Escalade aux Grottes du Loup à Lourdes : Équipement du site dans un esprit participatif le week-end prochain

On se souvient de la polémique qui avait secoué le petit monde de l’escalade au printemps lorsque le Comité Départemental FFME des Hautes-Pyrénées avait dénoncé des conventions de sites d’escalade qui, en définitive, étaient caduques depuis très longtemps. Tout est rentré dans l’ordre assez rapidement avant l’été dans le cadre de la CDESI (Commission Départementale des Espaces, Sentiers et Itinéraires) présidée par Michel Pélieu, Président du Conseil Général, en parfaite conformité avec la législation existante et ignorée de trop de pratiquants.

Reprise des équipements, surveillance et entretien des sites d’escalade

Le Comité Départemental de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade (FFME) n’a jamais perdu de vue son objectif de promotion et d’organisation de la discipline. Elle n’a jamais abandonné l’idée d’équipement et encore moins de réalisation d’un topo en partenariat avec le Conseil Général.

Il a été organisé un système de surveillance des sites pour leur entretien faisant participer l’ensemble des usagers bénévoles mais aussi professionnels. Il existe, depuis le début de l’été, un responsable compétent et référent par site.

Fait tout à fait nouveau. Quant à l’organisation des financements et l’organisation des responsabilités, l’ensemble a été revu et… corrigé dans le respect des intérêts des licenciés, toutes disciplines confondues.

Site des grottes du Loup à Lourdes : nouveaux secteurs équipés en mode participatif

Dans un courrier adressé à ses membres mais aussi au CAF et à la Mairie de Lourdes, la FFME-65 invite pour le week-end du 13 et 14 octobre 2012 à participer à l’équipement de deux nouveaux secteurs d’escalade aux Grottes du Loup à Lourdes.

Il est précisé : « Lorsque nous allons en falaise, tout est déjà équipé, nous arrivons, installons nos cordes et profitons du site. Ces deux secteurs sont vierges. Il y a tout à faire, nettoyer le pied des voies, purger les falaises, choisir les futures voies et leur itinéraire, percer et placer les points d’assurage et enfin nommer sa voie. Lors de ce week-end vous aurez la possibilité d’ouvrir votre voie et d’apparaître dans le futur topo d’escalade. Mais le plus important est d’aller au bout de la pratique de l’activité. Découvrir et comprendre comment on équipe un site d’escalade, comment nait une voie d’escalade ».

Il n’est donc plus question d’abandonner purement et simplement l’équipement à des professionnels rémunérés travaillant un peu à la méthode d’une entreprise de travaux acrobatiques, après avoir répondu à un appel d’offre public. C’est le retour aux sources de l’équipement par les pratiquants pour les pratiquants avec les pratiquants comme c’était le cas à l’origine des sites d’escalade en falaise, hors haute montagne. C’est aussi la responsabilisation de chacun tout en se formant. C’est l’éducation sportive citoyenne qui est mise en avant, c’est-à-dire tout le contraire de ce qu’avait exigé l’ex-DDJS du début des années 2000 ayant conduit à la faillite du Comité Départemental.

Lourdes, et les Hautes-Pyrénées, une tradition de l’auto-équipement….. participatif

Les sites d’escalade de Lourdes et ses environs n’ont pas attendu la FFME ni même le CAF pour être équipés. C’était, par le passé, toujours à l’initiative et l’œuvre d’une bande de copains dans ou en marge d’un club. Un équipement souvent très sommaire à la manière « montagne » avec peu de matériel de l’époque, c’est-à-dire quelques pitons ayant servi combien de fois ?

A en faire pâlir de peur les grimpeurs d’aujourd’hui. Quelques pitons, un arbre ou un béquet rocheux pour une moulinette et vas-y, on grimpe. Il y a bien eu quelques égratignures, mais pas de morts. Plusieurs sites avaient été ouverts dans les années 1960 / 70 sur le Béout, faciles d’accès à pied ou bicyclette depuis Lourdes, à une époque où les jeunes ne disposaient pas d’automobiles. Puis ce fut celui du col d’Ech, et bien plus tard, celui du Pic du Jer que nous devons aux bénévoles du CAF de Lourdes notamment Robert Piton pour le nettoyage.

Le Pibeste, avec l’association « Grimpeurs Pibeste Chaud » aujourd’hui disparue, a été le premier site de la vallée conçu par des professionnels, sous l’impulsion de Pierre Canivenq, guide de haute montagne et financé en grande partie par le Conseil Régional (CIDAP présidé par José Marthe). Les sites du Bois de Lourdes et de la grotte du Loup ne sont apparus qu’à la fin des années 90, équipés par des grimpeurs bénévoles et repris sous convention dans des conditions discutables vers 2003 / 2004.

Dans le département, d’autres sites ont été équipés bénévolement avec la participation de professionnels. C’est le cas de Troubat avant les premières compétitions françaises d’envergure avec les Grands Prix de France de 1985 et 1986 organisés par la FFE (Commission escalade dissidente de la FFM puis réintégré au 1 janvier 1987 pour former la FFME), de Pène Haute sous l’impulsion de Dominique Brenguer, etc… D’autres sont des sites historiques comme le Clot (Pont d’Espagne) à Cauterets imaginé par l’armée autour de son camp d’entrainement ou Gavarnie qui recevait l’UNCM (devenu UCPA) et encore avant les Chantiers de Jeunesse durant la dernière guerre.

Chaque site a son histoire. Nous pourrions aussi évoquer Suberpène et le premier championnat régional en 1991, Thèbes, Campan… et ceux qui ont disparu…. Il serait fastidieux des reprendre un à un. Mais tous sont nés, jusque vers 1985, de la volonté de grimpeurs / alpinistes locaux qui cherchaient à s’entrainer. Puis ce fut le développement d’une discipline à part entière. Mais aucun de ces sites n’est lié à une volonté de développement administratif, touristique ou territoriale. Seulement un intérêt sportif. Et le plus fort développement s’est exprimé par des initiatives individuelles sans aucune organisation. C’est cette même volonté de la base qui semble revenir sur le devant de la scène avec, néanmoins, un minimum d’organisation et coordination assurée par la FFME. Les sites d’escalade aux grimpeurs, pas aux marchands et aux équipeurs touristiques.

Un WE d’équipement organisés et encadré

Le WE prochain, 13 et 14 octobre, tous les grimpeurs licenciés FFME ou adhérents de la FFCAM (Club Alpin) du département âgés d’au moins 15 ans pourront participer à l’ouverture de deux nouveaux secteurs des grottes du Loup, un ancien site touristique historique de Lourdes qui aurait besoin d’un bon nettoyage. Organisé par le Comité Départemental de la FFME il sera encadré par Sébastien Miguez et Yannick Escande (Brevets d’État).

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