Le Cervin ou l’invention de l’alpinisme


Les deux gravures sont souvent présentées côte à côte. A gauche, sept personnages sous le sommet du Cervin. Leurs gestes théâtraux expriment le triomphe : à 13 h 40, ce 14 juillet 1865, des hommes parviennent sur la cime du dernier « 4 000 » vierge des Alpes. Le premier arrivé brandit son chapeau, dos cambré comme un torero à l’estocade. C’est l’Anglais Edward Whymper, auteur de la moitié des seize tentatives qui ont échoué auparavant. Il a couru, racontera-t-il, pour arriver le premier au sommet avec son fameux guide, Michel Croz.

Sur la gravure de droite, les mêmes silhouettes, échelonnées en diagonale comme sur l’autre gravure, ont des positions étrangement similaires, bras tendus vers le ciel. Mais cette fois leurs gestes implorent le salut : quatre hommes plongent vers l’abîme avec des mouvements désespérés pour retenir leur chute, tandis que leurs trois compagnons, en haut de l’image, s’agrippent aux rochers. Entre les survivants et ceux qui vont mourir, la corde vient de se rompre. Moins de deux heures se sont écoulées depuis l’arrivée au sommet. La première ascension du Cervin est un triomphe ; sa première descente, un drame.


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