O’Bivwak, un plaisir partagé


Hier, deuxième et dernier jour pour les coureurs du raid O’Bivwak qui se sont reposés comme ils ont pu durant la nuit glaciale tournant autour des 0°C, prêt du soleil, engouffrés dans leur sac de couchage. Ils ont vraiment de petites mines.

 

 

C’est donc à 6h que se sont élancés les premiers départs en chasse jusqu’à la limite du temps imparti et à 6h30 un magnifique départ en masse où l’on apercevait un serpentin de coureurs qui longeait les sentiers de la forêt de Bournette, au beau milieu de la brume.
Mais ce n’est pas tout, puisque le traceur nous avait préparé de belles surprises avec des paysages encore plus magnifiques que la veille.
Prairies, falaises, forêt, immensité de verdure et de fleurs, jonquilles, neige par moment, et chamois pour les plus chanceux… Une course qui restera dans les mémoires sans doute pendant de longues années avec un traçage digne de ce nom.

 

Une course et une organisation hors du commun, avec de nombreux bénévoles, une forte assistance.

Une course qui ne peut parler que des mémoires de chacun et qui fera parler et rêver sur les photos avec des passages au plateau des Gagères ou à la pelouse de Darbenouze par exemple…



 

 

Mais place tout de même au podium du circuit A :
Yann Locatelli et Philippe Benacek garde leur première place en augmentant leur écart par rapport à la seconde équipe composée de Rudy Gouy et Franck Gorry, skieurs de fond de haut niveau et raiders à multiples facettes. Gros changement pour la troisième place, où l’équipe de Jean-Michel Parzich et Wilfried Schneider reprend deux places puisqu’ils étaient 5e au départ le matin. Un sentiment de remord tout de même pour cette troisième équipe qui prépare un gros objectif d’une course sur 24h.


Durant la course, on a pu croiser quelques personnalités du milieu dont la famille Parzich, Yann Locatelli, Philippe Benacek, Rudy Gouy, Franck Gorry, Benoît Sevin et j’en oublie, mais également Jean-Baptiste Bourrin (membre de l’équipe de France) au côté de Pascal Boutreau, grand reporter à l’Equipe, mais aussi à l’Equipe.fr (plus connu pour ses chroniques), depuis 1998. Triathlète et pratiquant de trails, raids.. il a couvert depuis 10 ans de très nombreux sports mais il a également participé à de très grandes courses comme le Marathon des Sables, le Merrell Oxygène Challenge…et ce week-end il a pu goût
er au circuit B du raid O’Bivwak !

Quelques réactions de Pascal Boutreau :

– Après le championnat de France de CO et le Merrel le week-end dernier, comment s’est passé cette première édition pour toi ?

Du côté des jambes, ce fut très compliqué.
Après avoir couru le Merrell dans sa version longue et donc près de 90km (20km le vendredi et 70km le samedi), qui plus est dans des conditions climatiques très difficiles (pluie, neige, froid), il est clair qu’une semaine de récupération n’était pas suffisante. Très vite j’ai compris que je n’avais plus de jus.
Autre problème à gérer avec les pieds qui avaient ‘trempé’ plus de 13 heures une semaine avant et qui me faisaient encore souffrir.
Mais c’est une bonne expérience.

– Tu as déjà participé à de nombreux marathons, Trail… que retiens-tu de cette course par rapport aux autres ?

Son esprit ! J’ai effectivement déjà participé à beaucoup de courses dans des disciplines très variées (18 marathons, Marathon des sables, 6000D, Saintélyon, Ironman etc), et je n’en vois aucune où l’on retrouve ce mélange des publics. Sur l’O’Bivwak en particulier (et sur la course d’orientation en général), on voit des jeunes, des seniors, des néophytes, beaucoup de femmes (ça c’est bien…) et des champions. Tout ce petit monde se côtoit et se croise dans les sentiers dans un grand esprit de convivialité.
Le bivouac est l’illustration de cet esprit. Ce mélange du simple ‘loisir’ et de la compétition pure et dure est très plaisant.
Pour moi, c’est unique et ça résume ce que doit être le sport.

