Patrick Edlinger, légende vivante de l’escalade des années 80 s’en est allé il y a quelques jours à l’âge de 52 ans. Devenu une véritable icône après la médiatisation des films « Opera Vertical » ou « La vie aux bout des doigts », Patrick Edlinger a sublimé pas mal de facettes de notre activité et a indéniablement beaucoup contribué à la popularisation de l’activité. Solos pieds nus dans le Verdon, technicien de la haute-difficulté en falaise à travers des réalisations marquantes (Le Verdon, Buoux ou encore le Cimaï ne seraient pas si cultes sans sa trace), pionnier de l’entraînement en France (tout le monde se souvient de son ouvrage culte « Grimper ! »), compétiteur acharné (Patrick a été un des rares français à ne pas signer le manifeste des 19 en 1985), voyageur infatigable, ouvreur de bloc notamment dans la mecque de Fontainebleau, parfois montagnard en compagnie de son pote Patrick Berhault avec qui il entretenait une complicité fraternelle… Patrick s’est sublimé partout et a laissé une empreinte indélébile dans chaque univers, déclinant l’expression de son style unique avec perfection, charisme et simplicité. De par sa philosophie hédoniste, son rapport de la nature ou sa pureté du geste, il était tout simplement LA référence. Bref, il est évident que nous n’en serions sûrement pas là s’il n’y avait pas eu Patrick Edlinger !
Plutôt que de paraphraser mécaniquement une biographie synthétique en maniant des éléments socio-historiques que nous ne maitrisons pas forcément (pour cela on vous recommande déjà la biographie à venir de Jean-Michel Asselin), nous avons préféré chez Kairn contacter les proches et les autres légendes de l’époque qui ont côtoyé « Le blond » afin de les faire témoigner. Ils ont été nombreux à se mobiliser et à nous répondre et nous les remercions grandement. Pour conserver l’authenticité de leurs écrits, nous tenons aussi à publier les textes bruts, que ce soit en français, anglais ou allemand. Les portraits et photos d’archive issus des compétitions de Bardonnechia (1985 et 1986) qui accompagnent les récits sont signées Yves Ballu.
- Antoine Le Menestrel :
‘Patrick,
Tu n’es plus ici, les larmes tombent, les souvenirs remontent dans ma mémoire.
Dans les années 1980, tu étais comme un grand frère, nous étions tous une famille de grimpeurs qui inventait l’escalade libre, notre esprit était révolutionnaire. Cette énergie m’accompagne encore aujourd’hui.
Tu as gravé l’escalade dans notre culture. Au sein de notre société, tu as élevé l’escalade comme un art du chemin.
Tu vivais ton escalade comme un art de vivre, j’étais encore un étudiant qui se cherchait. J’aimais te voir grimper, ta souplesse se distillait dans mon corps.
Tu étais un grand frère ; une star qui faisait rayonner l’escalade dans le monde entier et j’avais beaucoup de respect pour les valeurs que tu portais.
Plusieurs fois nous nous sommes retrouvés au pied de la même voie.
Ton statut d’idole et tous ceux qui te suivait tout ça m’angoissait, le star système t’est tombé dessus, tu étais sensible et j’admirais ton courage.
Tu étais un des trois grands frères qui m’inspiraient; les trois Patrick : Edlinger, Berhault, Cordier. Chacun de vous était unique, impossible de faire à l’identique, j’étais obligé de trouver ma propre voie.
Tu me disais « tu vois je n’ai pas changé je grimpe quant j’ai envie ».
Ta vie s’est échappée du bout des doigts, elle a laissé des gouttes de sueur de sang et de magnésie dans le creux des prises. Mes prochaines ascensions à Buoux seront en ton hommage : Pas de pet, Viol de Corbeau.
Tu nous as fait rêver, tu nous fais grandir.
J’ai une forte pensée de courage pour vous ses proches compagnons de vie.
- Stefan Glowacz :
‘Ich war gerade einmal 16 Jahre alt, als ich den Film Opera Vertical zum ersten Mal sah. Nie zuvor hatte ich Kletterer in so steilen und kompakten Wänden hängen sehen. Aber vor allem faszinierte mich diese Anmut und Eleganz mit der sich Patrick Edlinger in den schier haltlosen Abbrüchen der Verdonschlucht bewegte. Er wurde mein Held und ich versuchte seinen Stil zu kopieren.
Dabei merkte ich sehr schnell, daß es nicht nur harmonische und fließende Bewegungen waren, die Patricks Kletterstil prägten. Es war vor allem Ausdruck seiner Dehmut und seines Respektes, den er mit der Kletterei verband.
Klettern hatte für Patrick eine philosophische Dimension. Er lebte in ihr seine sensible, verletzbare und weiche Seite aus, während er in der Öffentlichkeit oft sehr abweisend erschien. Patrick faszinierte mich weit über sein Klettern hinaus. Ich durfte ihn ganz privat, als liebenswerten Menschen kennenlernen, aber auch als ehrgeizigen Konkurrenten bei Kletterwettkämpfen.
