Au cœur du massif de Belledonne, EDF transforme des zones montagnardes inutilisées en «?réservoirs de biodiversité?». Des outils de compensation à vendre aux bétonneurs des environs.
Imaginez une vallée montagnarde de plus de 1 300 hectares située où il n’y a rien. Des chamois, des bouquetins, des pierriers, des alpages, une forêt. Rien. Cette vallée, dont le départ se situe à quinze kilomètres d’Allevard, s’appelle Combe Madame. Elle marque la frontière entre la Savoie et l’Isère dans ce secteur encore non saccagé du massif de Belledonne. Il se trouve qu’EDF est propriétaire de ce morceau de montagne. De l’eau coulant ici en grande quantité, le géant électricien a imaginé un jour pouvoir l’exploiter. De l’autre côté des crêtes du Mouchillon, aux Sept-Laux (les lacs et non de la station de ski), EDF a fait des barrages et tire profit de la ressource hydraulique abondante. Mais Combe Madame, elle n’en avait jamais rien fait. Aujourd’hui, EDF veut rentabiliser cette zone montagnarde en la transformant en «?réservoirs de biodiversité?» qu’elle revendra ensuite sous la forme de «?permis de pollution?» aux géants du bulldozer souhaitant dévaster des secteurs protégés. Enquête sur ce marché de l’hectare de réserve naturelle