Incidents et accidents en montagne : appel à témoignages

Vous êtes passés près de l’accident en montagne ? Avez frôlé une avalanche ou évité la chute de justesse ? Des chercheurs invitent les montagnards à raconter leurs expériences pour alimenter une base de données et en tirer des enseignements

Recenser le maximum d’incidents ou quasi-accidents. C’est l’objectif des chercheurs du Laboratoire sur les vulnérabilités et l’innovation dans le sport (Université Lyon 1), qui cherchent à établir des scénarios types pouvant conduire à des accidents. « L’incident ou le presque accident comporte les mêmes ingrédients qu’un scénario accidentel », explique le sociologue Bastien Soulé, responsable scientifique de l’étude soutenue par la Fondation Petzl. La charge émotionnelle et les victimes en moins, ce qui facilitera le témoignage.

Au 31 octobre 2016, au terme d’une période de test et pré-lancement de onze mois, 184 récits étaient enregistrés sur le site communautaire camptocamp.org qui héberge la base de données SERAC. Pour les chercheurs, c’est un bon début qui permet de dégager quelques tendances et une première interprétation des mécanismes accidentogènes les plus fréquents. Sur l’ensemble des témoignages, 49% concernent le ski de randonnée, 21% l’escalade et 19% l’alpinisme. L’événement le plus décrit est l’avalanche (39%), puis la chute (36%). Les personnes ayant livré leur récit sont à 40% âgés de 26 à 35 ans, et 84% de l’ensemble des répondants sont des hommes. La majorité des pratiquants possèdent un haut degré d’autonomie dans l’activité. Au global, les scénarios montrent une tendance à sous-estimer le danger et une difficulté à envisager le demi-tour y compris dans une situation jugée dangereuse, ou un sentiment de honte à devoir recourir aux services de secours.

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