La violence en montagne sur les alpages et estives des Alpes ? Ça existe !

Randonneurs en vacances, alpinistes en haute montagne, grimpeurs sur des sites naturels… que la montagne est belle même si parfois elle est rebelle. Mais ce calme, cette paix que ressentent de nombreux vacanciers et usagers de ces « espaces de liberté » et d’air pur n’est parfois qu’apparent.

Le touriste, le randonneur, l’alpiniste ou le grimpeur, même les professionnels, ne voient pas toujours l’envers du décor vécu par d’autres professionnels de la montagne, ceux qui, les premiers ont occupé les lieux avec leurs bêtes, ont créé des chemins, construits des cabanes et chalets, façonné les paysages tant apprécié aujourd’hui. Ceux-là, éleveurs ou bergers, ne sont plus les bienvenus sur ces territoires conquis par l’homme. D’autres les veulent sauvages et sans activités humaines. C’est l’idéologie de l’écologie profonde ou « deep ecology ».

Insulte et haine régulière

Il est devenu pratiquement courant de voir des bergers insultés pour usage de leur véhicule 4×4 tout simplement pour se rendre sur leur lieu de travail ou en assurer le ravitaillement, de se faire « jeter » de leur cabane par des groupes qui se croient chez eux, se faire assigner en justice parce que leurs chiens de protection, imposés par l’administration, les ont agressé….

Il n’est pas rare non plus que certains d’entre eux se fassent insulter tout simplement pour ce qu’ils sont. Expression d’une haine impressionnante qui s’ajoute aux contraintes de plus en plus difficiles liées à la présence des grands prédateurs, loups ou ours selon les lieux, mais aussi les vautours.

Samedi, une agression gratuite et organisée

Samedi, une équipe de 17 personnes, se réclamant d’une « grande » association de protection du loup et de l’ours, est arrivée sur une estive des Alpes-Maritimes (1) équipée de caméras et appareils photos en main. A priori rien d’anormal pour des randonneurs. Ce genre de situation est monnaie courante dans nos montagnes et se passe le plus souvent très bien même en présence d’un chien de protection. Mais voilà que samedi, l’objectif de ce groupe semble avoir été très différent des autres selon les informations recueillies par SMS dans la nuit (difficultés de communication). Le groupe de 17 personnes serait allé insulter et traiter de criminel le berger de cette estive, particulièrement désemparé face à la situation.

Difficile d’imaginer qu’une telle agression n’ait pas été préméditée en choisissant un berger qui n’est pas une « figure » de la lutte contre le canidé. S’agit-il d’une tentative d’intimidation ? D’actes isolés de personnes se réclamant abusivement d’une association ? Ou d’une opération organisée ?

Nul doute que nous en saurons plus dans quelques jours puisqu’une plainte doit être déposée

Des situations qui se répètent.

Ces dernières années, la résistance des éleveurs face aux loups n’avait pas été spectaculaire ni vraiment organisée. Cette année, avec le nouveau plan loup, la création d’associations, la multiplicité des attaques (plus de 6000 brebis officiellement tuées en 2012), l’élargissement géographique de la présence du loup, l’opposition s’organise et se manifeste. Des échanges inter-massifs sont permanents.

Dans les Hautes-Pyrénées nous avions connu une situation similaire mais avec seulement deux militants à la mairie de Gèdre. Une association de protection des grands prédateurs avait mis en place des vigies, sorte de milices de surveillance. Une association nationale de protection des rapaces avait installé un « garde » dans une vallée de l’Ariège pour en interdire l’accès aux randonneurs, sans aucun droit, pour soi-disant protéger un gypaète. Les montagnes sont truffées de caméras de surveillance pour, parait-il, capter le passage des loups et des ours. Pour quoi faire ? Si ce n’est surveiller les bergers… et ceci en toute illégalité.

Voilà l’ambiance qui règne dans les montagnes de France et plus particulièrement dans les Alpes-Maritimes ce Week-End. Un envers du décor que peu de personnes soupçonnent en rentrant de vacances, des vacances heureuses à la montagne, sans connaître la véritable situation de ceux qui vivent, pratiquement à demeure, dans ces montagnes dans des conditions matérielles difficiles. Une situation regrettable, lamentable contre laquelle les pouvoirs publics vont devoir trouver des solutions rapides avant que des débordements plus graves ne se produisent.

Une affaire à suivre… et que nous suivrons autant que les bagarres à l’Everest entre alpinistes occidentaux et sherpas.

Louis Dollo

(1) Dans l’immédiat nous taisons le lieu et le nom dans l’attente de démarches en cours.

Laisser un commentaire

deux × deux =