Er hatte die Aura eines Stars. Er wurde von vielen Menschen geliebt und verehrt, aber wie so oft bei Genies kam es mir vor, als sei auch Patrick ein einsamer Wolf, ein Suchender. Ich hatte leider wenig Kontakt zu ihm, aber trotzdem hat er mir sehr viel gegeben.’
Traduction française :
‘J’avais 16 ans quand j’ai vu le film « Opéra Vertical » pour la première fois. Jamais auparavant je n’avais vu des grimpeurs dans des murs raides et compacts. Mais surtout j’ai été fasciné par cette grâce et l’élégance avec laquelle Patrick Edlinger évoluait de façon presque insouciante dans les Gorges du Verdon. Il était mon héros et j’ai essayé de copier son style.
Mais j’ai vite remarqué que ce n’étaient pas seulement des mouvements doux et fluides qui définissaient le style si unique de Patrick. C’était aussi l’expression de son humilité et son profond respect envers l’activité qu’il pratiquait.
L’escalade avait aussi une dimension philosophique pour Patrick. Elle vivait en lui, de par sa sensibilité, son côté vulnérable et tendre, tandis que le public semblait souvent très méprisant à son égard. Patrick me fascinait beaucoup beaucoup à travers sa grimpe. Je l’ai rencontré en privé comme un mec sympathique, mais aussi en tant que concurrent ambitieux sur les compétitions d’escalade.
Il avait l’aura d’une étoile. Il était aimé et admiré par beaucoup de gens, mais comme souvent avec génie, me semblait-il, Patrick était un loup solitaire, toujours en recherche et en questionnement. Malheureusement j’ai eu au final assez peu de contacts avec lui, mais il m’a beaucoup apporté.’
- Ben Moon :
‘I didn’t know Patrick well but met him on many occasions in the late 80s at competitions and on the crags in the south of France. He was passionate about his climbing, technically brilliant, elegant to watch and inspired a way of climbing that was adopted by many. His climbing achievements are second to none but more than this prove he understood the value of life and of how fortunate he was to have found something he felt so passionate about. Although most of us would love to have pushed the limits of climbing like Patrick ,at the end of the day it’s not how hard you climb that matters, but how hard you try. I am sure Patrick gave his all as did others of my generation no longer with us such as Wolfgang Gullich, Kurt Albert and John Bachar to name but a few. They were all an inspiration and are sorely missed.’
Traduction française :
‘Je ne connaissais pas bien Patrick mais je l’ai rencontré plusieurs fois à la fin des années 80 lors de compétitions et sur les sites du Sud de la France. L’escalade le passionnait, il était brillant techniquement, élégant à regarder et il a inspiré beaucoup qui ont repris son style. Ses réalisations sont sans égal mais plus que cela, elles prouvent qu’il connaissait la valeur de la vie et la chance qu’il avait d’avoir trouvé une telle passion. Même si la plupart d’entre nous aurions voulu repousser les limites de l’escalade comme Patrick l’a fait, ce qui compte c’est l’énergie que tu mets à essayer et non la difficulté que tu peux grimper. Je suis sûr que Patrick c’est donné à fond comme l’ont fait d’autres de cette génération qui sont déjà partis comme Wolfgang Güllich, Kurt Albert et John Bachar pour ne citer qu’eux. Ils étaient tous une inspiration et ils vont nous manquer.’
- Lynn Hill :
‘Patrick will always have a place in my heart and memories. The times I spent eating dinner at his house, laughing, working together for “Rock and Wall” magazine, and climbing on the beautiful cliffs of Southern France were precious moments of life. Being from the same generation, I was inspired by Patrick’s visionary achievements when he came to the States and on-sighted many of the hardest routes in the country. I will never forget those magical moments when the sun burst through the clouds as he climbed to the top of the final route at the first International climbing competition in Snowbird, Utah. What enabled him to climb so well had to do with his inner nature and sense of integrity toward the people and values that defined his life. Patrick’s love of climbing, nature, sense of freedom, adventure, and his fun-loving child-like spirit are just a few of the qualities that earned him the nickname, “Dieu”. Adieu mon Ami! Your spirit lives on through all of the people your life has inspired !’
Traduction française :
‘Patrick aura toujours une place dans mon coeur et ma mémoire. J’ai passé pas mal de précieux moments, à diner chez lui, plein de rires, travaillant ensemble pour Rock N’ wall, et grimpant ensemble sur les falaises magnifiques du Sud de la France. Etant de la même génération, j’étais inspirée par les ascensions visionnaires de Patrick lorsqu’il était venu aux USA et avait fait à vue la plupart des voies les plus dures du pays. Je n’oublierai jamais les moments magiques comme lorsque le soleil transperca les nuages au moment même où il arrivait en haut de la finale de la première compétition internationale à Snowbird dans l’Utah. Ce qui lui a permis de si bien grimper c’est sa nature et son sens de l’integrité envers les gens et les valeurs qui définnissaient sa vie. L’amour de Patrick pour l’escalade, la nature, le sens de la liberté, l’aventure et l’esprit adorable presque enfantin sont quelques unes des qualités qui lui ont valu le surnom, ‘Dieu’. Adieu mon ami ! Ton esprit continue à exister à travers tous les gens qui ont été inspirés par ta vie !’
