La carte postale de Caroline Ciavaldini et James Pearson : Laos, le toit gruyère de Green Climbers Home

 Juste un katana lace-up. Promis, il est bien dans la photo… C’est bien mon chausson, et moi je suis à moitié coincée, rampant sur le dos pour rejoindre la sortie de ce trou/tunnel qui perce une énorme circonvolution (à ce stade là, j’ai en stock dans mon vocabulaire ce mot barbare ou “patate géante”, à vous de choisir). J’ai bien du hésiter 5 minutes pour décider si je devais m’engager dans le trou, entrainant la corde dans mon sillage, ou le contourner par-dessous… Mais après essai, l’option 2 semble largement au deçà du 6b+ annoncé ! Parce que oui, je suis bien en train de grimper, on ne m’a toujours pas converti à la spéléo… quoique là, la roche y fait quelques allusions !

 

Green Climber’s Garden ! Voilà ce paradis aux patates, au fin fond (enfin presque, j’annonce, on verra pire) du Laos, un toit hallucinant ! Tout simplement !  Jamais vu un toit comme celui-ci, et pourtant, avec la grotte de Millenium en Sardaigne, je pensais avoir posé la barre haut ! Celui-ci n’est ni tellement haut, ni tellement large, mais propose un nouveau monde en matière de grimpe 3D. Avec des avancée de 20 m pour des cotations dans le 7, et même le 6b+ (rude, hein tout de même), on se doute bien qu‘il y a un truc. Du bas, certes, c’est sacrement découpé ! Mais une fois lancé dans la voie, WOW ! Où est le haut, le bas, et ma prochaine dégaine, elle est derrière quelle patate ?

Bon je ne vais pas vous parler de patates toute la soirée, j’ai déjà réussi à placer mon tubercule 4 fois, et de toute façon, ce ne sont même pas de vraies patates (et de 5 !), mais plutôt un rocher gruyère. Voila juste Un spot qui sort vraiment, mais vraiment du lot. James et moi nous sommes arrêtés ici, à 12 km de Takeck, par hasard, ayant découvert sur internet que deux grimpeurs allemands, Uli et Tania, avaient eu le courage de créer « Green Climbers Home ».  On s’attendait au mieux à des murs blancs de calcaire, par 35 degrés à dégouliner sur son assureur, et l’objectif était plutôt de se prélasser dans ce pays cocon qu’est le Laos, avec grimpe en option.
Sauf que notre tuktuk nous a posé au cœur d’un champ de montagnes : au bout d’un chemin en terre, au milieu d’un village de pagodes en bambou  avec au centre la pagode « climbers bar », le tout sur pilotis pour la saison des pluies. Uli et Tania ont entièrement crée ici un paradis pour grimpeurs : bungalows ou dortoir, topo, location de matériel , bar, resto avec menu typique succulent (mention spéciale pour le coconut lassi et les boulettes de riz gluant frites, à ce qu’il parait une invention de Uli, sacrilège mais tellement bon !), un village de grimpeurs, par des grimpeurs. Je l’ai déjà dit, voici le paradis !

Pour ceux qui veulent prendre leur billet de suite :
Accès : 12 km au nord deTaekek, Laos. On arrive a Taekek par 6 heures de bus depuis Vientiane, capitale, plus ½ a 1h de tuktuk, selon les spécimens.
Saison : la meilleure saison est décembre-janvier, un peu avant ou après, éviter bien sur la saison des pluies.
Budget : très petit budget ! Le plat de Padang curry avec riz gluant est à moins de 3 euros !
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Caroline et James sont sponsorisés par The North Face

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