Montagne – La première édition de la Pierra Menta EDF été s’est achevée ce dimanche 5 juillet à Arêches-Beaufort en Savoie

La troisième et dernière étape de la Pierra Menta EDF été a clôturé dimanche 5 juillet, cette compétition sky-running ‘hors normes’. Les 3 jours de course, les parcours exigeants et techniques (avec notamment des passages en arêtes), les 70 kms et les 7 000m de dénivelé positifs à gravir sous une chaleur de plomb, ont donné du fil à retordre aux 182 équipes de deux coureurs inscrites. La difficulté de la course et la chaleur accablante ont eu raison de 30 équipes dès la première journée. Les équipes encore en lice le dimanche sont simplement comblées d’avoir pu franchir la ligne d’arrivée.

Chez les hommes, ce sont les catalans Jordi Bes et David Coma qui s’imposent en 09h 44m 13sec avec 3 victoires sur les 3 étapes.

Chez les filles, Ragna Debatts (NL) et Ester Hernandez Casauune (ESP) l’emportent en 11h 49min 20sec. Elles finissent 11e au classement scratch à plus de 2h 05m de la première équipe.

« La Pierra Menta été est une future grande classique, nous en sommes convaincus ! Tout montagnard qui se respecte devra l’avoir courue. C’est la digne héritière de sa grande sœur en ski-alpinisme : une épreuve prestigieuse, dès sa naissance ! Nous sommes particulièrement fiers d’inscrire nos noms à ce premier rendez-vous » ont confié Jordi et David, vainqueurs catalans.

Résumé jour 1

Sur l’étape du premier jour , 2600 mètres de dénivelée sur 27 km attendaient les coureurs et coureuses de cette édition mythique, déclinaison version baskets de sa grande sœur à peaux de phoque. Plus typé « skyrunnning » que trail, le parcours ultra alpin de cette « course charpentée » (dixit Juliette, 3e femme) en a surpris plus d’un. Pourtant, le profil était limpide pour les connaisseurs du secteur : le faible kilométrage (tout est relatif mais, pour les habitués des trails, le format 27 km ressemble à une simple formalité !) ne cèderait pas facilement aux assauts des athlètes. Il allait leur falloir de la patience et, surtout, un solide pied montagnard ! Les temps prévisionnels ont donc largement été dépassés, pour la plupart, l’invitée surprise de cette première édition (très) estivale ayant été la canicule, évidemment ! On s’y attendait, compte tenu des prévisions de ces derniers jours, mais on n’imaginait pas à quel point elle ferait souffrir les organismes, même en altitude. Au final, ce sont 30 équipes qui se voient contraintes d’abandonner.

À ce jeu, les Espagnols qui affectionnent ce genre de terrain très technique ont brillé tant chez les hommes que chez les femmes, Jordi Bes (vainqueur de la CCC en 2013) et David Coma terminant avec 20 minutes d’avance sur leurs poursuivants.

Résumé jour 2

Des Beaufortains en tête sur la mythique arête du Grand Mont, des Espagnols en tête au finish ! Ultra engagée, cette étape empruntait la légendaire arête du Grand Mont, celle du fameux « samedi » de la Pierra Menta hivernale, qui se court en ski-alpinisme et sur laquelle des milliers de spectateurs viennent encourager les coureurs. En trail, la culture n’est pas à une grosse présence de supporters généralement, mais là, la magie a pris. Tout au long du parcours, l’ambiance était présente (en plus discrete) et les coureurs ont apprécié, tout comme la beauté des paysages et des passages aériens. Ils étaient nombreux à l’arrivée à déclarer que c’était encore plus beau que la veille !

24 km, 2600 mètres de dénivelée positive et des arêtes à couper le souffle ! Chez les hommes, les locaux Léo Rochaix et Émilien Bochet se sont offert un rêve de gosse : « Passer en tête du Grand Mont un jour de Pierra Menta, je ne sais pas si cela pourra nous arriver de nouveau ! » sourit le fils du premier champion d’Europe de l’histoire du ski-alpinisme, Thierry Bochet. « Sur cette étape, les manips étaient importantes : nous avons saisi l’opportunité ! » Voyageant léger et n’ayant pas de bâtons à ranger, Émilien et Léo ont gagné du temps sur les Catalans ; puis le parcours, plus roulant sur la fin, a fait prendre l’avantage à Jordi Bes et David Coma.

Les premières femmes classées 12e au scratch – Les filles ont fait une course superbe, les Françaises se livrant une belle bataille. « Ragna Debatts et Ester Hernandez Casau sont vraiment un cran au dessus » estime Célia Chiron, 2e avec Corail Bugnard. « Adeptes de skyrunning, elles sont rodées à ces parcours très durs. Cette Pierra Menta est une expérience top, un défi pour nous. D’habitude, nous courons l’une contre l’autre ! » explique Célia, coupée par l’arrivée de Juliette Blanchet et Mélanie Rousset, 3e. « Vous nous avez fait peur, les filles ! » leur lancent Corail et Célia, surprises qu’elles aient été de les voir arriver très fort dans l’arête.

De la casse chez les mixtes et une édition 2016 dont on parle déjà – Chez les équipes mixtes, on note l’abandon de Corine Favre et de Benoît Nave : « Je me suis blessé à la cheville et un concurrent que j’ai soigné hier en course était bien peiné de ne rien pouvoir faire pour moi ! » plaisante l’ostéo du team Asics, contraint de mettre la flèche comme, la veille, son compagnon de team, Xavier Thévenard. Le vainqueur de l’UTMB en 2013 a fait le traceur de luxe de l’étape du jour avec François Gonon, son co- équipier qui a brillé sur le week-end chamoniard du Marathon du Mont-Blanc (premier au Kilomètre vertical et second du Cross !).

La rumeur dit que des Catalans auraient appelé un certain Kilian Jornet (grand habitué de la Pierra Menta ski-alpinisme) pour lui vanter les mérites de la course et qu’il y penserait pour l’édition 2016. Il faut dire que les parcours, ultra engagés et très orientés « skyrunning », lui iraient comme un gant. Ou plutôt comme une paire de chaussures de trail ! S’il faisait l’honneur à la jeune course de venir courir, il ne serait probablement pas le seul : de nombreux coureurs parlent déjà de l’an prochain et certains ont même commencé à négocier leur transfert. Il faut dire que la grande majorité des athlètes n’avaient encore jamais couru avec un co-équipier et personne n’était très sûr du niveau de personne sur ces profils alpins. Les coureurs en savaient donc un peu plus à l’issue de cette journée. Une journée qui a beaucoup fait bouger les lignes dans le peloton. Des reculées, des avancées, le sort de nombreuses équipes ne ressemblait pas aujourd’hui à celui d’hier. Promesse de suspens l’étape finale.

Résumé jour 3

Distance : 18km – Dénivelée : 1750m D+

Une première montée de 1000m D+ suivie d’une descente rapide pour arriver sur la seconde montée très technique et très verticale. Une fin de parcours beaucoup plus roulante : pas d’arêtes mais l’ascension de deux couloirs ont apporté la touche technique estampillée « Pierra Menta ». Le point culminant de cette dernière étape, Roche Parstire, était la section la plus aérienne du jour avec vue sur Arêches d’un côté et vue sur le barrage EDF de Roselend, de l’autre. Et surtout des spectateurs en grande forme qui ont mis une super ambiance, autre critère incontournable pour une « Pierra Menta » !

– Le classement de la compétition

La vidéo de la compétition

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