Alpes – Mont-Blanc : Pas de tramway pour Babel

Les nuits calmes d’été, le mont Blanc est une méduse. Avant l’aube, de longs filaments luminescents remontent doucement vers le dôme blafard qui lui sert de tête. Ces fils de lumière sont les lampes frontales de centaines de marcheurs, de guides, d’alpinistes. Chacun monte, les poumons douloureux, grommelant dans sa langue des pensées plus ou moins lucides, hypnotisé par le grincement des crampons sur la trace. La somme de ces quêtes minuscules dessine, aux passages-clés, trois quasi-sentiers que les guides retrouvent après chaque tempête, et qui convergent à 4 810 mètres d’altitude.

Dans la nuit, ces voies ressemblent à des tentacules – éphémère constellation de la Méduse. Sous chaque frontale-étoile, il y a une mécanique de désir, un petit ressort personnel remonté à bloc, objectif le ‘toit’ de l’Europe occidentale.

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