- Jacky Godoffe :
‘Ce qui m’a toujours fasciné dans nos moments partagés de grimpe c’est sa sensibilité animale qui ne se manifestait pas seulement dans sa grimpe féline, intuitive et unique mais aussi dans ses rapports avec les gens sans concession.
Aimé ou détesté jalousé ou érigé en modèle ; il n’a jamais au cours de son parcours hors norme laissé quiconque indifférent. Il est au nombre ce ceux que j’ai croisés- et il n’y en a pas tant que ça- qui ont laissé une empreinte indélébile et ont contribué sans aucun doute à alimenter ma passion dévorante pour la grimpe. J’ai du mal à penser que nos chemins ne se croiseront plus; mais une partie de sa flamme continuera à m’accompagner demain sur le grès.’
- Jibé Tribout :
‘Triste jour pour la grimpe. Patrick a été celui qui a émancipé la grimpe de la montagne et en a fait un mode de vie a part entière. En dehors de nos rivalités, j’ai toujours apprécié sa passion et son chemin unique. C’est un Grand qui est parti.’
- Jerry Moffatt :
‘Patrick was the top French climber when I started. I clearly remember seeing a photo of him , handsome and tanned climbing barefoot in the Verdon.
It looked amazing and inspirational.
He was indeed a superstar. Just so elegant to watch climb, I wish i could have half his fineness on the rock.
I spent some time at his house on the south coast late 90’s. Ron Kauk was there and I think Lynn Hill also.
They were magical free times just climbing every day.
A memory which stands out was when he took me out in his new HF Lancia Integral. He was a great driver and after warming up the engine went absolutely flat out ! However at no time did I feel scared.Such was his charisma, he had a ora of total confidence and control.
When he spoke people listened, he was complementary to me about my climbing . That meant so much to me as after all he was Patrick Edlinger.
I am greatly saddened by his departure. As we all know he was an absolute legend and for me one of the greatest climbers of all time.
Rest in peace Patrick I will never forget you.’
Traduction française :
‘Patrick était le meilleur francais quand j’ai commencé. Je me souviens clairement avoir vu une photo de lui, superbe, bronzé, grimpant pieds nus dans le Verdon. C’était une image superbe qui faisait rêver. C’était une superstar. Tellement élégant à regarder grimper, si jamais j’avais possédé la moitié de sa grâce sur le rocher.
J’ai passé un peu de temps dans sa maison sur la côte à la fin des années 90. Ron Kauk était là ainsi que Lynn Hill. C’était des moments magiques à grimper tous les jours. Un souvenir particulièrement poignant c’était quand il m’a emmené faire un tour dans sa nouvelle Lancia delta hf integral. C’est un super pilote et après avoir chauffé le moteur on s’en est allé a fond ! Pourtant à aucun moment je n’ai eu peur. Il avait un tel charisme, il inspirait la confiance et le contrôle de soi-même.
Quand il parlait, les gens l’écoutaient. Il me faisait des compliments sur ma grimpe. Cela voulait dire tellement pour moi car c’était Patrick Edlinger.
Je suis très triste de cette perte. Comme nous le savons tous, c’était une légende et pour moi un des meilleurs grimpeurs de tous les temps.
Repose en paix Patrick, je ne t’oublierai jamais.’
- Ron Kauk :
‘It has been a very long time I don’t see Patrick But the time we stay together is timeless in my memory at his house in south of France He Called the reservation like Indian Reservation a place to hideout, With his family we picked olives shared Christmas together laughed and told many stories to each other He is a very deep thinking person with so much passion to express him self, I called him Captain Maximum he like it and would call him self that =I think of him and it puts a smile on my face =It was all about the climbing but so much more=To Him and His family I send all the love and Respect and thanks for being so kind.’
Traduction française :
‘Cela fait longtemps que je n’ai pas vu Patrick mais les moments que nous avions passé ensemble dans sa maison du Sud de la France sont inoubliables. C’était son endroit pour s’échapper, il l’appelait ‘la réserve indienne’. Avec sa famille nous avions cueilli des olives et partagé Noël ensemble à rire et se raconter des histoires vécues. C’est une personne qui refléchissait profondément et qui s’exprimait avec passion. Je l’appellais ‘Capitaine Maximum’, cela lui plaisait. Quand je lui mentionnais cela le faisait sourire. C’est bien plus que l’escalade qui nous rapprochait. Je lui envoie ainsi qu’à sa famille tout mon amour et respect et je les remercie d’être si gentil.’
