Climat, COP21, un consensus non partagé pour alimenter le ‘green washing’ des grands pollueurs

Hormis le fait que, comme pour un certain nombre de grandes ONG dites « de protection de la nature » le financement est essentiellement assuré par les plus grands pollueurs de la planète, la journaliste de Médiapart, Jade Lindgaard nous apporte un nouvel éclairage du genre politiquement incorrect. Une sorte de pavé dans la marre du discours officiel qui ne supporte pas la contestation.

Cette journaliste nous explique que :

« Le bouleversement du climat, c’est nous qui le causons. Mais une mécanique de déresponsabilisation est en marche : la construction du climat comme un sujet extérieur à nous-mêmes, sans rapport avec nos politiques publiques, nos modes de vie, nos choix électoraux, notre vision du développement.

‘Pour celles et ceux qui s’intéressent au dérèglement climatique et travaillent sur ce sujet depuis plusieurs années, qui pensent que ce n’est pas qu’un problème de chimie de l’atmosphère mais une question de société, la période actuelle est très étrange. Le sigle COP21, cette 21e conférence des parties de l’ONU, le nom technique du sommet du climat qui s’ouvre au Bourget le 30 novembre, est partout : sur les écrans publicitaires des couloirs du métro, dans les communiqués de presse des entreprises du CAC 40, dans les projets d’exposition d’art contemporain, dans les salles de cinéma, sur la tour Eiffel, sur des pommes cultivées en Moselle, dans les sondages d’opinion, entre les lèvres de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, dans les tweets de la station spatiale américaine. C’est indéniable : l’intérêt pour les négociations climatiques, en cours depuis vingt ans, dépasse enfin le cercle des experts. La perspective d’un accord contre le dérèglement du climat est devenue une question grand public.
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‘Éviter un réchauffement planétaire supérieur à 2 °C par rapport à la période pré-industrielle est l’un des enjeux majeurs de la conférence. C’est l’un des objectifs les plus consensuels de la négociation (même s’il est contesté par les petits États insulaires qui voudraient le limiter à 1,5 °C). Mais les analyses des scientifiques montrent qu’il ne reste plus qu’une chance infime d’y parvenir (voir l’article de Michel de Pracontal à ce sujet). C’est une réalité physique incontournable. Alors pourquoi tant de gens font-ils semblant d’y croire encore ? Pour plusieurs raisons : parce que cela leur permet d’exercer une activité professionnelle, de s’assurer une place dans le débat public, parce qu’ils ne savent pas comment faire autrement.
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‘Dans ces conditions, pour sa couverture de la COP21, Mediapart donne la priorité à la restitution des faits et des réalités du dérèglement du climat : reportages sur les grands travaux d’aménagement du territoire à l’échelle internationale ; enquêtes sur les multinationales qui polluent le monde ; synthèse et discussion des connaissances scientifiques ; entretiens avec des chercheur-e-s en sciences sociales ; explications des enjeux économiques et sociaux des politiques énergétiques derrière les discours officiels ; suivi des mobilisations. Un pied au Bourget pour y suivre le théâtre des négociations, mais la tête et les mains dans le monde réel, dans sa brutalité, son cynisme et ses ressorts d’action’.

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