Je n’irais pas dan vos refuges

Nous relayons un petit texte qui nous a été envoyé suite a notre article sur la connexion des refuge :

Je suis accroc au téléphone portable.
Pas le vieux Nokia des années 90 bien sûr, mais du smartphone sampple ES35 que m’a offert ma femme.
C’est la première chose que je prends en main le matin, histoire de voir ce qui est arrivé pendant la nuit.
Les derniers tweets, les dernières alertes du monde, les derniers whatsapp, les derniers posts facebook, ca ne peut pas attendre, il faut que je sache, que je lise.

C’est une pathologie visiblement très commune ces derniers temps. Une addiction qu’il n’est pas facile de combattre tant notre vie personnelle et professionnelle est désormais liée a ce despote.

Voilà que les photos des vacances ne sont pas sur Facebook ou sur Instagram, et s’accumulent les messages pour demander plus ou moins pressément de corriger cet impardonnable oubli.

On a pas liker ou partager la dernière la page a la mode et on est aussi vite rayé du groupe des mecs qui vont boire l’apéro ce week-end avec le boss.

Petit a petit la couverture des opérateurs s’est faîte plus large, moins chère, plus rapide, plus addictive.
Des petits ports de pêche aux stations de ski familiales, tout le monde a redoublé d’effort pour attirer le touriste en mal de connexion.

Pourtant, la haute montagne restait encore un des rares endroits ou le portable n’avait sa raison d’être que pour appeler les secours.

Pour moi c’était l’occasion une fois l’évidence du petit parachute indiquant l’absence de signal acceptée, de revenir a une vie ‘normale’. De parler des conditions des voies, des anecdotes, de discuter avec le gardien du genepi, des chamois voir même de politique, d’économie ou de tout autre chose.

J’apprends aujourd’hui que les refuges vont bientôt être connectés en wifi.

Quel plaisir cela va être d’être réveillé a 2h30 par le ‘tirlitweet’ de Gaston qui envoi en live les photos de la soirée en cours, a 2h45, l’alerte de France Info tombera sur le portable de Philippe, avec un bruit reconnaissable entre tous.
A 2h53 ce sera le Whatssapp de Sylvie qui rappellera que dans 2 Jours c’est l’anniv de sa meilleure amie…

Et que dire des soirées autour de la grande table du refuge, chacun le nez sur son smartphone, regardant a peine ce qu’il y a dans son assiette.

Je ne vais pas en refuge pour retrouver ma vie d’en bas. J’y vais pour faire un break, pour respirer la montagne, pour retrouver des valeurs qui se perdent dans la vallée.

Je n’irais donc plus dans vos refuge. Je chercherais les cabanes encore non connectée et sinon la tente et le bivouac aux milles étoiles;

Définitivement, vous ne me verrez plus dans vos refuges!

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