Millet Expédition Project : Traversée des Alpes de Lyngen Part 2

Olivier et Manon nous promènent sur cette seconde partie dans la traversée des Alpes de Lyngen.

Réflexion sur l’itinéraire de la partie SUD
Nous rencontrons un guide local à Lyngseidet. Il nous dit que les faces glaciaires ne sont pas en conditions, la neige tombée ces derniers jours reste molle sans regel, ce qui donne des pentes raides chargés en neige molle, et des approches plus qu’épuisantes en s’enfonçant. En effet, il ne faut pas compter sur une belle trace dans les Alpes de Lyngen, nous n’avons croisé personne, ni même vus la moindre trace de pas.

Nous prévoyons donc un nouvel itinéraire, plus proche des côtes. On peut voir un sommet au loin, une belle face Nord, assez proche de la côte. Le Rundfjellet, 1413m. L’approche semble presque dépourvue de neige. Nous demandons au guide si ça a déjà été fait : « Je ne sais pas mais je n’en ai jamais entendu parler» nous dit-il. Nous épluchons donc internet, tous les topos et nous ne trouvons rien. Nous tombons cependant sur un itinéraire à ski côté Sud, facile, avec des pentes ne dépassant pas 30°. Ça sera notre voie de descente !
Depuis Lyngseidet, il faut une grosse journée de marche pour se rendre au pied de la face. Il y un créneau météo pour le 10 et le 11 Juillet. Nous planifions de faire l’ascension durant la nuit du 10 au 11, car connaissant la fiabilité des prévisions, nous préférons être au cœur du créneau météo. En plus, la luminosité sera plus faible, et il fera plus froid, car bien que le soleil brille encore à minuit, il est très bas sur l’horizon.
C’est donc décidé ! Voilà le programme :

9 Juillet : Lyngseidet -> camp 1
10 Juillet : camp 1 -> camp d’ascension au pied de la face
10 Juillet, minuit : réveil pour ascension de la face Nord du Rundfjellet
11 Juillet : Retour au camp au petit matin, poursuite de l’itinéraire vers le Sud -> camp 3 12 – 13 Juillet : rejoindre l’extrême Sud de la péninsule de Lyngen en 2 jours.

*PARTIE SUD


9 Juillet, Jour 5 : Au réveil, il pleut, encore et toujours. Nous montons sur les plateaux dominant la côte pour s’approcher de notre objectif. La pluie s’arrête en fin de matinée et laisse place à un temps nuageux agréable.

vue du plateau

10 Juillet, Jour 6 : Enfin, le beau temps est de la partie ! Nous partons tard, vers 10h. Nous marchons bien, et profitons de ce premier jour de beau temps. Un troupeau d’une vingtaine de reines prend peur en nous voyant. A 14h, nous arrivons au camp d’ascension, au pied de la face Nord du Rundfjellet. Impressionnant.

Durant le jour 6

A l’approche de la face nord du Rundfjellet

Observation des conditions dans la face, recherche de la meilleure ligne.
Des corniches déversantes bordent le haut de la face, mais il nous semble voir une brèche rocheuse, entre deux corniches, qui pourrait nous permettre de sortir. Je pars donc de ce point et suis l’itinéraire le plus logique qui permet de rejoindre le couloir d’attaque. Ça semble possible. La sortie semble tout de même bien délicate, et toutes ces corniches qui surplombent la voie… La neige fraîche n’a pas dû arranger les choses.
Nous partirons dans la voie demain, à l’heure la plus froide, et tâcherons de ne pas traîner dans les zones trop exposés aux corniches.
A 16h, une première corniche cède en déclenchant une grosse avalanche. Le bruit est impressionnant. C’était une corniche sur la droite de la face, loin de la voie repérée. Nous commençons à discuter de la face EST, que nous voyons de profil. La face est moins raide, bien que la sortie semble être à plus de 80°, mais les corniches y sont bien moins menaçantes.
A 16h30, un autre bruit sourd nous coupe dans notre réflexion. Une autre avalanche descend la face Nord, et poursuit sa course jusque dans le couloir d’attaque. C’est décidé, nous n’irons pas là-dedans.
Nous marchons donc quelques centaines de mètres pour mieux voir la face EST. Le bas de la voie est évident, des gros couloirs permettent d’accéder facilement jusqu’au milieu de la face. Des goulottes plus ou moins sèches remontent ensuite jusqu’à un couloir raide, qui vient buter sur la petite barre de rocher sommitale. C’est accessible. Le problème, c’est que si nous butons, ça sera sur les derniers mètres pour sortir de la face. « Au pire on trouvera toujours de quoi faire des rappels pour redescendre, on verra bien »

La troisième et dernière partie de l’aventure demain.

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