Un ado rebaptise la forêt de son père, et des centaines de touristes débarquent

Un simple trait d’humour a suffi pour transformer une paisible forêt de Dordogne en destination à la mode. En rebaptisant les bois de son père « La forêt du Quoicoubeh » sur Google Maps, un adolescent a déclenché un flot de visites aussi inattendu que bruyant. Une histoire où les réseaux sociaux, l’humour ado et la vie rurale se télescopent.

Une blague entre potes devenue phénomène viral

Antonin, 15 ans, habite Coly-Saint-Amand, un joli coin tranquille de Dordogne. Un jour, en parcourant YouTube, il tombe sur une vidéo d’un restaurant parisien nommé « Quoicoubeh », clin d’œil à cette blague bien connue chez les ados : lorsqu’on dit « quoi ? », un autre réplique « quoicoubeh », pour faire rire ou piéger gentiment. Rien de bien méchant, juste une de ces petites blagues qui font le tour des réseaux sociaux.

Inspiré, Antonin décide alors de faire de même avec les bois familiaux. En quelques clics, il inscrit « La forêt du Quoicoubeh » sur Google Maps. Et là, surprise : des jeunes curieux, amusés par le nom, commencent à débarquer pour visiter ce coin qu’ils imaginent secret ou insolite.

Des dizaines de visiteurs… puis des centaines

Au début, Antonin pense à une simple farce, une petite touche d’humour locale. Mais le phénomène prend de l’ampleur. En quelques jours, le lieu affiche plus de 58 000 vues, et selon les estimations, environ 300 personnes s’y sont rendues physiquement. Des adolescents, des familles avec enfants, parfois même des groupes venus en camping-car pour voir de leurs propres yeux cette forêt au nom délirant.

Dans les rues habituellement calmes du village, l’ambiance change. Le maire, Vince Geoffroy, avoue être « surpris mais content » de cette popularité soudaine. Il y voit une chance de dynamiser la commune, tout en restant attentif au quotidien des riverains.

Quand la forêt devient trop fréquentée

Mais tout le monde ne partage pas l’enthousiasme. Valérie, une voisine proche des bois, voit arriver les curieux jusque dans son allée. « Il a mis mon adresse comme point de repère, alors j’ai des camping-cars sous mes pruniers tous les jours », se désole-t-elle. Pour elle, ce buzz sympathique commence à virer au casse-tête. Elle a même signalé le lieu à Google pour demander sa suppression, sans réponse pour l’instant.

C’est là que se pose la question de la cohabitation entre vie privée et notoriété numérique. Ce qui amuse les uns peut vite déranger les autres, surtout quand cela s’invite au pas de la porte.

Internet, la carte et le territoire

L’histoire de la « forêt du Quoicoubeh » illustre bien comment une idée anodine peut avoir un impact réel sur un territoire. Une simple ligne sur une carte virtuelle, et c’est tout un village qui se retrouve dans le viseur d’une génération connectée. C’est aussi un rappel que l’humour sur le web, parfois, peut dépasser le cadre du virtuel pour chambouler la réalité.

Et Antonin, dans tout ça ? Il ne s’attendait pas à autant de réactions. Mais il se dit amusé de voir que sa blague a déclenché autant d’engouement. En attendant, la « forêt du Quoicoubeh » est toujours visible sur Google Maps… au grand dam de certains habitants.

3 réflexions au sujet de “Un ado rebaptise la forêt de son père, et des centaines de touristes débarquent”

  1. Et la loi dans tout ça ? Il y a assez de parasites qui vont sur des terrains privés, ne respectent rien, chient et laissent du pq, crient et dérangent la faune et les habitants. Sans compter les chasseurs la moitié de l’année, on a les intrus le reste du temps, donc les forêts ne sont jamais calmes. Le public n’a pas le droit de circuler en dehors des voies autorisées, le free ride est interdit aussi, les chiens doivent etre en laisse, mais c’est la fête, un vrai bordel, les humains sont des nuisibles !

  2. Il suffirait de mettre des panneaux et/ou des clôtures en fils, nous on a fait ça (à cause d’intrus locaux persistant à venir pour un point de vue situé en terrain privé), + des game caméra, des indications d’interdiction partout suite au vandalisme. Un article sur le bulletin municipal qui cautionne officieusement les « balades » chez nous, donc c’est très difficile à vivre, entre les gens vulgaires, les picoleurs, les vtt, voire des groupes menés par la mairie en catimini (!!) alors qu’on leur a signifié l’interdiction depuis des années… Il y a de + en + de gens qui sortent et vont partout, croyant que « la nature est à tous », mais non, même en montagne, les terrains sont en majorité privés. Est-ce que nous allons dans leur jardin?
    • Loi 2023-54 du 2 février 2023 :  » 226-4-3. -Sans préjudice de l’application de l’article 226-4, dans le cas où le caractère privé du lieu est matérialisé physiquement (clôtures, panneaux…), pénétrer sans autorisation dans la propriété privée rurale ou forestière d’autrui, sauf les cas où la loi le permet, constitue une contravention de 4e classe ».

    • La circulation de tout véhicule est interdite en forêt d’autrui. Articles R. 163-6 du code forestier et R. 362-2 du code de l’environnement (contravention de 4e et 5e classe).

    • Toute l’année, le code forestier interdit de  » porter ou d’allumer du feu à l’intérieur et jusqu’à 200 m des bois, forêts, plantations, landes et maquis « . Ces dispositions s’appliquent également pour l’interdiction de fumer en forêt. Article L131-1 du code forestier.

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