Trip : Grimpe à Kyparissi

Quel grimpeur n’a pas n’a pas levé la tête vers des falaises en se demandant s’il ne pourrait pas y avoir ici quelques lignes grimpables ?

Une arrivée de nuit lors d’un premier voyage après une longue route qui nous mena de France jusqu’à Kyparissi ne m’avait pas alertée sur le caillou des alentours. C’est juste au réveil que les nombreuses falaises qui entourent le village se sont révélées. Google ne nous avait pas menti. Il y a bien du caillou dans ce bled, et quel caillou en y regardant attentivement depuis le village on aperçoit déjà de belles faces, des dévers et des colos. Aris « l’homme topo » de Kalymnos y avait déjà laissé traîner son perfo en donnant naissance à 5 voies comme un premier coup de pouce pour ce coin au gros potentiel. Au fil d’une itw pour Kairn il avait déjà lancé la piste de Kyparissi comme spot à développer.
L’été grec : chaud et ensoleillé était en ce mois d’août plus propice à la baignade, aux visites et soirées resto en famille. Après quelques repérages c’était décidé, il fallait revenir avec un perfo, trouver des motivés, des goujons, des plaquettes, des stats mais cette fois sur une saison plus adaptée à la grimpe.

2 mois plus tard rebelotte nous voila repartis via le Ferry Venise-Patras. Tout le matériel chargé à l’arrière du Peugeot Partner n’aurait jamais tenu en soute… « Ca te dirait pas d’aller en Grèce pendant 15 jours équiper des belles colos vierges dans un petit village perdu en bord de mer  ?! » Il n’en avait pas fallu beaucoup plus pour motiver Alexandre Berry pour me suivre dans cette petite mission « on va sauver la Grèce de la crise… » heu… non on laisse ça à Nicolas. Là c’était plutôt « on va équiper et développer un nouveau spot plein de colos ! »
On a donc retrouvé le village de Kyparissi bien moins peuplé qu’en été. Hors saison on retrouve un village déserté des touristes où calme et tranquillité rythment la vie des quelques habitants qui se retrouvent le soir dans LE bar du village pour discuter.

Nous avons échangé pour quelques jours la corde fine contre la bonne vieille statique, baudrier contre sellette, magnésie contre poussière du perfo, brosse à dent contre brosse métallique, système d’assurage contre poignée jumar, dégaine contre plaquette… Nous nous sommes lancés dans l’équipement du secteur du vieux moulin. Seul secteur où le rocher rouge laisse pousser quelques stalactites. 4 voies y avaient déjà été équipées et 4 autres nouvelles ont vu le jour. A l’heure qu’il est c’est le secteur le plus garni avec 8 voies de 6c+ à 8 ?   
Une fois bien rôdés sur notre fonctionnement la belle falaise du haut nous appelait pour qu’on vienne lui chatouiller le calcaire ! 
Avec l’aide du maire très enthousiasmé par notre projet d’équipement des falaises du coin nous avons pu dégoter des ânes pour monter tout le matos jusqu’en haut. Pourquoi 3 ânes ? 2 pour les sacs et un pour le muletier évidemment !

Après 40 min de marche, le secteur du haut offre une vue majestueuse sur la mer Egée et sur tout le village de Kyparissi. L’heure n’était pas à la contemplation. De si gros dévers et de si grosses colos… par où commencer ? 3 jours plus tard 4 nouvelles voies avaient déjà poussé de 6a à 8b. Alors que nous tapions des runs dans nos nouvelles œuvres nous avons recroisé le maire qui, entre deux réunions municipales, partait chasser la chèvre sauvage. A son retour nous sommes conviés le lendemain à déguster cette pauvre bête autour d’une table et nous découvrons alors un maire enthousiaste à l’idée de développer l’escalade dans son village. Un maire prêt à acheter un perfo pour les futurs équipeurs, un maire accueillant et dont la crise grecque n’a pas freiné la motivation.
Avec le stock de goujons laissés sur place et le potentiel de voies dures à équiper, il n’y a pas de raison pour que Kyparissi ne devienne pas un gros spot de grimpe en Grèce !

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