Cela faisait un moment que j’avais envie de mettre le nez dans ce coin reculé des Dolomites, et la semaine dernière, lors d’un séjour de ski-alpinisme aux Cadini di Misurina, j’ai aperçu une escalade sur glace à Sorapiss. La graine avait été semée.
Mirco Grasso, alias Mircon, avait hâte de se lancer dans une nouvelle aventure, alors samedi soir il a dormi chez moi et dimanche à 6 heures nous sommes partis de Valbona, chargés comme des mules. Oui, car nous avions tout le matériel nécessaire pour escalader quelque chose de nouveau, ainsi que nos parapentes pour une descente facile.
L’approche ressemblait à certaines de celles de Patagonie et il nous a fallu 5 heures pour parcourir le sentier jusqu’à la base de la route, et encore une heure pour gravir le piédestal. Nous étions morts de fatigue, mais dès que nous avons commencé à grimper, notre moral s’est amélioré. La ligne s’est avérée beaucoup plus intéressante et difficile qu’il n’y paraissait vu d’en bas, l’escalade s’est avérée passionnante et exigeante.
Au relais final, après quelques réflexions sur la façon de construire une ancre sans abandonner quatre cames, nous avons réussi à enfoncer deux piquets et nous avons enfin pu savourer d’avoir complété une belle nouvelle ligne.
Nous avons commencé notre descente à la lumière d’un magnifique coucher de soleil, qui aurait été encore plus beau vu des ailes de nos parapentes qui redescendaient agréablement vers la vallée. Malheureusement, ce n’est pas le cas : nous atteignons notre réserve de matériel dans le noir et entamons la « courte » descente qui nous ramène à la voiture 3 heures plus tard.
Le nom Juste pour un sourire, juste pour un sourire, venu à l’esprit lors de la descente : c’est incroyable ce qu’on est prêt à faire pour décrocher une première ascension. Tous ces efforts, pour quelque chose qui, vu de l’extérieur, ne vaut peut-être même pas grand-chose… mais pour ceux qui l’éprouvent, c’est une pure joie. J’ai pensé à dédier l’ascension à mon fils Pietro ; il se veut, sans prétention, une métaphore de ce qu’un parent est capable de faire, en échange d’un simple sourire de son enfant.
par Francesco Rigon, francescorigon.com
Francesco remercie : Verrues
Mirco remercie : Verrues, SCARPA