Le ton est donné. En passant la porte d’entrée du salon ‘Mountain planet’ qui s’est déroulé du 18 au 20 Avril dernier, un des plus grands rassemblements planétaires des professionnels de l’aménagement de la montagne, on est accueilli par une énorme machine qui produit de la neige artificielle.
La température extérieure est pourtant de 20°. Le spectacle ne fait pourtant que commencer. A l’intérieur, un nombre ahurissant d’engins de damage tous plus gros les uns que les autres s’entassent à côté des 4×4.
En passant dans les travées du salon, on réalise l’impact écologique du ski de piste mais également sa rentabilité. En effet, de nombreuses innovations, parfois coûteuses, sont désormais au service de cette activité. Les outils numériques pour les achats de forfait, la gestion des remontées mécaniques, la signalisation et même le guidage des dameuses ont fait entrer définitivement les stations dans le XXIème siècle.
A l’heure du réchauffement climatique, le ski reste un business florissant
A l’heure du réchauffement climatique, le ski reste un business florissant faisant vivre de nombreux acteurs économiques.
Abandonner l’activité ski brutalement au nom d’un niveau d’enneigement qui baisse d’année en année semble aussi incongru que miser 100 % de ses revenus sur les seules activités liées à la neige, sur le long terme
Fort de cette constatation, il convient de ne pas jeter la pierre aux stations qui, coûte que coûte, cherchent à profiter de l’or blanc. Abandonner l’activité ski brutalement au nom d’un niveau d’enneigement qui baisse d’année en année (cette saison mise à part) semble aussi incongru que miser 100 % de ses revenus sur les seules activités liées à la neige, sur le long terme.
Les investissements ne sont plus totalement tournés vers le ski
De nombreuses vallées ne s’en remettraient pas économiquement. Et, si la notion de réchauffement climatique reste taboue dans le milieu (on préfère évoquer « les mauvaises années »), certains acteurs de la montagne préparent la transition intelligemment, c’est à dire en douceur.
Alors, oui, les canons à neige et les dameuses restent les stars du salon mais de nombreux signaux indiquent que ce siècle est celui de la diversité des pratiques en montagne. Nous avons interrogés quelques sociétés spécialisées dans l’aménagement (création de piste de VTT, aménagement de pistes de ski, travaux publics en milieu particulier). Tous sont unanimes. Les investissements dans les travaux liés à l’aménagement de la montagne ne sont plus totalement tournés vers le ski.
Cette modification dans la répartition des investissements trouve deux causes : les plus petites stations, qui bénéficient d’un enneigement moins long et plus aléatoire, investissent pour survivre alors que les plus grandes cherchent à rentabiliser leurs remontées mécaniques en les faisant fonctionner l’été. Pistes de trail, pistes de vtt, aménagement de points culminants, via ferrata, … sont autant de solutions proposées aux communes de montagne.
POMA réalise désormais 20 % de chiffre d’affaires dans les remontées mécaniques urbaines
Les plus grandes entreprises ont bien compris les enjeux de notre époque liés à la montagne. Le leader des remontées mécaniques, POMA, réalise désormais 20 % de chiffre d’affaires dans les remontées mécaniques urbaines et s’intéresse de plus en plus à l’exploitation de la montagne l’été.
Les exploitants de stations prennent peu à peu conscience que le secteur se transforme. Des labels obligent les stations y adhérant à se préoccuper d’écologie, d’économie locale et de bonnes relations sociales avec ses employés. Signe des temps : le leader mondial des fabricants de ski, l’entreprise Rossignol était venu présenter sa gamme de VTT.