La mise en place de quotas d’alpinistes pour gravir le Mont-Blanc par la voix classique n’en fini pas de créer la polémique. Après Chamonix, cette décision du Maire de la commune de Saint Gervais pose désormais problème aux voisins italiens assure France 3.
Dans la vallée d’Aoste, les professionnels de la montagne sont loin d’être convaincus par cette mesure. Ils dénoncent une réglementation contraire à l’esprit de l’alpinisme.
Marco Camandona, l’un des himalayistes les plus connus de la vallée d’Aoste, qui gravit le Mont-Blanc sept à huit fois par an, estime lui aussi que la barrière du quota est un instrument inadapté : « Nous aussi on a de belles voies d’accès côté italien. Par rapport à votre voie normale, c’est plus technique par la voie Bonatti, l’inominata ou Peuterey, mais c’est aussi très beau. Maintenant, si une fois arrivé au sommet, je veux redescendre par une voie française, les 3 monts ou Saint Gervais et que l’on m’interdit de redescendre par là parce que je ne suis pas dans les 214 alpinistes autorisés, je risque d’être en difficulté et je devrais redescendre et de me prendre une amende; ce que je trouve parfaitement ridicule. »
214 alpinistes par jour
Même son de cloche dans la vallée de Courmayeur. Eddy Grange, de la compagnie des guides de Courmayeur, met en doute l’efficacité d’une telle mesure.
Pour rappel, la mairie de Saint-Gervais (Haute-Savoie) a annoncé, mardi 4 septembre, que l’ascension du mont Blanc par sa voie « normale » serait réglementée dès l’été 2019 pour les alpinistes non accompagnés d’un guide. Son maire, Jean-Marc Peillex, est depuis longtemps en faveur de la mise en place d’une réglementation sur le site. C’est sa réponse à la surfréquentation du site, qui engendre accidents et dégradations.
Si les contours précis de la réglementation restent à définir, le principe en a été acté. Ce que l’on sait pour l’heure, c’est qu’une autorisation, non payante, pourrait être délivrée par l’office du tourisme de Saint-Gervais si le ou les candidats à l’ascension sans guide peuvent justifier d’une réservation dans l’un des refuges situés sur l’itinéraire. Mais surtout, un quota de 214 alpinistes autorisés chaque jour à effectuer l’ascension pourrait être acté. Un quota qui prend en compte le nombre de couchage disponible dans les 3 refuges sur le parcours.
Le Mont-Blanc accueille chaque année 25.000 grimpeurs jusqu’alors. En pleine saison, 300 a 400 grimpeurs tentent l’aventure du sommet chaque jour. Et les deux tiers y vont sans guide.
Pour aller plus loin sur ce sujet
214 alpinistes par jour sur le Mont Blanc l’an prochain (et pas un de plus)