L’envol de l’Aigle et les refuges de demain

Comment concilier esprit ou patrimoine, et normes de sécurité, respect d’un environnement sensible, accueil décent ? Le compromis trouvé pour la reconstruction du refuge “cabane” emblématique de l’Oisans, illustre la nouvelle donne de l’hébergement en altitude entre tradition et futur. Reportage.

Sous la Meije, à 3440m d’altitude, se joue depuis 10 ans une bataille d’Hernani alpine, querelle entre anciens et modernes où cœur et raison s’entrechoquent. Cet été, le club alpin (FFCAM) espère en voir le bout. Ce 27 juin, l’architecte Jacques Félix-Faure est monté pour l’état des lieux et préparer le démontage du refuge centenaire (1910). L’Aigle, étape obligée de la classique traversée de la Meije, chargée d’histoire, aujourd’hui fermée car plus aux normes.

Après le grand déballage, compte tenu de la nécessité d’intégrer exigences et besoins contemporains, un consensus s’est péniblement dessiné. Restent les irréductibles, viscéralement attachés à cette cabane de l’ère pionnière, retardant le renouveau à coups de recours…“Ce sera le premier refuge musée”, s’enthousiasme Félix-Faure qui évalue l’état de l’ossature et démonte le bardage. Poutres et bat-flanc des dortoirs seront conservés dans la future structure. Car ces planches, “bien atteintes par l’humidité”, exhalent un pan de mémoire, les lendemains des conquêtes de Gaspard au Grand pic ou Coolidge au “Central”. À la fin de l’été, tout sera démonté.

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