– Tu étais au côté de Jean Baptiste Bourrin, qu’est ce que cela t’a appris ?

Je vais être honnête, je me suis entièrement reposé sur ses qualités d’orienteur de Jean-Baptiste. Totale confiance !
Ce qui est frappant, c’est la faculté à anticiper, à lire la carte très rapidement, tout en courant. Si bien que l’on ne perd jamais de temps à faire le point sur sa situation. Et, comme par miracle, on tombe pile poil sur la balise. JB a une lecture immédiate des dénivelés, des éléments caractéristiques.
Même si je ne me suis pas mêlé de l’orientation, j’ai essayé de comprendre et d’analyser nos itinéraires. Ce fut très instructif.

– Comment avez-vous géré la course ?

Euh… c’est surtout Jean-Baptiste qui a dû me gérer… Et je le remercie infiniment d’avoir trainé son boulet son jamais se plaindre et avec toujours beaucoup de gentillesse. Samedi, nous sommes sans doute partis un peu vite sur la zone de départ. J’ai grillé le peu de cartouches qu’il me restait… Résultat, j’ai explosé assez vite (je n’avais pas non plus mangé avant le départ et me suis vite retrouvé sec). Cela a été un peu mieux le dimanche même si la fin a été pénible.
JB s’est donc occupé de l’orientation et moi, j’ai essayé de suivre tant que je le pouvais. Finalement, 20e binôme Hommes sur 51 au départ sur le circuit B, ce n’est pas si mal.

– Tu te prépares pour l’UTMB cet été, quels sont tes prochains objectifs pour ta préparation ?

D’abord me reposer parce qu’après 5 week-ends consécutifs de course, je suis cramé. Mais c’était prévu et si je gère bien la récupération, ce sera bénéfique.
La prochaine échéance, ce sera fin juin avec un stage de 4 jours sur le parcours de l’UTMB. J’ai ensuite le Triathlon de Paris au programme le 18 juillet avec une natation au pied de la Tour Eiffel qui va être géniale.

Pour l’entraînement, une fois régénéré, je vais je pense faire pas mal de vélo pour pouvoir faire de longues séances sans trop de traumatismes. Et puis ça m’aidera aussi à me débarrasser des 5 kg que je dois encore perdre.
Sinon, à pied, je vais essayer de maintenir une sortie longue de 3 ou 4 heures toutes les deux semaines en allant notamment sur le circuit des 25 bosses à Fontainebleau.

– Pour revenir au journalisme, comment te sens-tu de l’autre côté de la ‘caméra’ ?

Parfois, plutôt que journaliste sportif, j’aurais prétentieusement tendance à me considérer comme un sportif journaliste. Je réagis souvent plus comme un concurrent que comme un journaliste.

– Penses-tu qu’il est nécessaire à un journaliste de pratiquer les sports qu’il suit pour lesquels il écrit des papiers ?

Depuis longtemps, j’ai toujours voulu connaître les sensations de ce que je racontais, cela a commencé à l’époque où je travaillais à Jogging International et où je me suis retrouvé à prendre le départ du Grand raid de la La Réunion…
Attendre sur la ligne d’arrivée et demander: ‘Alors, c’était comment?’, ce n’est pas mon truc. Les sensations sur un ultra sont uniques et très personnelles.
Il faut je crois les avoir ressenties pour mieux en parler.
Et puis, sincèrement, ça me permet de lier mon plaisir à mon métier… que demander de plus ? 

Merci Pascal pour ces réponses et bonne continuation dans la recherche de ton graal : l’UTMB de cet été…

Retrouvez également le résumé du premier jour ici, ainsi que l’interview d’Eric Perrin, traceur du raid, et de Patrice Bonnard, très grand champion dans le milieu.





 

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