La Grande Traversée des Alpes est au bord de la liquidation

La Grande Traversée des Alpes, une association de développement touristique emblématique du massif alpin, est au bord de la liquidation. Oui, le dispositif français le plus élaboré pour développer l’itinérance touristique risque bel et bien de disparaître dans les Alpes. En jeu, cinq grands itinéraires et 17 millions d’euros de retombées directes pour les socioprofessionnels du massif.

« Le pire, ce serait la disparition dans l’indifférence de l’une des offres les plus attrayantes du tourisme en montagne et l’un de ses leviers économiques les plus pertinents… » indique Guy Chaumereuil, président de l’association Grande Traversée des Alpes.

Il souligne l’action menée par l’association et défend l’atout économique qu’elle représente pour le tourisme de montagne « sur des territoires qui en ont réellement besoin ». L’organisme affirme générer des retombées économiques directes à hauteur de 17 millions d’euros sur le massif alpin. Et ce pour un minimum de 50.000 « pax-clients ».

« A pied, à VTT, à vélo classique ou vélo électrique »

« Les clientèles itinérantes – sur deux, trois, dix jours ou plus, à pied, à VTT, à vélo classique ou vélo électrique, en voiture, à moto – sont un marché mature, à fort potentiel national et international, qui rapporte, chaque jour, 20 à 30% de plus que les vacanciers sédentaires et s’inscrit dans une logique de développement local. Au total, cela représente aujourd’hui 17 millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année pour les acteurs de ce type de tourisme » affirme t-il.

La Grande Traversée des Alpes est un dispositif unique : 5.000 kilomètres de sentiers, pistes, routes et parcours aménagés, équipés, fléchés du Léman à la Méditerranée, 400 hébergements et prestataires d’activités et 150 Offices du Tourisme partenaires. La Grande Traversée des Alpes couvre le GR 5, le Chemins du soleil, la Via Alpina, ou encore la Route des Grandes Alpes.

Alors, où est le problème ? « Les Régions sont nos deux plus importants partenaires publics, aux côtés des départements et de l’Etat avec qui nous continuons d’avoir les meilleurs rapports. La Région Auvergne Rhône-Alpes a modifié son mode d’attribution des subventions, c’est certes un problème pour nous mais elle nous reste fidèle et nous maintient sa confiance en renouvelant sa cotisation. Ce n’est pas rien. Mais la Région Sud a décidé non seulement de se désengager totalement mais en plus d’exiger de nous le remboursement de subventions pour plus de 120.000 euros qu’elle considère comme un trop perçu sur trois exercices précédents. Ce que nous contestons vigoureusement et avec une totale sérénité tant notre fonctionnement – qui est validé chaque année par l’ensemble de nos autres partenaires… et par cette même Région jusque-là ! – est transparent. Mais à court terme, la GTA ne peut y survivre. Résultat, nous pourrons assurer nos charges jusqu’en septembre, pas au-delà… ».

Appel à un soutien exceptionnel

Aussi, le Conseil d’Administration a-t-il décidé ce mercredi d’adresser à l’ensemble des présidents des exécutifs départementaux et régionaux un appel à un soutien exceptionnel pour assurer la fin de l’année mais surtout les trois mois nécessaires à la finalisation d’un nouveau business plan, étudié depuis un an et demi avec l’accord de tous les partenaires, intégrant davantage public et privé et plus proche encore des attentes territoriales.

Seule, la Région Sud y émet aujourd’hui des réserves. « Là, on ne comprend plus : nous sommes les premiers à avoir pris en compte les difficultés des collectivités aujourd’hui et à chercher des solutions innovantes. On ne peut pas vouloir à la fois que nous restions 100% public… et nous couper le robinet ! »

Initiée en 1971 par la puissance publique (l’ex-Datar), l’expérience de la GTA regroupe en 2018 quelque 400 adhérents.

Pour aller plus loin sur ce sujet

La Grande Traversée des Alpes et les Accompagnateurs en Montagne

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