- Benoit Faure (deuxième français à réaliser 7b à vue, juste après Patrick Edlinger en 1982, discret falaisiste et bleausard) :
‘Le décès de Patrick est un choc ! Je ne le connaissais pas particulièrement, mais je l’ai bien sûr croisé plusieurs fois. En falaise à la grande époque du Verdon, quand tout le monde des grimpeurs se retrouvait là -bas l’été, et un peu à Bleau (je me rappelle d’essais mémorables avec lui dans ‘Antithèse’ au Cuvier). La première fois que j’ai entendu parler de lui, c’était à Nice. Je débutais en escalade et j’accompagnais Jean Pierre Bouvier qui était invité par Patrick Berhault. Patrick Berhault nous avait parlé de son copain toulonnais avec un grand respect. Il était alors inconnu et on connaît tous la suite… Il a été le phare de toute une génération. On peut tous lui dire un IMMENSE MERCI d’avoir su incarner la passion de l’escalade avec autant de talent.’
- Didier Raboutou :
Voici 3 témoignages d’amis qui représentent pour moi nos émotions à nous , Grimpeurs des Années 80 et 90 :
‘Il restera pour moi comme pour beaucoup d’amis grimpeurs qui de près ou de loin l’ont côtoyé; qui ont pratiqué à ses côtés; celui qui nous a ouvert l’esprit , qui nous a apporté un autre regard sur la vie. Un autre regard sur ce que la société à l’époque nous proposait. Nous sommes nombreux à l’époque à avoir tout plaqué ( études, boulot, copine…) pour vivre de cette même passion de la grimpe ! Merci Patrick, on ne t’oubliera jamais !’ (Dominique Page)
‘ Patrick est parti et on est là comme des cons car l’histoire ne s’écrit pas en sens inverse. Il reste le rocher et celui bleuté du Verdon, sur lequel nos doigts peuvent encore retrouver cette vibration qui nous a aider à trouver un sens à nos vies et à l’aimer. Merci à tous ces hommes qui comme lui nous ont ouvert les yeux. ‘ (Jérôme Rochelle)
‘Anyone who had a more than passing interest in climbing during the 80s and 90s had to have been inspired by Patrick Edlinger. The male climbers of my generation wore tights like his, tried to climb like him, and most of all wanted to be him. His films, pictures and philosophy shaped the sport and philosophy of climbing for me.’ (Will Gadd)
- Marc Le Menestrel :
‘La dernière fois que j’ai grimpé avec Patrick, c’était à Fontainebleau. Nous avions diné avec Stephan Denys, dont l’amitié commune nous avait aidés à dépasser notre méconnaissance mutuelle. On s’était régalés dans des blocs faciles et des blocs plus durs avec amis et familles, sensibles à cette vérité de l’escalade qui fait que l’on partage tous le même plaisir dans des lieux magiques.
Je venais de réussir Coup de fil, un 8a vraiment exigeant. Comme Stephan voulait prendre des photos, on y est allé le seul jour qui restait disponible : un dimanche matin ! Quelle erreur ! Le temps de s’échauffer, et au moins 30 grimpeurs étaient là autour de nous, au pied du bloc. Patrick, qui détestait cela (il aimait être « tranquille »), essayait de se faire le plus discret possible. En fait, je n’ai même pas réussi à faire le premier mouvement : je n’ai pas pu décoller du sol ! Je me rappelle Thierry Ducrot lancer un « au moins ce n’est pas trop dur pour la parade », et nous tous essayant de rire, un peu jaune quand même (surtout moi) d’une situation aussi loufoque que difficile à sublimer. De ces derniers moments d’escalade avec Patrick, je me rappellerai les mots de ma femme Sybille « en voilà un qui aime passionnément grimper ».
Il y a des gens qui pensent que la nature humaine est ainsi faite que nos faiblesses nous isolent. Pour ma relation avec Patrick, ce sont nos faiblesses qui nous ont rapprochés. Je me rappelle des discussions sur la gentillesse (la sienne) et les mauvaises manières (les miennes) où je me retrouvais une fois de plus en « sale gosse ». J’ai souvent préféré brusquer les gens qui s’adressaient à mon image plus qu’à moi-même, recherchant une relation vraie quitte à être mal perçu. Je crois que Patrick, qui était bien plus humble, se sentait profondément redevable envers les autres et surtout envers ceux qui le portaient. C’était comme si il était prisonnier de la chance qui lui avait été donné. Par respect pour ceux qui l’avait aidé à devenir une star, il semblait se sentir obligé de continuer à être à la hauteur. J’aurais aimé que la reconnaissance de ses pairs pour son talent et sa passion de grimpeur suffisent à le persuader de sa valeur d’homme.
