Interview Greg Child

Pour la 19ème édition des Piolets d’Or le président du Jury est Greg Child, un de nos journaliste a eu le chance de le rencontrer et nous fait découvrir cet homme à travers une petite interview.

Kairn :
 Hi ! (eh oui Greg ne parle qu’anglais mais ne vous inquiétez pas on vous a fait la traduction !)
On va commencer par la question que beaucoup de personne se pose, qu’est-ce que cela fait d’avoir était choisi pour être président du Jury de ces 19ème Piolets d’Or ?

Greg Child :
Avant tout j’ai accepté la proposition de Christian Trommsdorff (Actuel Président du GHM) car il me proposait un sacré paquet de fric ! Non, non, je rigole il n’y pas d’argent pour le jury ! Effectivement Christian m’a fait cette proposition d’être président du Jury et j’ai répondu : « Pourquoi pas ! ». Je pense être maintenant une petite part de l’histoire de l’alpinisme. Accepter cette opportunité c’est un peu comme apporter ma contribution à l’alpinisme mais c’est aussi un grand honneur.

Kairn :
Quel est pour toi  « l’esprit » des Piolets d’Or ?

Greg Child :
C’est le moyen de rassembler beaucoup des meilleurs alpinistes du moment, de leur permettre de se rencontrer et d’échanger dans un cadre plus cool que les expéditions. C’est un moment pour discuter des valeurs de l’alpinisme. Notre sport ne compte pas beaucoup de pratiquants mais à la chance d’être international. Pour nous autres alpinistes c’est notre moyen d’expression, comme une langue commune.

Kairn :
Crois-tu que le Piolet d’Or contribue à la connaissance de notre activité par le grand public ?

Greg Child :
En Europe vous avez de la chance car l’alpinisme fait partie de votre culture, certain de vos alpinistes ont été élevé au rang de héros national mais pour nous au Etats-Unis ce n’est pas pareil. Les alpinistes sont traités comme des associaux. Ils sont en marge de la société car on les prend pour des fous. Pour la plupart des américains, l’alpinisme est un sport de fous.

Kairn :
Mais ne penses-tu pas que cette image vient du fait que l’escalade était dans les années 70 un sport pratiqué par la communauté hippie ?

Greg Child :
Ce n’est pas faux. En effet l’escalade dans la culture hippie est synonyme de liberté. Mais c’est surtout une méconnaissance de notre activité par le grand public.

Kairn :
Pour revenir un peu sur la soirée d’hier et la projection du film The Swiss Machine présentant le Free-Speed-Climbing (grimper en solo des voies en établissant des records de vitesse) selon Ueli Steck, crois-tu qu’un jour le Speed-Climbing aura sa place aux Piolets d’Or ?

Greg Child :
A la base la vitesse en alpinisme est un gage de sécurité. Plus on va vite plus on réduit le temps d’exposition aux risques. Je pense que la recherche de nouveaux records de vitesse est une activité à part entière. Aux Piolets d’Or nous recherchons l’exploit et la performance, alors pourquoi ne pas retrouver cette activité aux Piolets d’Or ?

Kairn :
Pour beaucoup de personnes les Piolets d’Or sont synonymes d’ouverture de voies et non de répétitions, donc le Free-Speed-Climbing a-t-il toujours sa place ?

Greg Child :
L’ouverture d’une voie pour être nominé n’est pas une règle. Il est en effet écrit dans la charte des Piolets d’Or que le projet présenté doit avoir une part d’innovation, donc à chacun de voir où peut se placer cette nouvelle activité… L’esprit des Piolets d’Or n’est pas fixe, il peut évoluer dans le temps et changer pour ouvrir ses portes à de nouvelles activités.

Kairn :
A propos de l’évolution de l’alpinisme, que penses-tu de notre activité à l’heure actuelle ?

Greg Child :
L’âge d’or de l’alpinisme est passé mais cela ne veut pas dire que l’activité va mourir. Il va falloir trouver de nouvelles façons d’explorer notre terrain de jeu. C’est aux jeunes de trouver les moyens d’élargir leurs horizons.

Kairn :
Pour avoir lu tes 3 livres paru aux éditions Guerin (Carte postale de la vire, Le théorème de la peur et La folie du K2) je sais que tu es particulièrement attiré par les reptiles, qu’en est-il maintenant ?

Greg Child :
C’est de l’histoire ancienne ! Je ne peux plus approcher un reptile depuis le jour où j’ai failli mourir après m’être fait piquer par un serpent très dangereux d’Australie. Mais pour la petite histoire j’ai appris à ma fille de 6 ans à les attraper sans se faire piquer. La semaine dernière je me baladais avec elle dans le désert en Utah et nous avons croisés la route d’un serpent d’environ 60cm et ma fille l’a attrapé ! C’est vraiment très amusant qu’elle ait la même passion que moi, mais ça me fait aussi un peu peur.

Kairn :
Merci d’avoir répondu à nos questions et bonne fin de séjour en France.

Greg Child :
 De rien. Bye

Crédits photos : Benjamin Ribeyre – Kairn.com

Laisser un commentaire

5 × 4 =