Critique film : Reach

Dernier opus made in US en date, « Reach » est le premier film de Nathan Bancroft (Rogue States Productions). On a droit à 50 minutes en compagnie de quelques ténors du Nouveau Continent, Felipe Camargo, Dave Graham, Jon Cardwell Daniel Woods. Ce film uniquement dédié à la recherche de la haute difficulté en bloc témoigne de leurs dernières pérégrinations.

Une belle place est faite aux nouvelles aires de jeux de Wolverine Land (Colorado) et d’Ubatuba (brésil), deux spots qui ont été développés l’an dernier par la bande. C’est tout d’abord la beauté des paysages réalisés qui ressort, bien mise en avant par de nombreux plans fixes. On sent tout de suite que les images ont été véritablement travaillées, bien loin d’une production amateur. Les couleurs et la lumière son magnifiques, nous dépeignant des ambiances de carte postale. On a droit à une présentation d’endroits somptueux, que ce soit ce chaos et ce lac d’altitude ou ces blocs posés sur la plage devant l’océan Atlantique ou encore l’ambiance jungle de Sao Bento. Très bien mis en valeur, ces paradis incitent au voyage.

Côté performance, nous avons droit à de nombreuses premières ascensions extrêmes. Le jeune Felipe Camargo nous explique sa quête afin de trouver le premier 8B+ brésilien. Une cotation jamais réalisée dans ce pays que « Felipinho » finira par proposer avec « Into the wild » à Ubatuba. A Wolverine Land, ce sont Graham et Cardwell qui cherchent les méthodes, essayent et solutionnent « Evil backward » ou encore « Death trout ». On apprécie spécialement la bonne dynamique créée par un enchaînement relativement rapide des plans. Néanmoins, les problèmes se ressemblent tous un peu et proposent des profils moins originaux et dépaysants que les blocs brésiliens.

De plus, l’utilisation quasi-systématique de plans américains  pour mettre en scène le grimpeur n’est pas forcément judicieux : les jambes et les pieds sont souvent invisibles, les ballants sortent du cadre et on a vraiment du mal à se faire une idée globale de la difficulté réelle des passages réalisés. Le film se clôture avec un sympathique témoignage de l’icône Dave Graham qui expose son mode de vie tourné autour de l’escalade.

Au final, « Reach » est un documentaire plaisant à regarder traitant des performances en bloc en Amérique l’an passé. Des images superbes et un côté esthétique certain au détriment d’un scenario, d’une profondeur de traitement, d’une originalité et d’une variété dans les spots et les grimpeurs  mis en avant. Un zapping plein les yeux de plus qui aura du mal à se démarquer des autres.

 

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