Sa mort me fait ressentir toute cette difficulté d’être soi-même lorsque l’on est « connu ». Quelqu’un de connu, c’est quelqu’un qui rencontre tous les jours des gens qui ne le connaissent pas et qui croient le connaître. Alors que notre société du spectacle propose une vision positive de la notoriété, « être connu » peut aussi être d’une difficulté formidable. Je ne l’oublierai pas.’
- Alain Robert :
‘J’ai appris la triste nouvelle par un journaliste qui voulait recueillir mon témoignage. Un peu abasourdi. 52 ans c’était jeune. Patrick c’est le mec qui a rendu l’escalade mediatique à travers le film ‘La vie au bout des doigts’. En fait c’est bien plus. Une éthique de vie. Une vie consacrée à l’escalade et puis depuis quelques années déjà des problèmes comme tout un chacun peu en avoir et la descente aux enfers. La dépression, l’alcool. La galère. Resteront de beaux moments passés ensemble. Dans l’insouciance de notre jeunesse. Quand tout est à faire ! La vie de bohème à Buoux ou au Verdon. Alors salut l’artiste, et je m’associe à la peine de ceux qui restent ! Patrick sache qu’on ne t’oubliera jamais !
- Ian Dunn (coach britannique qui a côtoyé Patrick dans les 80’s) :
‘I met him first at Leeds Wall University Wall in 1983, he was visiting with a group of french climbers and architects looking at British Climbing Walls, he was the ‘star’ climber even then. In the early 80’s Nick Dixon and I used to train at Stockton YMCA wall at the same time as the gymnasts did and we had got some tights from the gymnasts, navy blue, if I recall. Patrick asked me where I had got them from and I gave him a pair, whether this was the start of the lycra revolution I don’t know, I don’t want to be credited with the lycra fashion of the 1990’s but Patrick always managed to look good in his! and he certainly helped spread the lycra reveloution.
Patrick was on a tour of British Walls visiting Richard Dunn, Sobell, Altrincham, Leeds University, and others, he had very sore tips by the end of the trip but he was an amazingly flexible and talented climber even then. He did some seriously hard climbing over those few days and certainly impressed the locals where ever he went.
I also met him at Leeds 1989 when he was a big favourite to challenge Jerry with Didier Raboutou, he came 4th if I recall. I always found him approachable and willing to chat about climbs or climbing areas. He was a great competitor never doubting his ability to climb to his mximimum, this was probably shown at the first really big competition in the USA when he won Snowbird.
Such a sad loss of an icon of the 1980’s he was to climbing what McEnroe is to tennis.’
Traduction française :
‘Je l’ai rencontré au mur de l’université de Leeds en 1983, il s’était déplacé avec un groupe de grimpeurs et d’architectes français pour voir les murs d’escalade anglais. C’était déjà ‘la’ star. Dans les années 80 je m’entrainais avec Nick Dixon sur le mur de Stockton, en meme temps que les gymnastes , nous avions donc les mêmes collants bleu marine qu’eux. Patrick m’a demandé où je les avais trouvé et je lui ai donné une paire. Etait-ce l’origine de la periode lycra des années 90, je n oserais pas en prendre le crédit, mais Patrick arrivait toujours à être élégant dans les siens et il a certainement permis à cette mode de se répendre.
Lors de cette tournée anglaise Patrick a visité les murs Richard Dunn, Sobell, Altrincham, Leeds University et quelques autres et à la fin il avait la peau des doigts complètement broutée. Deja mais nous avions tous remarquée que c’était un grimpeur doté d’une souplesse impressionnante et plein de talent. Il a réalisé des voies super dures pendant ce séjour et a vraiment impressionné les locaux.
Je l’ai aussi rencontré à Leeds en 1989 où il était grand favori pour battre Jerry avec Didier Raboutou. Il a terminé 4ème si je me souviens bien. Je l’ai toujours trouvé très abordable et capable de parler facilement de ses ascencions ou de spots de grimpe. C’était un grand compétiteur qui ne doutait jamais de ses capacités à pouvoir grimper à son max. Cela s’est particulierement démontré lors de la première grosse compétition aux USA quand il gagna à Snowbird.
C’est une triste perte d’un emblème des années 80, il était à l’escalade ce que McEnroe était pour le tennis.’
- Alex Huber :
‘ I can only say that I admired Patrick… he was the one which we had been looking up!’
Traduction française :
‘Je peux juste dire que j’admirais patrick…Il a été un de ceux dont nous nous inspirions !’
- Timy Fairfield (grimpeur américain des 90’s) :
‘Patrick Edlinger – Le Maitre qui comprend le côté obscur de la force !
Patrick Edlinger is the most profoundly impactful figurehead in the sport of modern rock climbing. His image is recognizable to climbers and the general public alike around the world and across multiple generations (even amongst those who do not know his name or who have never seen his photos).
Patrick Edlinger is widely recognized as the individual who popularized and typified the notion that an accomplished rock climber must develop their own corresponding distinctive movement style to accompany their ability on the rock. Through his climbing pursuits he manifested himself at once as artist, athlete, philosopher, mystic and explorer. He implicitly demonstrated to the world that developing a profound personal relationship with the rock provides us with the opportunity to seek meaning in our lives by manifesting our passion as human beings through the language of climbing movement.
