Rien ne le prédestinait à pratiquer la montagne pour plusieurs raisons : une mauvaise santé, le « contemplatif n’était pas mon truc » et la montagne était synonyme « d’ennui ». « J’avais horreur de la montagne »
Né il y a 61 ans en pleine Charente, entre Cognac et Jarnac, sa vie d’adolescent n’est que « consommation de médicaments ». Surtout pas de sport, les maladies s’enchaînent et il s’oriente vers d’autres passions comme l’aviation dont il obtient un brevet de pilote à 18 ans. En même temps, la vie professionnelle de son père lui fait poser ses valises à Pau.
A 22 ans, il découvre le club pyrénéiste jurançonnais pour apprendre à skier, du ski alpin le week-end. Ce club, comme encore aujourd’hui, propose aussi de la montagne, essentiellement de la randonnée, été et hiver. Il n’a donc pas été difficile de passer du ski alpin l’hiver à la randonnée l’été.
« Dès le début j’ai fait huit « 3000 » avec des copains du club et le premier a été la Grande Fache ». Après une adolescence sans aucune activité physique, voilà des débuts prometteurs. Pourquoi ?
« Parce que je me suis rendu compte que c’était d’abord de la tête avant d’être du muscle.»
Quelques années plus tard, il découvre les Alpes avec la Barre des Ecrins et très rapidement, dès qu’il maîtrise la descente, il se lance dans le ski de randonnée.
L’alpinisme ne l’attire pas. Il trouve cette pratique « trop égoïste », sans vie de groupe. La cordée de 2 ou 3, n’est pas, à ses yeux, un groupe mais la base d’une évolution solitaire. Ses souvenirs d’ado coupé de tout lien social lui ont suffi. Et puis, comme il se définit lui-même « je suis un athlète de bas niveau.»
C’est donc la randonnée, sous toutes ses formes qui l’emportera dans ses pratiques de la montagne. Si le contemplatif l’ennuie, la nature l’attire. L’approche de la montagne, c’est comme celle de la mer. « On doit fonctionner avec la nature mais pas contre elle. Il faut la comprendre. » Pour lui, les relations humaines, comme le contact avec la nature, font parties des plaisirs de la montagne.
Il ne fait pas de la « randonnée en montagne » mais de la « randonnée de montagne ». Nuance ! « C’est comme le ski alpin et le ski de montagne. Tu fais ton itinéraire en montagne, hors des sentiers battus, qui peut t’amener à poser les mains et être occasionnellement encordé. C’est peut être le début de l’alpinisme.»
Son activité préférée c’est le ski de montagne. « Il faut le maximum de compréhension de l’espace naturel ». C’est dans ce domaine qu’il prend le plus de plaisir : imaginer un itinéraire, le monter puis le descendre.
En définitive, il a su trouver un intérêt à toutes ces pratiques pour compenser le souvenir ennuyeux du contemplatif. Il passe plusieurs diplômes à partir de 1975. Des qualifications montagne au Brevet National de secourisme (BNS), orientation en montagne avec la FFME, initiateur de randonnée et moniteur fédéral dans les années 1980. En 1988, il passe le chef de course de ski de montagne, la qualification « haute randonnée » en 1990, instructeur FFME de randonnée en montagne et de raquette à neige en 2002, des qualifications « neige et sécurité », etc….
Une évolution progressive dans le club avec la FFME qui le conduira, à 35 ans, en 1985 , à présidence de son club qu’il n’a jamais quitté. Puis il poursuit en devenant membre du Comité sportif national de randonnée à la FFME, du Comité Directeur National de la FFME et même Secrétaire général national de la FFME.
Ses dernières années, nous pouvions le voir sur des compétitions de ski alpinisme pour aider, observer. Il ne manquait jamais un Derby 3000 où il avait toujours sa place comme cette année fin janvier à l’occasion de la coupe du monde à Gavarnie
Mais il reste avant tout attaché à son club de Jurançon où il totalisait un nombre impressionnant de journées d’encadrement. Un véritable éducateur sportif bénévole au plus proche du terrain, attaché à la pratique de la montagne mais aussi à… l’aviation.
Photos :
1 – François Comte et en arrière plan José Vinambres
2 – De gauche à droite lors du Derby 3000 à Gavarnie en 2009 : François Comte, Christian Bruzaud, maire de Gavarnie, Pierre Dollo, VP de l’ISMF et Pierre You, Pt de la FFME