C’est un numéro de La Conversation Scientifique très particulier diffusé en septembre 2017 sur France Culture. Un entretien avec le philosophe Daniel Parrochia et l’alpiniste François Damilano sur ce sommet de la démesure dont l’ascension est réputée la plus dure du monde.
« Ce n’est pas la hauteur qui est terrible, c’est la pente » disait Nietzsche, qui pourtant n’avait jamais été au Pakistan.
Avec 85 morts recensés à ce jour, « La Montagne sans pitié » est si difficile à escalader qu’elle n’a jamais pu être réalisée en hivernale. Et ce n’est pas faute d’essais.
Le problème du sac à dos
Il faut l’avouer, on a pas tout compris. Mais les développements entre l’alpiniste et le philosophe-mathématicien sur le « tétraèdre » que représente le K2 (8611 mètres d’altitude) sont assez fascinants. A commencer par le « problème du sac à dos », exemple d’optimisation sous contrainte, bien connu des informaticiens… et des alpinistes (des randonneurs aussi !)
Daniel Parrochia est philosophe et auteur de « Le cas du K2, Mathématiques et alpinisme » (Le corridor bleu, 2013). Il n’a jamais été au K2, mais le décrit incroyablement bien.
François Damilano est alpiniste, et réalisateur du film « K2, une journée particulière » (Nomade Prdouctions, 52min, 2016).
« C’est une montagne pointue »
« C’est une montagne pointue » dit-il, « une montagne radicale ». Il a tenté en 2016 de gravir le K2. Mais une avalanche avait alors balayé les camps 4 et 3. Tous les membres de l’expédition, grimpeurs et sherpas, sains et saufs, étaient alors redescendus au camp de base. Le matériel (tentes, oxygène,…) nécessaire au summit push ayant été détruit, l’expédition s’était alors achevée.
Le 9 mai 2008, après avoir escaladé le Putha Hiunchuli (7.242 mètres), il réalise la première ascension en solo d’un sommet vierge de 6.182 mètre dans le groupe du Dhaulagiri. Il le nomme en l’honneur d’Elizabeth Hawley Pic Hawley.
Excellente émission d’Étienne Klein qui invite chaque samedi des gens passionnants avec une vision originale assumée du monde.