He profoundly influenced a potent nucleus of his contemporaries who would become the world’s most significant trend-setting rock climbing icons during a crucial era of emergence during which the modern sport of rock climbing was defining itself in France. These agents of the modern era included the likes of such highly regarded legends as Patrick Berhault, Jibe Tribout, Antoine LeMenestrel, Didier Raboutou, Alain Ghersen, Jean-Marc Troussier, Alain Robert, Catherine Destivelle, Jacky Godoffe, Lynn Hill, Ron Kauk, Wolfgang Gullich, Kim Carrigan, Luisa Iovani, Stefan Glowacz, Beat Kammerlander, Jerry Moffat and everyone who tried to emulate them!
Patrick Edlinger’s inspirational approach and photographic images greatly influenced my personal decisions as a teenager on another continent (before I had met him or could even read French!) to pursue rock climbing as a lifestyle, athletic pursuit, career and subsequent relocation to France. I sought to train and learn from his contemporaries. I am grateful that I had the opportunity to meet this man, to witness him climb and to learn from his insights during my time in France as well as during his visits to North America.
In the collective consciousness of our sport he will always represent the ideal of self-expression through climbing movement. He transcended the timeless notion that the highest order to which we can appeal in our pursuit of the mastery of rock climbing is by embracing the beauty of our own style.
Everybody who loves this sport has been directly or indirectly influenced by Patrick Edlinger. He lived an admirable life filled with passion that I wish to emulate in many ways !’
Traduction française :
‘Patrick Edlinger est l’homme qui aura le plus transformé l’escalade moderne. Son image est reconnaissable aussi bien par les grimpeurs que le public tout autour du globe, et ce au travers plusieurs générations (même pour ceux qui ne connaissent pas son nom ou n’ont jamais vu son image)
Patrick Edlinger est largement reconnu comme celui qui a democratisé l’escalade et a su personnifier le fait que pour être un grimpeur accompli il fallait développer un style propre et distinctif pour accompagner ses capacités. A travers sa passion pour l’escalade il était à la fois un artiste, un athlète, un philosophe, un mystique et un explorateur. Il démontra au monde entier que de déveloper un relation profonde avec le rocher nous donne une opportunité de comprendre le sens de nos vies en manifestant notre passion d’être humain au travers le langage de l’escalade.
Il a profondement influencé un petit groupe de contemporains en devenant l’icône de l’escalade, définissant la mode de la grimpe au moment critique de l’émergence de l’escalade moderne en France. Ceux-ci incluaient des légendes comme Patrick Berhault, Jibé, Antoine LeMenestrel, Didier Raboutou, Alain Ghersen, Jean-Marc Troussier, Alain Robert, Catherine Destivelle, Jacky Godoffe, Lynn Hill, Ron Kauk, Wolfgang Gullich, Kim Carrigan, Luisa Iovani, Stefan Glowacz, Beat Kammerlander, Jerry Moffat… Et tous les autres qui ont essayé de les motiver !
L’approche de Patrick Edlinger était pleine d’inspiration et ses photos ont largement influencé mes décisions personnelles lorsque j’étais ado de l’autre côté du monde (avant que je le rencontre je ne pouvais même pas lire le francais !), de faire de l’escalade mon mode de vie, mon sport, ma carrière et ensuite d’émigrer en France. J’ai essayé d’apprendre et m’entrainer avec ses pairs. Je suis si redevable d’avoir pu rencontrer cet homme, de le voir grimper et d’apprendre à ses côtés de son expérience pendant mon séjour en France et ses visites aux US. Dans la conscience populaire de notre sport, il representera un ideal d’expression au travers de la gestuelle de l’escalade. Il était au delà de la notion d’ordre superieur auquel nous pouvons aspirer lors de notre progression en escalade en intégrant la beauté même de notre style.
Tous ceux qui aiment ce sport ont été influencé directement ou indirectement par Patrick. il a vécu une vie admirable remplie de passion que j’aimerai pouvoir transmettre d’une manière ou d’une autre !
- Chris Sharma :
‘I met Patrick in Hueco Tanks when I was 15 or 16. It was a really formative time for me, and getting to climb with him over several weeks was really special and impactfull. Over the years Ive met him on several occasions and though we weren’t super close there was always a really warm kindred feeling between us. Its hard to totally wrap my head around how much influence he’s had on our sport. He legitimized and revolutionized the sport of climbing and yet it was clear that for him it was much more than just a sport , but a way of life and personal expression. I feel super fortunate to have known him.’
