Les populations de loups fortement chassées élève le stress et les hormones reproductives selon une étude

Voilà une étude canadienne sur la chasse et le loup qui remettrait en cause les principes appliqués actuellement en France des tirs de prélèvement. Une telle pratique aurait pour effet la multiplication de loups et probablement sa diffusion spatiale. Les pouvoirs publics changeront-ils de politique ?

En France, des voix s’élèvent depuis un certain temps, aussi bien du côté des mouvements écologistes que du côté des organisations hostiles aux loups pour que cessent les tirs de prélèvement au motif qu’ils favorisent l’accroissement des populations de loups.

Certains éleveurs préféreraient l’élimination de meutes entières plutôt qu’une régulation par l’élimination de quelques sujets pris au hasard. Dans le même ordre d’idée, les mêmes demandent la non application du principe de de zonage consistant à créer des zones d’exclusion du loup au motif qu’une telle politique ne ferait qu’augmenter les attaques sur les troupeaux et, par voie de conséquence signerait la fin du pastoralisme.

Pour ces opposants aux tirs de prélèvements actuels, ce n’est pas seulement une question éthologique mais une question épigénétique. C’est ce que nous retrouvons dans l’étude canadienne. Une augmentation des taux de reproduction avec davantage de progestérone et de testostérone et la modification de la structure génétique entrainent une modification du comportement avec notamment l’éclatement des meutes en groupes plus nombreux et plus petits, des femelles plus nombreuses mettant bas au sein d’un groupe avec des portées multiples de13, 15 louveteaux voir même plus…. Et puis, les risques d’hybridation avec des canidés moins craintifs de l’homme, plus nombreux, plus résistants, plus grands…. Et tout ceci entraine, de manière durable…. ‘Les effets du stress sont souvent subtiles, mais le mal qui en résulte peut être aiguë, chronique et permanent, parfois sur plusieurs générations.’ Et donc davantage d’attaques sur les troupeaux.

C’est en fait ce que les pro-loups expliquent avec satisfaction depuis quelques années, mais sans fournir de références scientifiques.

D’autres scientifiques se réfèrent aux travaux de Nicolas Lescureux (1) qui a travaillé au Kirghizstan et en Macédoine. Pour eux : « le fait de chasser le loup conduirait aussi à un rapport de « réciprocité » entre homme et loup qui soit plus vertueux sur le long terme que la non chasse, aussi bien en termes de gestion des interactions loup-troupeaux, que de respect et acceptation sociale du loup par les éleveurs ».

Il faut donc s’attendre, pour les prochains mois, à des échanges passionnés en attendant une communication probable de l’ONCFS sur ce sujet. Reste à savoir si l’institution publique fera une communication véritable scientifique ou si elle sera sous influence….

En attendant toutes ces palabres scientifiques, le loup prolifère et les prédations augmentent.

En savoir plus…

Louis Dollo

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