Sur les berges tranquilles d’un cours d’eau texan, un pêcheur passionné a récemment vécu l’un de ces instants que tout amateur de canne à pêche rêve de connaître un jour : la rencontre avec un véritable géant des profondeurs. Si vous pensiez que les poissons monstres n’existaient que dans les légendes de pêcheurs, détrompez-vous. Ce spécimen hors normes pourrait bien réécrire les records – tout en nous rappelant qu’éthique et performance ne sont pas incompatibles.
Une passion démesurée pour les grosses prises
Payton Moore, 32 ans, n’est pas un pêcheur comme les autres. Ce Texan est adepte du principe « no kill », aussi appelé pêche avec remise à l’eau. L’idée ? Capturer des poissons exceptionnels pour le sport et l’expérience, puis leur redonner la liberté. Une approche qui demande non seulement du savoir-faire, mais aussi une bonne dose de respect pour la nature.
Ancien employé du zoo de Houston, Payton connaît bien les animaux sauvages et leurs comportements. Cette expertise, il l’applique à sa passion. Sa chaîne YouTube regorge de captures insolites et de conseils techniques, mais rien ne l’avait préparé à ce qu’il allait vivre ce jour-là.

Un brochet crocodile de 2,43 mètres pour 135 kg
Ce jour-là, sa ligne a accroché ce que l’on pourrait appeler sans exagérer une relique vivante. Un brochet crocodile (ou garpique alligator) de 2,43 mètres de long pour plus de 135 kg. Ce poisson à l’allure préhistorique n’a pas été facile à remonter. Payton raconte avoir dû « laisser le monstre tourner en rond pour l’épuiser », avant de le hisser doucement hors de l’eau.
« C’était comme si une voiture venait de démarrer et que je tenais le fil accroché au pare-choc », plaisante-t-il. Une description vivante d’un combat qui a sans doute duré plusieurs longues minutes de tension et d’adrénaline.

Un record non homologué, mais salué
Avec un tel gabarit, ce brochet aurait pu entrer dans les annales de la pêche texane. Officieusement, il s’agit du plus gros poisson jamais attrapé dans l’État. Pourtant, pour que le record soit reconnu, il aurait fallu conserver le poisson hors de l’eau plus longtemps, le peser officiellement, et le présenter devant des témoins.
Payton a refusé cette étape, par conviction. La manipulation prolongée aurait pu mettre en danger la santé du poisson, ce qui va à l’encontre de son éthique. Son choix a été publiquement salué par le biologiste Dr Solomon David, spécialiste des milieux aquatiques.

Un monstre aux allures d’ère jurassique
Les brochets crocodiles font partie des plus anciens poissons encore présents sur Terre. On les retrouve dans les eaux douces d’Amérique du Nord depuis plus de 100 millions d’années. Leur mâchoire en forme de bec de crocodile est redoutable : ils sont capables d’avaler des proies presque aussi grandes qu’eux.
Si le plus gros spécimen jamais enregistré mesurait 2,59 mètres pour 148 kg, celui attrapé par Payton s’en rapproche dangereusement. Et quand on voit les images, on comprend pourquoi certains les considèrent comme les dinosaures vivants des fleuves.
Une pêche mémorable… et exemplaire
Ce genre d’histoire me rappelle mon oncle, fervent pêcheur, qui disait toujours : « Ce n’est pas la taille du poisson qui compte, mais la manière dont tu t’en souviens. » Dans le cas de Payton, la taille est clairement là, mais c’est surtout le geste de remise à l’eau qui impressionne. À l’heure où l’on parle de plus en plus de durabilité, ce type de pêche responsable nous montre que l’homme peut encore côtoyer la nature… sans forcément la dominer.