Traduction française :
‘J’ai rencontré Patrick quand j’avais 15 ou 16 ans à Hueco Tanks. C’était une période très enrichissante pour moi, et de pouvoir grimper avec lui pendant plusieurs semaines était vraiment spécial et cela a eu un gros impact sur moi. Au fil des années, j’ai pu le cotoyer à plusieurs occasions et même si nous n’étions pas proches il y avait toujours un sentiment de connexion entre nous. C’est difficile de complètement évaluer l’influence qu’il a eu sur notre sport. Il a revolutionné et donné une légitimité à l’escalade en tant que sport et pourtant il était clair pour lui que c’était bien plus qu’un sport, c’était une manière de vivre. Et un moyen d’expression personnelle. Je suis très reconnaissant d’avoir pu le connaitre.’
- Adam Ondra :
‘This is really sad news. I am disappointed I could never shake a hand with this phenomenal personality. As it seemed to me, his passion for climbing seemed enormous. He climbed because he simply liked it. Possibly thanks to this he developed a style of climbing that is hard see at anyone else and which I have always admired. Fluent and graceful. No mistakes. His images and videos will keep inspiring future generations, as well as his proud first ascents.’
Traduction française :
‘C est vraiment une triste nouvelle. Je suis décu de ne pas avoir pu serrer la main d une personalité aussi phénomenale. Personnellement, je pense que sa passion pour l’escalade était énorme. Il grimpait parce qu’il aimait simplement cela. C’est sans doute grâce à cela qu’il a developpé un style d’escalade qui est unique et que j’ai toujours admiré. Fluide et beau, sans erreur. Son image et ses vidéos ainsi que ces premières ascensions continueront à inspirer les générations futures.’
- Daniel Gorgeon (compagnon de cordée de la première heure de Patrick, équipeur et local de la sainte-Victoire) :
‘J’aimerai parler de Dieu avant qu’il ne fût Dieu.
Dieu, c’était le nom que l’on donnait affectueusement à Patrick dans le Sud entre grimpeurs. C’était une marque de profond respect et une manière d’illustrer la formidable distance qu’il y avait entre lui et les autres en terme de niveau et de classe.
Quand je l’ai rencontré à Toulon, Patrick était réservé mais déjà d’une détermination farouche, généreux mais d’une combativité redoutable, modeste mais désireux d’être respecté pour ce qu’il faisait. Il l’a toujours été ainsi. Sur le rocher et au sol. Avec lui, les choses étaient simples, mais il décidait de sa vie et il était clair pour lui que personne ne le ferait jamais à sa place. Je ne m’y suis d’ailleurs jamais risqué. Il était attentif aux humbles et peu matérialiste. Longtemps après, refusant les propositions indécentes de la fortune ou du business, encore tout éclaboussé de gloire, il savait toujours se contenter de peu et savourer l’instant présent. Peu enclin aux effusions, il gardait une distance observatrice. Un regard, un sourire, pour dire : « T’inquiète pas Dan, je suis là , comme avant. Toujours le même. Je n’ai pas oublié. Tu le sais. » Un geste pour remettre les cheveux en place, un regard au sol, puis deux yeux clairs et francs qui te fixent un instant, qui jaugent ton inquiétude au regard du temps qui est passé, et ce rire avec l’accent qui éclaire le visage, la tête en arrière…je repartais dans les années 80 , avec des odeurs de cade, de lavande et de rocher chaud, à la Sainte, dans le vent salé des Calanques ou sur le plateau de Buoux, dans la borie qui abritait nos conversations nocturnes et qui donnaient naissance aux projets du jour suivant.
Sa liberté, Patrick l’a conquise par chacun de ses gestes. Ceux qui étaient précis, difficiles et engagés. Parce qu’il croyait éperdument à une vie possible de passion. Un projet fou et irréaliste dans lequel ses parents ont généreusement accepté de le voir partir. Un projet dont j’ai partagé les prémices et que j’ai permis, à mon maigre niveau de dynamiser. Il fallait être au moins deux pour qu’il puisse enfin devenir « le grimpeur aux mains nues ». J’ai choisi de vivre l’intensité de l’époque à ses côtés, stimulant et partageant patiemment l’émergence de celui qui allait devenir l’un des mythes fondateurs de la grimpe moderne. J’ai eu la chance de voir éclore la Chrysalide durant un an et demi, juste avant que la caméra de Jean Paul Janssen ne s’attarde sur lui.
Que pouvais-je rêver de mieux moi qui étais amoureux des beaux gestes et du style ? J’ai eu devant les yeux « la vie au bout des doigts » presque chaque jour, et pendant un an et demi !
Les mauvaises langues diront peut-être que j’étais un homme de l’ombre ? Et bien je le fus. Et j’en suis très heureux. Pleinement. Car j’ai connu Dieu avant qu’il ne soit Dieu.
Et c’est un privilège immense que nombre de mortels ne connaitront jamais…’
- Jean-Michel Asselin (journaliste et écrivain, prépare une biographie sur Patrick Edlinger) :
‘Patrick,
Curieusement, je ne t’ai jamais appelé par un de tes innombrables surnoms. Nous en avions encore ri quelques semaines en arrière quand tu évoquais ces “Le blond, Dieu, Déglingue, et autres homme-araignée….Je subis, me disais tu, mais en réalité je ne suis que Patrick est c’est suffisant.
