La Verticale de la Tour Eiffel consiste à gravir les 1.665 marches des escaliers de la tour Eiffel le plus rapidement possible. Il s’agit de la quatrième édition.
129 coureurs s’élanceront à l’assaut de la dame de fer. Un véritable contre la montre puisque les départs sont échelonnés toutes les 30 secondes à partir de 20h00. 40 athlètes de niveau mondial ont été sélectionnés par un comité d’experts de la pratique. Suivent 79 athlètes amateurs dont la participation a été tirée au sort en décembre dernier. Et 10 wildcard sélectionnés par l’organisateur.
« Les escaliers empruntés font partie intégrante de l’édifice et ne peuvent être considérés comme des escaliers de service » assure l’organisateur de cette course verticale. « Contrairement aux événements du même type qui existent dans le monde, qui ont lieu dans des cages d’escaliers fermées, l’escalier de la Tour Eiffel est totalement ouvert sur l’extérieur ».
« Une course vraiment différente de celles que l’on a l’habitude de faire »
« La course se déroule en plein air, ce qui en fait une course vraiment différente de celles que l’on a l’habitude de faire à-travers le monde » explique à ce propos l’australienne Suzy Walsham, récente vainqueur de la course. « Vous devez faire face au froid et au vent. C’est une opportunité exceptionnelle de participer à l’une des courses les plus spectaculaires du monde même si physiquement et mentalement, c’est très exigeant… C’est même certainement l’une des courses d’escaliers les plus difficiles que je n’ai jamais faite ».
A noter que les participants emprunteront l’accès du 2e au 3e étage, fermé d’ordinaire au public.
Surtout que la difficulté se loge dans des détails qui échappent clairement au commune des mortels ! Ce « n’est peut-être pas la course la plus longue, mais du fait de l’irrégularité des espaces entre chacune des marches aux différents niveaux, c’est très certainement l’une des plus difficiles ! » assure Piotr Lobodzinski, vainqueur lui aussi de l’épreuve.
« Mon objectif était de grimper deux marches à la fois jusqu’à ce que je ne puisse plus »
« Du 2ème étage au sommet, c’est très très difficile car il y a de longs enchaînements de marches sans virage. C’est à-partir de ce moment que j’ai commencé à souffrir car l’acide lactique s’accumulait dans les jambes » explique Suzy Walsham. « La 2ème partie de la course devient (…) une toute autre compétition, une vraie lutte contre soi-même et la souffrance du corps : les muscles tétanisent, les poumons brûlent, le rythme cardiaque atteint son maximum » complète Piotr Lobodzinski.
De fait, la dernière partie de la course s’avère très compliquée, même aux coureurs les plus expérimentés. « Mon objectif était de grimper deux marches à la fois jusqu’à ce que je ne puisse plus » détaille l’américain Michael Wardian, qui a participé aux éditions précédentes.
« Malheureusement, après le 1er étage (…) j’ai tout de suite réalisé que ce rythme serait compliqué à tenir jusqu’au bout. A mi-chemin entre le 2ème et 3ème étage, j’ai du me rabattre sur un rythme d’une marche à la fois. Ce qui m’a sérieusement fait ralentir. En poursuivant ce nouveau rythme pendant 60 secondes, j’ai pu récupérer un peu pour ensuite revenir à mon rythme initial de 2 marches par 2 marches. Plus l’arrivée approchait, plus le goût du sang dans la gorge se faisait ressentir. Il me restait suffisamment de lucidité pour prendre le temps de jeter un œil sur Paris éclairé de mille feux. Ce qui eu pour effet immédiat de me rebooster pour les dernières marches très venteuses du sommet ».
Les courses verticales se développent de façon continue considérable dans le monde. En 2014, 100 000 coureurs ont participé à l’une de ces courses verticales. Un phénomène américain qui tente de trouver sa place en France. A ce jour, 51 % de ce type de course sont organisées aux Etats-Unis.