On s’en doutait depuis quelques temps mais la chose est désormais officielle : L’Alpinisme est désormais reconnu par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Au -delà de la symbolique, il est intéressant de se pencher sur l’argumentation qui a conduit les experts à accepter la démarche. Ainsi, ils soulignent :
» L’alpinisme joue un rôle central dans l’interaction sociale entre les praticiens et contribue a cultiver le respect mutuel entre compagnons de cordée, qui sont plus que de simples partenaires d’ascension. Les alpinistes considèrent leur pratique comme une expérience très intense ou se nouent des relations durables, au-delà des barrières sociales, générationnelles et nationales »
« Le dossier […] souligne l’importance du savoir traditionnel relatif à la nature et à l’univers, et propose un exemple positif de relation durable entre les êtres humains et leur environnement »
Il est rassurant de constater que la notion de « premier de cordée » retenue par les experts n’est pas celle, complètement galvaudée, utilisée en France dans le domaine politique et économique.
L’accession de l’Alpinisme a un tel statut est tout autant dû aux valeurs que la discipline véhicule que le fruit de son histoire.
Cela étant dit, on peut se demander ce que la discipline peut en retirer. En fait, 3 grands axes ont été identifiés :
- La préservation d’espaces sauvages non aménagés propices à l’aventure
- Faire admettre la notion de risque partagé pour lutter contre une judiciarisation croissante
- Faire reconnaître l’impact énorme du réchauffement climatique sur la montagne
Espérons que ce nouveau statut de l’Alpinisme permettra d’obtenir des moyens en adéquation avec l’urgence pour sauvegarder nos montagnes et qu’elles ne deviennent pas infréquentables.