La saison de l’escalade démarre, revoyons les fondamentaux (le mousquetonnage)

La semaine dernière, lorsque je vous parlais de l’échauffement en prenant le parti de ne pas rédiger un article technique car la toile en est remplie. Cette semaine, avant d’entamer notre dossier mousquetonnage, je vous invite à (re)lire, par exemple, la fiche technique de la FFME. En à peine 2 pages, elle vous explique la gestuelle et les erreurs à ne pas commettre en terme de sécurité. Quel est donc l’intérêt de cet article ? Aujourd’hui, j’aimerais vous faire gagner quelques années d’expérience en vous expliquant ce que j’ai mis des lustres à comprendre : quand mousquetonner et dans quelle position.

Un élément clé souvent négligé

Soyons honnête, pour beaucoup d’entre-nous, le mousquetonnage est LE facteur limitant de la progression en escalade. Combien de fois n’avons-nous pas osé grimper au-dessus du point, impressionné par ce qu’il y avait entre nous et le prochain spits ? Combien de fois avons-nous préféré tomber que de tenter un mousquetonnage à bout de bras en tremblant des pieds et des mains ?

Par ailleurs, s’épuiser en  mousquetonant limite considérablement le niveau dans lequel on peut grimper en tête.

De là à dire qu’une séance d’entraînement spécifique au mousquetonnage est indispensable pour progresser, il n’y a qu’un pas que je franchis allégrement. Essayez-donc les exercices suivants (en étant certain que la chute au sol n’est pas possible) :

  • Mousquetonner pieds à plat.
  • Mousquetonner à bout de bras.
  • Mousquetonner en tenant des prises de main de plus en plus petites.
  • Mousquetonner en dalle, en dévers, en toit.

Quand est plus important que comment

Qu’on le veuille ou on, mousquetonner fait partie de l’activité. Aussi important que d’anticiper les prises qu’on va prendre, anticiper les mousquetonnages est primordial pour réussir une voie. A vue, il s’agira de bien repérer du bas avec quelles prises on passera la corde dans le mousqueton. Après travail, la mémorisation des positions de mousquetonnage est indispensable. Conclusion, quand vous savez à quel moment vous allez mousquetonner, vous avez fait 80% du travail.

Dans l’idéal, on mousquetonne, avec les 2 pieds posés sur des prises et la dégaine au niveau du baudrier (de façon à ne pas avoir tirer beaucoup de mou). Dans la réalité, ce n’est pas toujours possible. Il faut donc s’adapter. Ainsi, il vaut mieux mousquetonner quand on est bien en-dessous ou bien au-dessus de la dégaine si la position est meilleure.

mousquetonnage idéal. Un bonne prise dans la main, les 2 pieds posés, le baudrier à hauteur de la dégaine.
Si la position est moins fatigante, il est parfois plus efficace de mousquetonner de très bas.
Psychologiquement plus difficile, faire l’effort d’aller au-delà de la dégaine pour mousquetonner est parfois indispensable

On mousquetonne avec ses pieds

Et oui, mousquetonner nécessite de lâcher une main et de se retrouver dans un équilibre parfois précaire. La réussite du geste passe donc par un parfait positionnement du corps conditionné par la pose des pieds. Exemples en images :

Avec un pied dans le vide, le mousquetonnage devient épuisant voire dangereux car le déséquilibre est compensé par une traction plus forte sur la prise de main.
Parfois, il ne faut pas hésiter à se repositionner spécifiquement pour mousquetonner

Le petit plus kairn.com

La position des pieds est le facteur fondamental pour un mousquetonnage qui préservera votre énergie et qui ne sera pas précaire. Alors, il est parfois très utile de monter un pied très haut (même sur une prise qui ne sera pas forcément utilisée pour grimper par le suite) pour se caler dans une position permettant un mousquetonnage fluide et serein.

Le pied gauche calé très haut stabilise le grimpeur pendant qu’il mousquetonne

Pour aller plus loin :

La saison de l’escalade démarre, revoyons les fondamentaux (gérer le mou de corde)

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