Des Tags sur les rochers de la forêt de Fontainebleau !

Le problème avec les forêts péri-urbaines, c’est qu’elle reçoivent la visite de personnes dont le comportement est totalement incompatible avec le respect des sites naturels et de leurs usagers. Début juillet 2017, des tagueurs ont à nouveau sévi sur quelques blocs des Trois Pignons. Une pollution visuelle hélas relativement courante si ce n’est la surface couverte : environ 15 m² de rocher bariolé ! Tager, graffer, est un délit grave qui peut être sanctionné par des amendes très lourdes (voir bas d’article). L’ONF a été immédiatement informé mais ne souhaite pas communiquer sur le sujet durant la procédure d’enquête et nous a même demandé, par l’intermédiaire du Cosiroc, de retirer notre publication Facebook sur le sujet. Il est vrai que « médiatiser » ce type d’affaire contribue sans doute à satisfaire l’attente du peintre. En attendant, ce triste spectacle devrait s’afficher beaucoup plus longtemps que les autres fois, l’ONF ayant fait savoir aux bénévoles effaceurs qui ont oeuvré sur les précédentes fresques et autres balisages de sentiers sauvages  qu’ils risquent des poursuites pour destruction de preuve et utilisation de produits polluants et interdits en forêt de protection !

Rappelons ici que le mot anglais « tag » signifie « étiquette ». Un tag correspond donc à la signature d’un nom qui est soit apposé pour signer un graff’, soit utilisé seul et pour lui-même. C’est le cas dans cette affaire. il s’agit du pseudo de l’artiste ou d’un collectif.

Mais au fait, est-ce de l’art ou du vandalisme ?

Après tout, on pourrait très bien considérer ces fresques comme les futures témoignages d’une civilisation qui sera disparue depuis des millénaires ou comme des œuvres de Land Art d’inspiration urbaine. On vous laisse le soin de méditer là-dessus en rappelant juste que le graffiti a déjà gagné ses lettres de noblesse et que dans un contexte légal, ce sont parfois de vrais chefs d’oeuvre.

En attendant, pour revenir aux tags forestiers, si depuis les années 80, les grimpeurs et autres usagers avaient pris l’habitude de les effacer promptement de manière à ne pas susciter d’autres vocations (exemple à la Troche ou au Rocher Canon, il convient maintenant de leur demander d’attendre l’appel de l’ONF pour opérer.

L’ONF ayant maintenant fait savoir au Cosiroc que l’usage d’un décapant chimique était interdit par en forêt de protection donc dans les forêts domaniales de Fontainebleau, des Trois pignons et de la Commanderie, il faudra attendre de sa part, les procédures et méthodes à employer pour la suppression des symboles obsolètes. Ceci est sans doute valable pour les circuits d’escalade, le balisage des sentiers…

Il existe bien d’autres méthodes mécaniques efficaces mais elles sont coûteuses et difficiles à mettre en oeuvre (c’est le cas du sablage qui fut utilisé sous le Toit du Cul de chien). Par ailleurs, elle peut provoquer une altération considérable du rocher et on ne parle même pas du piquetage pratiqué sur certaines balises de la forêt dont on peut encore voir les traces 40 ans après ou des tentatives désespérées  de camouflage avec une peinture grise… Le pire étant la disqueuse… Quant à la bonne vieille méthode du chalumeau utilisée sur les circuits jusque dans les années 80 rappelons que tout feu est interdit en forêt domaniale.

 

Que risque les peintres ?

Les graffitis constituent un délit selon l’article 322-1 du code pénal alinéa 2, sanctionné d’une amende de 3750 euros et d’une peine de travaux d’intérêt général. Par ailleurs, selon l’article R635-1 la « destruction, la dégradation ou la détérioration volontaires d’un bien appartenant à autrui » dont résulte un dommage léger, constituent une contravention punie d’une amende de classe 5 (1500 euros) portée à 3000 euros en cas de récidive et de travaux d’intérêt général. C’est le minimum car l’article 322-1 du code pénal considère la dégradation volontaire comme un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Une peine qui peut être aggravée s’il s’agit d’un immeuble classé (Article 322-3-1).

Plus d’infos dans Tribune Libre de Bleau et Cie

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