La Commission européenne pourrait imposer une amende record à la plateforme X, anciennement Twitter, d’Elon Musk, dans un contexte de tensions croissantes autour de la régulation des contenus numériques et de la liberté d’expression.
L’étau se resserre autour de X et Elon Musk
Un véritable bras de fer est en train de se jouer entre l’Union européenne et Elon Musk. La Commission européenne pourrait bientôt infliger à X, l’ex-Twitter, une amende qui pourrait dépasser le milliard de dollars, une sanction historique dans l’histoire de la régulation numérique. Cette menace de pénalité découle de violations répétées du Digital Services Act (DSA), une législation phare qui impose aux grandes plateformes numériques de mieux gérer les contenus illicites et de protéger les utilisateurs.
Depuis l’ouverture de l’enquête en 2023, X a été accusée de ne pas respecter plusieurs des obligations essentielles du DSA, notamment l’absence de transparence sur les annonceurs, le manque de clarté concernant les comptes vérifiés payants, et le refus de coopérer avec des chercheurs indépendants. Ce manquement à la régulation numérique intervient à une époque où Bruxelles est particulièrement vigilante et ne tolère plus les entorses des géants du numérique.

Une sanction record : le poids des enjeux économiques et géopolitiques
La nouvelle ici, c’est l’ampleur de la sanction envisagée. Selon le DSA, l’amende pourrait atteindre jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial de X. Toutefois, pour alourdir la facture, les autorités européennes réfléchissent à inclure les revenus d’autres entreprises détenues par Elon Musk, comme SpaceX. Cette décision a pour but de faire de X un exemple et d’envoyer un message fort à l’ensemble du secteur numérique.
Mais le contexte est aussi géopolitique : Musk, proche conseiller de l’ancien président américain Donald Trump, est perçu par certains comme un relais d’influence auprès du gouvernement américain. Le timing de cette décision, alors que les relations transatlantiques sont déjà tendues par des taxes douanières et des différends commerciaux, alourdit encore la situation. Musk, de son côté, a annoncé une « bataille publique » et dénoncé ce qu’il considère comme un acte de censure politique.
Une bataille pour la liberté d’expression numérique
L’issue de cette affaire n’est pas encore écrite. Un accord amiable entre X et Bruxelles est possible, mais il nécessiterait que la plateforme se conforme aux exigences européennes, révisant son modèle de fonctionnement. Cependant, Musk semble vouloir éviter ce scénario en faveur d’une confrontation plus ouverte. Le défi, selon lui, est de maintenir la liberté d’expression dans un monde où la régulation numérique devient de plus en plus stricte.
Cette affaire pourrait bien redessiner les contours de la liberté d’expression numérique en Europe, un terrain où les lignes sont floues et où les décisions prises pourraient avoir des répercussions bien au-delà de X. Si cette sanction est appliquée, elle pourrait constituer un précédent important pour d’autres entreprises du secteur.
L’UE semble donc déterminée à jouer un rôle plus actif dans la régulation des géants du numérique. D’autres entreprises, telles que Meta et Apple, pourraient également se retrouver dans le viseur de Bruxelles, marquant ainsi un tournant dans la régulation des grandes plateformes numériques. Le mois de l’été pourrait bien être un tournant décisif dans ce débat mondial sur la régulation des contenus et la liberté sur Internet.