Je me rappelle d’une matinée de printemps où, en flânant le long du Vieux-Port, j’ai été frappé par deux contrastes saisissants : d’un côté, le charme inégalé des façades colorées ; de l’autre, des rues jonchées de déchets et un sentiment d’insécurité palpable. Cette vision reflète tristement le récent classement européen qui place Marseille au troisième rang des villes les plus sales et des moins sûres du continent.
Marseille sous le feu des critiques
Dans les cafés alentour, nombreux sont ceux qui commentent ce verdict sans appel, oscillant entre perplexité et colère. Les commerçants, habitués à vanter l’authenticité de leur quartier, constatent une détérioration progressive de leur cadre de vie. Tandis que les touristes affluent l’été, certains habitants redoutent désormais de laisser leurs enfants jouer en toute liberté dans les rues historiques.

Une enquête d’ampleur européenne
L’étude a interrogé plus de 71 153 citadins issus de grandes métropoles d’Europe, selon un sondage commandité par la Commission européenne et relayé par l’Eurobaromètre¹.
Un classement peu reluisant
Au palmarès, Marseille ne devance que Palerme et Rome en termes d’insalubrité urbaine, et figure en dernière position pour la sécurité, derrière des villes comme Athènes ou Sofia. Cette double peine contraste cruellement avec l’image ensoleillée que diffuse souvent la cité phocéenne.
Une propreté jugée insuffisante
Seulement 22 % des Marseillais se déclarent satisfaits de la propreté de leur ville¹. Balayeurs débordés, conteneurs à ordures souvent saturés et encombrants abandonnés encombrent les trottoirs. Résultat : un sentiment d’abandon qui pèse sur le moral des résidents.
Le saviez-vous ? Rennes affiche un taux de satisfaction de 75 % quant à la propreté de ses rues, soit un écart de plus de 53 points avec Marseille¹.

Des espaces verts de mauvaise qualité
65 % des Marseillais jugent la qualité de leurs espaces verts médiocre². Dans mon quartier du 13ᵉ arrondissement, je constate chaque semaine des pelouses piétinées et des bancs cassés.
Une image écornée face à d’autres grandes villes
Loin de Marseille, des cités comme Zurich, Copenhague ou Luxembourg s’imposent comme des modèles de propreté et de sérénité. Leur gestion rigoureuse des déchets et leur plan de vidéosurveillance bien rôdé servent souvent de référence pour les urbanistes.
Une sécurité qui inquiète les habitants
Selon le même rapport, seulement 43 % des résidents se sentent en sécurité lorsqu’ils se promènent seuls la nuit¹. Vols à l’arraché, incivilités et parfois violences urbaines créent un climat de méfiance.
Une perception préoccupante
Au-delà des statistiques, c’est la perception qui alarme : la peur du quartier voisin, l’évitement de certaines artères la nuit tombée, ou encore la défiance envers les services municipaux chargés du nettoyage et de la tranquillité publique.
Marseille entre contrastes et défis urbains
Pourtant, Marseille n’est pas qu’une ville en difficulté : elle brille par son patrimoine historique, ses initiatives culturelles et ses projets de développement durable. La municipalité a lancé plusieurs plans de réhabilitation des espaces publics et renforcé la présence policière dans les secteurs sensibles. Reste à transformer ces efforts en résultats tangibles pour redonner à Marseille son lustre d’antan.
Notes de bas de page
- Europe : la 3ème ville la plus sale et la « moins sûre » est française, Charly Hessoun, La Nouvelle Tribune, 26 février 2024. https://lanouvelletribune.info/2024/02/europe-la-3eme-ville-la-plus-sale-et-la-moins-sure-est-francaise/
- Sécurité et propreté en berne : cette grande ville française fait polémique après un classement accablant !, Jeanne Zissou, Public.fr, 22 mars 2025. https://www.public.fr/securite-et-proprete-en-berne-cette-grande-ville-francaise-fait-polemique-apres-un-classement-accablant