Le point sur les glaciers français

Si les glaciers des villes comme Bertillon se portent bien, se n’est pas forcément le cas des glaciers de nos montagnes. Petit tour d’horizon :


Grandes Rousses : Glaciers en déroute

(Massif des Grandes Rousses – Août 2009)





Les glaciers du versant ouest du massif des Grandes Rousses sont en pleine débandade. Le Glacier des Rousses qui couvrait tout le versant ouest du Pic Bayle et du Pic de l’Étendard, depuis les aplombs du Col de l’Herpie et du Col des grandes Rousses, n’existe plus !

Seule sa partie centrale sous le Pic Bayle subsiste en tant que glacier et mériterait plutôt de s’appeler le Glacier de la Fare. Sa langue ne franchit plus le rebord de son verrou et la glace pourrait vite se transformer en glace morte. Un futur lac pourrait être envisagé derrière ce verrou.







Source : Glacier des Rousses


 


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Glacier du Vallon des Étages : Langue bientôt fossilisée

(Massif des Écrins – Mars 2009)








Bien qu’en position nord, le glacier a subi fortement la décrue au point que son bassin d’alimentation est aujourd’hui presque coupé de son dissipateur qui forme une courte langue plaquée contre sa rive droite et complètement recouverte de débris morainiques. La fragmentation des zones de glace dans le bassin est importante et l’alimentation se fait en partie seulement par chutes de séracs. À court terme, l’arrêt de l’alimentation provoquera la fossilisation de la langue. Une zone plane vers 2600 m laisse penser à un emplacement future d’un lac glaciaire si le retrait du glacier se poursuit.


 


 







Source : Vallon des Étages


 


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Glacier du Rhône : Retrait en deçà du verrou

(Valais, Suisse – Février 2009)






Le front du Glacier du Rhône a fini de remonter la pente de son verrou et est même passé en-deçà. Cela a permis l’apparition d’un lac pro-glaciaire durant l’été 2007. Encore timide en 2007 et même réduit en 2008, il marque néanmoins le début d’une nouvelle phase du retrait du glacier : le dégagement progressif d’un lac plus ou moins vaste en amont du verrou.









Source : Glaciers online


 


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Pyrénées : Glaciers en voie de disparition

(Pyrénées – Février 2009)

Les glaciers pyrénéens ont perdu près de 90 % de leur surface au cours du siècle dernier et pourraient complètement disparaître d’ici quelques décennies.

 Alors qu’ils couvraient au siècle dernier 3300 hectares, ils ne recouvrent plus que 390 hectares de glaciers, d’après le ministère de l’environnement de l’Espagne.      






Pour en savoir plus …


 


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Glacier Blanc : Langue en sursis

(Massif des Écrins – Janvier 2009)






La partie terminale de la langue du Glacier Blanc est en sursis. De moins en moins large et de moins en moins épaisse, toute la zone de glace noire pourrait bien disparaître à très court terme. Par contre, au-dessus, les grandes crevasses transversales qui avait fait craindre une rupture, se sont partiellement refermées.









Glacier Blanc 2008


 


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Glacier Blanc : Bilan de masse légèrement positif

(Massif des Écrins – Janvier 2009)






Pour la première fois depuis 2001, le bilan de masse du Glacier Blanc est légèrement positif. Il s’établit à +0,21 m d’équivalence en eau.

Pourtant l’accumulation hivernale mesurée comme chaque année en mai avait été faible : l’accumulation n’était que de 1,36 m d’équivalence en eau, moyenne des mesures entre un maximum de 1,59 m correspondant à 3,40 m de neige, et un  minimum  de  1,06 m.  Cette accumulation  était  inférieure de




 0,16 m à la moyenne, 1,52 m, des accumulations depuis 2000.  La faute à la grande sécheresse de l’automne, normalement fort pourvoyeur de neige, alors que les chutes de neige entre novembre et mai ont été normales.

Toutefois l’accumulation s’est prolongée en 2008 aux mois de mai et de juin et 0,52 m d’équivalence en eau est venu s’ajouter à l’accumulation hivernale.

L’accumulation totale qui s’établit finalement à 1,88 m d’équivalence en eau est donc supérieure à l’accumulation moyenne des années précédentes de 0,36 m.

L’ablation a été de 1,67 m soit du même ordre que celle de 2007 mais inférieure à la moyenne des années précédentes, grâce notamment à un été raccourci avec un mois de juillet frais et humide qui a ralenti la fonte des neiges et de la glace. Mais le mois d’août assez chaud a bien entamé le stock de neige qui ne s’est donc que faiblement reconstitué pour l’avenir.

Accumulation : 1,88 m d’équivalence en eau

Ablation : -1,67 m d’équivalence en eau

Bilan de masse : +0,21 m d’équivalence en eau

Informations : Emmanuel Thibert, Cemagref, Joël Faure et Martial Bouvier, PNE






Glacier Blanc 2008


 


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Glacier de la Pilatte : Recul ralenti dans la gorge

(Massif des Écrins – Janvier 2009)






Le front du Glacier de la Pilatte a reculé de 6 m en 2008 alors qu’il reculait en moyenne d’une vingtaine de mètres par an jusqu’à présent (-150 m sur la période 2000 à 2008). Mais ce ralentissement peut s’expliquer par la topographie des lieux.

Pour en savoir plus sur les Glaciers de la Pilatte et du Chardon









Informations : Martial Bouvier, PNE


 


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Glacier du Sélé : Fort recul en 2008

(Massif des Écrins – Janvier 2009)






Le front du Glacier du Sélé a reculé de 30 m en 2008. C’est le plus fort recul en une année depuis le début des mesures en 1994 qui s’explique par l’effondrement de la grotte frontale et par la modification du front du glacier. Jusqu’alors il reculait d’une dizaine de mètres par an en moyenne.

Pour en savoir plus …









Informations : Emmanuel Thibert, Cemagref et Martial Bouvier, PNE


 


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Glacier Noir : Recul et fonte sur place du glacier inférieur

(Massif des Écrins – Janvier 2009)






Depuis sa séparation en 2, la langue inférieure n’est plus alimentée que par les avalanches qui descendent du Pic Coolidge et du Col des Avalanches. C’est trop peu pour en assurer l’alimentation. Il est donc en train de fondre sur place. Son épaisseur et sa vitesse ont fortement diminué et son front a reculé d’une quinzaine de mètres en 2008.




Ce recul est important comparé au recul moyen de l’ordre de 7 m sur les 10 dernières années (-70 m en 10 ans). Cette valeur correspondait jusqu’à présent à la vitesse du dessus du glacier dans sa partie médiane, comme si une lame de glace correspondant à l’avancée de 2 années disparaissait chaque année. Avec le fort ralentissement en cours, le front pourrait reculer beaucoup plus rapidement avec la disparition progressive du glacier inférieur.





Informations : Emmanuel Thibert, Cemagref et Martial Bouvier, PNE


Photo C.Larcher/CWN/Kairn.com : le glacier blanc

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