Il est tout a fait stupéfiant que, dés les années 1970, les protagonistes de la protection de l’ours n’aient jamais associé historiens et sociologues à leurs recherches avant de s’engager dans une procédure d’introduction d’ours dans les Pyrénées. Peut-être auraient-ils découvert que la cohabitation avec acceptation sociale n’a jamais existé et que l’histoire est ponctuée de conflits. Les derniers événements nous montrent qu’il n’est pas prêt de s’arrêter.
L’histoire plus forte que les discours.
Dans son excellent ouvrage «Les dernières chasses à l’ours dans les basses-Pyrénées», René Arripe retranscrit des articles de presse et des témoignages écrits depuis 1895. Comparé aux plaintes d’aujourd’hui nous avons exactement les propos, le même vocabulaire. Nous avions fait exactement le même constat au sujet de lettres du maire de Betpouey adressées au Préfet il y a environ 150 ans. Culpabiliser, en 2011, les mauvais bergers qui ne font pas correctement leur travail de gardiennage (qui n’a d’ailleurs jamais existé dans de nombreuses vallées) relève de la calomnie et du révisionnisme historique. C’est ce à quoi s’emploie un certains nombres d’associations environnementalistes depuis 40 ans, relayées par quelques élus dont la seule qualité est de savoir étaler leur ignorance autant que leur incompétence.
Le Couserans, une lutte de tous les jours
Il était facile de lâcher des ours à Arbas. Ceux-ci n’y sont resté que le temps de sortir d’une cage et ont très vite fuit l’endroit. De coup ce sont les vallées voisines qui ont fait un bon d’un siècle en arrière en étant perturbées par un animal que leurs ancêtres étaient parvenus à éradiquer.
Alors que les troupeaux sont redescendus à proximité des granges et des villages, les prédations se poursuivent comme l’exprime l’ASPAP dans un communiqué qui vient de nous parvenir (pdf).
Pyrénées-Atlantiques… La confusion?
La confusion, pas pour tous. Toutes les organisations officielles nous parlent de deux ours en Béarn. En fait il n’y en a toujours eu qu’un seul mâle. Le second se trouve dans les Hautes-Pyrénées où il a fait 20 victimes. Pourquoi ne pas dire na vérité? Pour justifier un dossier de demande de lâcher de deux femelles qui n’a d’ailleurs pas abouti mais n’est que reporté pour raison de «sécheresse». Si officiellement il n’y a que 18 brebis mortes du fait de l’ours, la réalité est bien différente. Ce sont 60 brebis mortes et 52 blessées sur l’estive de Yese entre le 7 et le 18 septembre et que l’administration et 3 élus de la CIDO (Commission d’Indemnisation des Dégâts d’Ours) refusent de prendre en compte à partir de constats (et non d’expertises comme il est souvent dit) d’une qualité très discutable selon de nombreux témoins (constats faits que le 20 septembre, soit bien après le sinistre) pour des raisons strictement politico-idéologiques sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir.
Même si, aujourd’hui, les prédations d’ours ne font la une des journaux nationaux, s’il n’y a plus de manifestation dans les rues avec les tracteurs, la problématique reste la même et n’est pas prête de disparaître. Le refuse de prendre en compte l’histoire, les savoirs faire des hommes depuis des millénaires, le rôle économique et social du pastoralisme ne peut conduire à des conflits qui, lorsqu’ils couvent, peuvent s’avérer plus dangereux que lorsqu’ils s’expriment ouvertement.