Photo : Rémy Bergasse Face à la polémique actuelle autour du futur Parc National des Calanques, nous avions décidé de questionner monsieur Jean-Claude Gaudin, Maire de Marseille et Vice-Président du Sénat sur le sujet. Voici le détail des questions que nous avons posées : Comment conjuguer ce rôle économique, la défense et la protection de l’environnement ? Les activités douces (randonnée, escalade, plaisance, plongée…non motorisées) de plein air sont elles compatibles avec le statut de Parc National ? Comment gérer ce parc, pour que tous ceux qui ont fait et font les calanques ne se sentent pas rejetés mais associés à ce projet ? Quelle attitude avoir face à une réserve intégrale ? Comment gérer ce parc, pour tous ceux qui font et ont fait les calanques ? Qu’est ce qu’un parc « nouvelle génération » ?
Quelle est votre vision du Parc National des Calanques « nouvelle génération » ?
Réserve intégrale ou/et activités de plein air ?
Voici la réponse de Monsieur Jean-Claude GAUDIN, Maire de Marseille :
Photo : ‘senat.fr’
Marseille possède un site naturel terrestre et maritime unique par sa qualité et sa diversité. Aux portes de la ville, la beauté sauvage du massif des calanques constitue, sur 5500 hectares, un poumon vert autant qu’un espace de loisir-nature et de tourisme, fréquenté chaque année par 1.300.000 visiteurs.
Il était donc important de doter Marseille d’un outil permettant de préserver et de valoriser ce territoire original, constituant un patrimoine paysager, naturel et culturel exceptionnel, ainsi que sa biodiversité. C’est ainsi qu’a été créé, il y a 10 ans, le Groupement d’Intérêt Public des Calanques une structure juridique en charge de la préfiguration du futur Parc National des Calanques.
Une importante phase de concertation avec les associations de protection de la nature, les professionnels, les usagers, les habitants, les propriétaires privés, est conduite par le GIP afin de débattre des modalités de gestion des espaces. Une étape significative a été franchie en avril dernier avec la “prise en considération“, par le Premier Ministre, de l’avant-projet de création du parc.
Actuellement, la concertation se poursuit au sein des ateliers thématiques afin d’affiner les propositions de l’avant-projet et de procéder à l’élaboration de la charte du parc. L’ensemble sera ensuite soumis à enquête publique. Le décret de création et de mise en place de l’Etablissement Public du Parc sera pris en Conseil d’Etat à l’horizon 2011.
Ce parc sera le 10e Parc National français. Il sera également le seul à être à la fois terrestre et maritime, le 1er d’Europe en situation périurbaine.
Un parc national “nouvelle génération“ n’est ni un musée, ni un sanctuaire où l’on se rend périodiquement en pèlerinage mais un lieu de vie ouvert à tous, amoureux et respectueux de notre nature provençale à l’identité culturelle fortement marquée et particulièrement riche dans sa biodiversité.
Les loisirs sportifs “doux“ compatibles avec les principes fondamentaux d’un parc national – promenade, randonnée, escalade, cueillette, chasse, pêche, plongée, – pourront continuer à être pratiqués sur la plus grande majorité du territoire du parc. Seules quelques “zones témoin“ particulièrement sensibles et fragiles sont appelées à être réservées.
D’autre part, le site des Calanques est devenu un pôle d’intérêt touristique national et même international, avec des retombées économiques non négligeables. La sur-fréquentation terrestre et marine a déjà un impact sur le milieu naturel (érosion, piétinement des plantes, pollution,…) et l’attribution du label “Parc National“ va renforcer l’attractivité du territoire. Il est donc nécessaire et indispensable d’en maîtriser la fréquentation pour le protéger au mieux des atteintes découlant de ce surcroît d’attractivité.
Ce territoire d’exception est aussi un espace de référence scientifique propice à la découverte et à la connaissance de la nature, mais aussi à la sensibilisation des publics, en particulier des jeunes en les éveillant à l’éco-citoyenneté. Il est donc primordial d’en assurer la préservation pérenne pour que puissent en bénéficier les générations futures.
Jean-Claude GAUDIN
Maire de Marseille
Vice-Président du Sénat