverses réglementations sont telles qu’il n’y a que des interdits et pratiquement jamais de recommandations. Une telle situation entraine l’arbitraire. Un jour, on peut vous autoriser à… et le lendemain vous l’interdire. Vous êtes soumis au principe de l’autorisation administrative avec toutes ses dérives potentielles. Il n’y a, à priori, aucun regard démocratique sur une décision. Le garde local du parc et le directeur sont les seuls maîtres à bord.

 

Un bon business

Par contre, le business est assuré. Hôteliers, opérateurs touristiques et autres commerçants sauront utiliser le Label en se moquant totalement du respect de l’environnement. Ce n’est pas leur problème. D’ailleurs, comment interdire à un hébergeur d’écrire  sur sa plaquette publicitaire qu’il est implanté à 500 m du Parc National ? Rien ne l’interdit. Et c‘est quand même plus vendeur que de dire qu’il est à 2 km d’une usine pétrochimique. Même chose pour un autocariste qui organise une excursion. Par contre, l’éleveur qui voudra faire pacager ses chèvres…. Et le produit de l’accompagnateur ou du moniteur d’escalade… Eux devront passer par une série d’autorisations. Le produit, devra être « labellisé » pour pouvoir dire la même chose lorsqu’il s’agira de faire référence au Parc. Et les conditions se négocieront… plus tard.

 

Dans cette affaire, et contrairement à ce qui peut être dit,  les élus et les usagers du territoire, perdent toutes leurs prérogatives. Part exemple, les maires abandonnent leurs pouvoirs de police. C’est un  fait indiscutable inscrit dans le Code de l’Environnement et constaté dans tous les Parcs Nationaux. Les chartes sont discutées mais dans un contexte tellement encadré que la réalité est que tous les pouvoirs démocratiques de base sont transférés à des fonctionnaires qui décident en fonction de leur ressenti ou leurs convictions personnelles dans des limites juridiques mal définies. Pour peu qu’un garde soit un militant de l’écologie sectaire…. Ce n’est pas totalement l’arbitraire mais c’est un bon début qui y ressemble.

 

La protection de l’environnement doit elle se faire au profit du tourisme de masse et au détriment des libertés individuelles et collectives fondamentales ?

 

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