Quand nous avons commencé ton livre voilà plus d’un an, je m’étais rendu à La Palud sur Verdon dans ta maison de Bonlau. Nous avions mangé sur la terrasse avec tes parents, c’est toi qui avait préparé du poulet, que tu ne mangeais évidemment pas puisqu’une fois encore tu t’entraînais et toi, qui ne pesait que le poids d’un oiseau, il te semblait toujours ne pas être assez mince.
Ce fut un bon moment, un de plus, depuis toutes ces années pendant lesquels je t’ai servi de scribe. J’aimais cela et cela te convenait. Nous n’avions guère besoin de parler, trois blagues dites à la volée et j’avais 30 pages à écrire. Ce jour-là , tu m’as confié une malle énorme que nous avions du mal à porter. Dedans : des centaines de documents , des coupures de presse, des contrats, des lettres de fans, des revues et même des attendus de procès… “C’est toute ma vie ! tu devrais arriver à te débrouiller, j’ai mis tout cela de côté pour ma fille, pour plus tard…”. Je suis reparti lesté et j’ai travaillé…
Pendant des mois nous nous sommes retrouvés, un coup chez moi, un coup chez toi, nous avancions cahin-caha. Une vie d’homme c’est compliqué. Une vie de Patrick, encore plus.
Un jour, je ne t’ai pas trouvé au rendez-vous, un jour j’ai découvert un Patrick en souffrance, en désespérance. Tu as prononcé le mot de dépression. Mais ce n’était pas un mot, c’était une douleur terrible, si terrible que j’ai eu peur…
Tu as parlé pour le livre, tu as parlé comme peu de gens osent le faire, tu as parlé comme un homme qui ose se regarder en face et accepte de dire sa fêlure… Je crois que cela t’a fait du bien.
Tu allais de mieux en mieux, et nous avons beaucoup ri par la suite, se remémorant des histoires de rochers, de filles, et encore de rochers et toujours de grosses truites comme celles qui attendaient dans ton congélateur…
Quand le livre fut achevé, tu as pris le temps de relire, de corriger, de modérer, d’assouplir et tu étais heureux. “On va faire toutes les télés ! Tu verras”
Photo : Gérard Kosicki, extrait de l’ouvrage ‘Grimper !’ (1985)
Puis tu m’as demandé un jour par téléphone de mettre une sorte de dédicace et des remerciements… C’était des mots un peu, comment dire? un peu convenus, un peu faciles, mais moi j’ai aimé. Ca pouvait ressembler à une épitaphe ou un testament. J’avais le sentiment que ce livre te permettait de passer à autre chose. Comme tu disais “maintenant pour les cinquante ans qui me reste à vivre, je vais sérieusement m’activer !” et c’était parti, dans ta tête tu bâtissais déjà un navire avec Anne-Christine. Un navire pour faire le tour du monde, chercher des falaises inconnues, rencontrer des pirates et pêcher des thons démesurés. Un navire qui contiendrait une salle d’entraînement avec un vrai mur d’escalade.
Et moi, et tous ceux qui t’aimait, on te croyait, on savait ta capacité à rebondir…Tu étais tellement “devant nous”.
Et puis voilà , que s’est-il passé ce vendredi 16 novembre dans ta maison de Bonlau. Le saurons-nous un jour ? Les médiocres et les très forts auront dix mille idées, autant de scénarios et de certitude. Moi, tu vois, je ne veux pas savoir. Je ne veux pas deviner. Je veux juste te dire que je suis allé courir avec ma douce tout à l’heure sur les berges de l’Isère et que c’était bon et que tu n’étais pas si loin que cela… Je veux juste te dire que mon jeune voisin qui fait de l’escalade m’a dit : “la meilleure façon de te rendre hommage , c’est d’aller grimper”.
Voilà qui est dit, et dans les jours qui viennent nous serons certainement nombreux, pour venir te saluer une dernière fois.
Les gens qui grimpent en solitaire ont leur vie au bout des doigts, et si la prise casse, le prix à payer est très fort. Tu as payé cash.
Je te quitte en te laissant le dernier mot, cette dédicace qui ouvrira ton livre. Je suis fier d’avoir été à tes côtés. Si tu vois Berhault là -haut, donne lui le bonjour.
“Je souhaite à tous les êtres, quelle que soit leur activité, de la vivre pleinement en homme libre. La vie est belle, il faut la prendre avec humour et détachement. Il faut savoir rester humble, à l’écoute des autres et s’efforcer de les aider. Peu importe si l’on juge que le monde est peuplé de crétins et de cupides, il se peut que nous en fassions partie, d’où cette idée de penser aux autres et rendre la vie plus belle pour tous. Avec toute ma sympathie !” Patrick Edlinger.