Projet SCAMPEI : des scénarios climatiques adaptés aux zones de montagne

Comment la couverture de neige évoluera-t-elle avec le changement climatique ? Comment les phénomènes météorologiques extrêmes se traduiront-ils à l’avenir, notamment dans les zones montagneuses? Le projet de recherche SCAMPEI , coordonné par Météo-France, met à disposition de nouvelles simulations climatiques à l’échelle de 8 kilomètres qui permettront à la communauté scientifique de répondre à ces questions. Lancé en 2009 et financé par l’Agence nationale pour la recherche (ANR), SCAMPEI a associé des chercheurs du Laboratoire de Météorologie Dynamique (LMD) , du Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée en Calcul Scientifique (Cerfacs), du Laboratoire de Géographie Physique (LGP)  et du Laboratoire de Glaciologie et de Géophysique de l’Environnement (LGGE).

Les scénarios climatiques globaux décrivent les évolutions du climat à l’échelle de quelques centaines de kilomètres. Ainsi, ils « voient » à peine les Alpes, pas du tout les Pyrénées ou le Jura, et ne peuvent représenter les phénomènes météorologiques locaux. Pour anticiper les impacts du changement climatique, notamment dans ces régions, les climatologues ont donc besoin de connaître l’évolution du climat à une échelle beaucoup plus fine.
 
Les chercheurs du projet SCAMPEI ont effectué des simulations climatiques à la résolution inédite de 8 kilomètres pour le futur proche et la fin du siècle. Aucune projection climatique ne pouvant prétendre décrire à elle seule le futur, plusieurs méthodes ont été utilisées pour élaborer un éventail de scénarios : leur comparaison permet d’évaluer la fiabilité des résultats.
 
A partir de ces scénarios à l’échelle 8 kilomètres, les chercheurs ont ensuite calculé l’évolution de la couverture de neige (hauteur de neige et durée d’enneigement) sur les montagnes métropolitaines. Les résultats ont été affinés sur les Alpes grâce au modèle CROCUS -habituellement utilisé pour la prévision du risque d’avalanche- qui tient compte notamment de l’altitude, de l’exposition ou encore de la qualité de la neige. Les résultats s’accordent sur une diminution significative de la couverture neigeuse en dessous de 2000 mètres d’altitude dès les prochaines décennies.
 
Les chercheurs ont également calculé l’évolution de nombreux autres paramètres climatologiques (températures minimale et maximale diurnes, durée de sécheresse, nombre de jours de gel et de canicule, précipitations pluvieuses et neigeuses… ) à l’échelle de 8 kilomètres sur l’ensemble de la France métropolitaine. Ces paramètres ont été choisis parce qu’ils sont adaptés à l’étude des phénomènes extrêmes (sécheresse, vague de chaleur, précipitations intenses…). L’ensemble des résultats est mis à disposition de la communauté scientifique sur un site internet dédié.

Source : Communiqué de presse Météo-France

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