Melissa Le Nevé revient sur la première féminine de Wall Street, 8c

Retour avec Melissa Le Nevé après sa réalisation de ‘Wallstreet’, 8c au Frankejura il y a quelques jours, avec à la clé la première féminine du premier 8c de la grimpe.

Photo : Scott Noy

– Kairn : Pourquoi avoir choisi ‘Wallstreet’, premier 8c de l’histoire comme projet ?

– Melissa : Tout d abord car il y a tellement d’histoire autour de cette voie, du Franken et de Wolfgang que je voulais vraiment me donner les moyens de jouer dans cette voie et ensuite parce que le nom me rappelle Pink Floyd et tout le moment géniaux qu’on a partagé avec Alizée Dufraisse a Bordeaux, notamment a l’Utopia ou le film ‘the wall’ était passé.

– Décris-moi la voie (style, nombre de mouvements, sections, niveau en bloc du crux, à quoi ressemble ce crux ?

– C’est une voie très concentrée en terme d intensité, très bloc : en gros c’est une voie d’une quinzaine de mètre ou les 10 premiers mètres relèvent du 7b+ et les 5 derniers mètres font la cotation de la voie.. Environ 8A bloc sur 6 mouvements assez tricky..

– Combien de temps as-tu mis pour réussir la voie (jours, nombre d’essais. Raconte brièvement le processus qui a mené à ta réussite.

– J’ai essayé la voie environ 10 jours et les essais environs 15/20 je n’ai pas compté spécialement. J’ai essayé la voie pour la première fois en octobre dernier et j’ai eu un coup de cœur. Je suis donc revenu avec la voie en tête et je me suis investie dedans jusqu’à la faire. Sinon la voie fait 15 mètres mais il n y a que 4 dégaines et le premier point est à environ 7 mètres.. J’ai eu des jours bien humides et j’ai presque cru que j’allais zipper avant de clipper la première dégaine… Ouch

Photo : Scott Noy

– Qu’est ce qui t’a posé le plus de problèmes avant de pouvoir concrétiser ?

– L’espèce d’inversée arquée du Crux.. Intrinsèquement le mouvement était dur mais je le faisais, mais du bas je tombais toujours là… Finalement j ai décidé de bloquer plus loin sur une prise que je ne pensais pas pouvoir attraper du bas mais c’était vraiment une meilleure solution ! Du coup j ai fait la voie dans la foulée !

– Tu es une des rares grimpeuses françaises à venir t’aventurer ici. Qu’est ce qui te plait au Frankenjura ?

– J’aime la forêt, je la trouve magique, le vert est partout, l’atmosphère est spéciale ! Elle me rappelle l’endroit ou j ai grandi, dans le Nord Est de la France. J’aime beaucoup le style aussi c’est entre le bloc et les voies.

– N’est-ce pas trop dur de performer dehors quand on est en pleine période de compétition ? L’appel de la croix a été plus fort ?

– En fait cette année j ai décidé de prendre les choses un peu différemment et de me donner plus de temps pour grimper en extérieur et voyager. Du coup je ne fais que quelques compètes cette année.

Photo : Elias Holzknecht

– Quels sont tes objectifs pour la saison internationale 2014 ?

– Trouver les bonnes sensations qui me sont propres pour arriver à me libérer et m’exprimer pleinement.

– Quelle est l’ambiance en équipe de France de bloc cette année ?

– Je n’ai fait que 2 compètes cette année mais l’ambiance me convient mieux que les années précédentes je dirai. Plus de monde et une bonne amie, plus détendue mais à la fois focus.

– Quels sont tes autres projets en grimpe pour la suite de l’année ?

– D’autres projets au Franken pour sûr ! Essayer de pousser encore plus loin mes limites dehors .

Photo : Bjorn Pöhl

– Et ‘The Vice ‘ ? (ndlr : Un 8B essayé à Rocklands l’été dernier)

– En fait j’ai d’autre projets en tête qui passeront avant. Mais c’est sûr que si je retourne en Afrique du Sud cet été je me donnerai les moyens d’essayer !

– Un mot de la fin ou un truc à rajouter à destination de nos lecteurs ?

– Je trouve on ne le dit pas assez dans les médias .. Mais je suis vraiment heureuse d’avoir et de partager ma passion pour l’escalade avec des gens autant passionnés qu’intéressants ! Merci aux personnes qui m’aident à vouloir réaliser mes rêves !

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