Roc d’Azur, un plateau en or

Assister au Roc d’Azur est l’assurance de voir évoluer les meilleurs spécialistes de VTT au monde. L’édition 2012 ne fera pas exception avec notamment les deux champions olympiques, Jaroslav Kulhavy et Julie Bresset. Si toutes les têtes d’affiche ne viendront pas avec les mêmes ambitions, aucune « star » ne conçoit de manquer le traditionnel rendez-vous du Roc d’Azur. Spectacle et suspense garantis.

« Ils sont venus, ils sont tous là. » Les observateurs du Roc d’Azur peuvent chaque année citer Charles Aznavour. Pas de « Mamma » en vue mais les meilleurs vététistes. Deux mois après s’être paré d’or à Londres, le champion olympique tchèque Jaroslav Kulhavy est annoncé sur la Base Nature de Fréjus. Il pourrait devenir le second champion olympique à s’imposer sur le Roc d’Azur après le Français Miguel Martinez, champion olympique en 2000 et vainqueur du Roc en 2004.

« C’est vraiment spécial de gagner le Roc », avait confié l’Allemand Moritz Milatz l’an dernier sur la ligne d’arrivée après avoir battu au sprint le Suisse Christophe Sauser vainqueur du Roc Marathon deux jours plus tôt. Le Fribourgeois visera un doublé et retrouvera le même rival, et c’est sans doute ses deux compatriotes, les frères Fluckiger, Lukas et Mathias, respectivement médaillé d’argent et de bronze aux Championnats du Monde cet été en Autriche, et actuellement très affutés qui seront les principaux favoris.
 
Encore dans le top 20 des Mondiaux, Sauser sera lui aussi présent pour tenter de rééditer son succès sur le Roc Marathon. Dans sa forme du moment, on peut aussi l’imaginer au départ du Roc d’Azur pour un troisième succès après ceux de 2005 et 2006. Huitième l’an dernier, actuel troisième du classement UCI sur le Marathon Series, le Suisse Alexandre Moos sera également présent sur l’épreuve reine.

Double champion olympique en 2004 et 2008, Julien Absalon ne manquera pas non plus le rendez-vous. Comme souvent, il a néanmoins choisi de profiter avant tout de l’ambiance. « J’ai coupé après les Championnats du Monde, confie-t-il. Mais je serai bien évidemment sur le Roc. C’est immanquable. La rigueur de la compétition, c’est toute l’année. Alors je veux en profiter différemment. Je vais prendre le départ d’une épreuve mais pour me faire plaisir avec des amis ou des potes amateurs, sans me prendre la tête. Les « top pilotes » sont là et pour gagner la course, il faut être à 100%. Alors, l’apéro tous les soirs, ce n’est pas forcément compatible… » 

Le Vosgien ne sera donc pas le successeur de Jean-Christophe Peraud, lauréat en 2007 et dernier Tricolore vainqueur. La France pourra peut-être compter sur Maxime Marotte, meilleur Français l’an dernier (15e), auteur d’une belle fin de saison avec la victoire en Coupe de France, et surtout dernier Bleu à être grimpé sur le podium du Roc (3e en 2008). « C’est vraiment une épreuve mythique et j’espère bien la gagner un jour », a-t-il prévenu l’an dernier. Et si c’était pour 2012 ?
Pour cela il faudra surveiller Stéphane Tempier, 11e cet été à Londres et inscrit pour le doublé Roc Marathon et Roc d’Azur.
Mais comme l’analyse Julien Absalon, « c’est difficile pour un Français de s’imposer au Roc. Il y a beaucoup de sollicitations de la part des partenaires, de la presse, des amis. Ce n’est pas facile de se concentrer. C’est aussi pour ça que les étrangers gagnent souvent car ils sont moins dans cet esprit de fête… mais je pense quand même prendre un départ, pourquoi pas l’Enduro avec mon frère Rémy ?»

Même densité chez les filles. Championne olympique à Londres puis Championne du Monde un mois plus tard en Autriche, Julie Bresset sera l’objet de toutes les attentions.
 
« Le Roc d’Azur, j’y viens depuis que je suis cadette 2, raconte la Bretonne, plus jeune Championne du Monde de l’histoire. On fait du camping, y a du soleil, on voit tout le monde, et ça se finit par un bain de mer, c’est génial. C’est une date importante dans notre année. Pour les enfants, le Roc c’est aussi une chasse aux posters dans les stands, aux autographes des champions. Moi, je courais après ceux de Julien Absalon évidemment… » A son tour de signer. « J’imagine que je vais être pas mal sollicitée. Je mettrai ma petite griffe sur les photos avec beaucoup de plaisir. Et puis j’espère que cela inspirera plein de petites filles qui se mettront ensuite au VTT. C’est génial ! » Comme pour Absalon, des sollicitations qui ne rimeront pas forcément avec compétition. « A priori je serai sur la Rando noire, précise-t-elle. Car soit je le fais à fond pour un résultat, soit je le fais pour être avec le public. Et là, j’ai déjà beaucoup donné. J’ai quand même continué à rouler depuis les Mondiaux car je profite du beau temps. Je couperai après le Roc histoire de recharger les batteries et de retrouver l’envie de faire du VTT avant de reprendre le gros entraînement hivernal.»

Elles seront toutefois nombreuses à ambitionner de succéder à la Polonaise Maja Wloszczowska, victorieuse l’an dernier pour la seconde fois d’affilée. Parmi toutes les prétendantes, Marielle Saner Guinchard (30ème classement UCI) et quelques Françaises, dont Fanny Bourdon (6e en 2011 du Roc d’Azur Dames, 8e en 2010 et 7e en 2009), qui rêvent sans aucun doute d’inscrire leur nom à un palmarès qui n’a plus vu le drapeau tricolore briller depuis la victoire de Maryline Salvetat en 2005. Plusieurs se sont régulièrement illustrées lors des dernières éditions comme Sabrina Enaux (6e en 2007, 2008 ; 9e en 2011) ou Cécile Ravanel (2e en 2008, 5e en 2009). Alors à qui le tour ?

Chez les plus jeunes, il faudra compter sur le talent de Marine Strappazzon et de la jeune prodige Margot Moschetti respectivement 3e et 2e du Roc d’Azur Cadettes et Juniors Dames en 2011. Du côté de la relève masculine, Titouan Carod, médaillé de bronze aux Championnats du Monde Juniors il y a peu, disputera le podium avec Victor Koretzky, actuellement premier au classement UCI en catégorie junior.

Photo de Julie Bresset, S. BOUE

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