Pédaler, nager, courir, voler, plonger… Partir aux sports d’hiver ne signifie plus seulement skier. Zoom sur dix expériences intenses qui donnent de nouvelles couleurs à la saison du blanc.
Dérivé du VTT traditionnel, le Fat Bike se dote d’une arme redoutable : des pneus particulièrement larges alliés à un cadre rigide sans suspension. Démêler l’historique de cette étrange bécane relève déjà de la gageure. Quelques inventions farfelues au début du xx e siècle, des prototypes de pneus Michelin testés dans les années 80 à travers le Sahara puis des essais convaincants en Alaska. Le but, un vélo réellement tout-terrain capable d’affronter la boue, le sable et la neige avec la même légèreté. Ce n’est véritablement qu’en 2000 que le Fat Bike imprime sa marque en Amérique. Au cœur du Vercors, Villard-de-Lans s’affiche comme la Mecque du VTT en France depuis plus d’un quart de siècle. Lorsque le Fat Bike franchit l’Atlantique, la station iséroise s’impose comme un terrain de jeu privilégié…..
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Observer les étoiles au Pic du Midi
Les skieurs redescendent en station. Juste le temps de s’engouffrer dans le dernier téléphérique au départ de La Mongie. Deux bennes et, quinze minutes plus tard, on pénètre dans cette forteresse de science-fiction pourtant érigée en 1878. A 2 877 mètres d’altitude, coiffé d’une dizaine de coupoles, l’observatoire du Pic du Midi comprime 10 000 m 2 sur six niveaux. On s’y attend et, pourtant, le froid vous saisit. L’oxygène s’est raréfié, sensation d’essoufflement. « C’est l’altitude », rassure l’astronome chargé de l’accueil. Sur la terrasse, un pâle soleil se faufile derrière la chaîne des Pyrénées. La laine duveteuse des nuages emmitoufle les sommets. Installation rapide dans les chambres. Sobrement décorées par Starck, comme pour mieux sublimer la vue époustouflante depuis le lit surélevé. Direction le musée. La scénographie, un peu datée, est magistralement dépoussiérée par les explications du guide. De la première lunette acheminée pièce par pièce à dos d’âne jusqu’à nos errements écologiques, de la découverte du coronographe aux travaux de recherche en botanique, la visite couvre un large spectre, préambule au dîner. Dans le ciel, s’allument les étoiles : Céphée et la Grande Ourse, Orion et Cassiopée. Selon la visibilité, les rendez-vous s’égrènent au fil de la nuit, au bon gré des planètes. S’extirper du lit relève de l’effort. Les pas crissent prudemment sur la neige glacée. Embrasser les anneaux de Saturne. Compter un à un les cratères de la Lune. Saluer le passage de la station spatiale internationale. Précieuse récompense. 6 heures du matin, un peu plus tard peut-être. Les yeux chiffonnés de sommeil, on avale le petit-déjeuner. Vite, filer sur la terrasse. Le soleil se hisse tout juste, drapant le ciel de roses et d’orangés, d’or et de braise. Le silence pour seul témoin. Inutile de parler. Deux chercheurs s’interpellent. On les suivra, dans un dédale de couloirs. Par chance, on pourra apercevoir l’impressionnant télescope Bernard Lyot. Un petit tour dans les quartiers scientifiques. La première benne entre en gare. Déjà les premiers touristes. La tête dans les étoiles, on peut redescendre.
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