Vincent Pochon et The big island, 8C

2010 démarre très fort en forêt bellifontaine : hier, le bleausard Vincent Pochon a réussi la première ascension de ‘The big island’, 8C. Le bloc n’est autre que la version rallongée du 8C de Dave Graham ‘The island’ à Coquibus Rumont, mais avec un départ plus logique, debout depuis le sol à la place d’un départ assis/couché sur une pierre derrière le bloc comme proposait Dave. Voici la réaction à chaud de Vincent sur cette belle perf. Les photos qui illustrent sont issues de son trip estival à Rocklands.



– Kairn : Quelle est la version de ‘The island’ telle qu’elle a été proposée par Dave Graham au printemps 2008 ? D’où démarre t’elle ? (d’un caillou je crois ?)


-Vincent : The Island est un bloc isolé au Coquibus, près de Milly-la-Forêt. C’est un gros dévers à 45° avec un rocher juste derrière qui forme une sorte de terrasse et c’est de ce rocher que Dave est parti pour réaliser ‘The Island’. C’est un départ assis/allongé où la mise en place est particulière et assez difficile.


– Kairn : Comment se présente ta version départ du sol et debout de ‘The island’ par rapport à celle de Dave ? Qu’est ce que ça rajoute en terme de mouvements et de difficulté ?


– Vincent : Ma version est commune à tous les autres blocs, les deux pieds au sol avec les deux premières prises que l’on peut atteindre dans les mains. Pour rejoindre le départ de Dave, je suis obligé de faire deux mouvements en plus qui ne sont pas les plus physiques mais qui entament bien pour la suite. C’est sûr que les mouvements rajoutent en terme de difficulté mais je ne suis pas sûr que l’on doit changer la côte.



Dave Graham dans ‘The island’ – crédit photo : Stephan Denys


– Kairn : La version initiale de Dave était vraiment illogique pour toi ?


– Vincent : Je ne peux pas dire que son départ est illogique mais en tout cas je n’y avais jamais pensé. Je ne me suis pas vraiment posé de questions, il y avait des prises en partant du sol et c’est comme ça que je me suis toujours imaginé faire ce bloc. J’essayais déjà ce départ avant que Dave l’ouvre dans sa version.


– Kairn : Combien de mouvements pour ta version du bloc ‘The big island’ ? Décris un peu le problème.


– Vincent : C’est un pur bloc de compression avec des plats éloignés et plusieurs talons. J’ai été obligé de trouver de nouvelles méthodes car je n’arrivais pas à faire celles de Dave. Dans ma version, le bloc compte 14 mouvements mais il se termine réellement au bout du 10ème.



Vincent dans Barracuda, 8A à Rocklands – crédit photo : David Evrard



– Kairn : Quelle en est la principale difficulté pour toi ? Est-ce un bloc morpho ?


– Vincent : C’est clair que c’est un bloc morpho parce qu’il faut une bonne allonge, mais ça ce n’était pas vraiment mon problème. Ma principale difficulté était tous les talons et les pointes à tenir. Par exemple, Dave mettait une pointe pied gauche que je n’ai jamais réussi à sentir et j’ai donc été obligé de trouver d’autres méthodes qui m’ont entrainé à faire plusieurs talons et déplacement de pied plus ou moins aléatoires. C’est avant tout un bloc physique mais il est devenu pour moi très technique.


– Kairn : Combien de jours de travail as tu mis ? Depuis quand étais tu dessus ?


– Vincent : J’ai commencé à l’essayer pour la première fois pendant l’hiver 2007. Je l’avais d’ailleurs fait dans une première version en partant assis sur le rocher qui est derrière avec des prises plus haute que le départ de Dave. Je ne l’avais pas annoncé parce que je pensais que le seul départ qui existait était en partant du sol.
Je n’ai pas trop essayé l’hiver suivant car c’est un bloc à conditions, que j’avais moins le temps de grimper et que j’étais le seul à essayer.
J’espérais vraiment le faire cette année et j’ai essayé de mieux m’entrainer pour ça. J’ai fait environ 6 séances dans le bloc depuis fin octobre avec Pascal Gagneux qui m’a apporté de la motivation, une bonne émulation (et des méthodes !).
Je suis content d’avoir enfin fait ce bloc mais c’est aussi un soulagement parce que ça commençait sérieusement à me prendre la tête. Maintenant je peux penser à d’autres choses.



Vincent dans Shark, 8A Rocklands – crédit photo : David Evrard


– Kairn : Un départ assis du fond est il envisageable ?


– Vincent : Tout est devenu envisageable en escalade…


– Kairn : D’autres projets bellifontains pour cet hiver ? Un truc à rajouter ?


– Vincent : Toujours des projets mais c’est top secret… J’aimerais aussi faire des classiques comme Hip-Hop Assis, L’insoutenable…Mon voyage à Rocklands en Afrique du Sud cet été m’a donné envie de voyager davantage et de découvrir de nouveaux spots hors de Bleau. En pleine réflexion de destination…

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