Focus sur le Patxitraining

14 jours de « Patxitraining », c’est ce que viennent d’endurer les forts falaisistes espagnols Edu Marin et Dani Andrada en compagnie de Patxi Usobiaga en cette fin de mois de janvier . Coachés par ce dernier, les trois compères ont alterné entre séances de pan Güllich ; de musculation orientée, travail lesté, résistance, poutre, bloc extérieur,…

Nous sommes allés à la rencontre de Patxi Usobiaga histoire d’en savoir plus entre deux voies dures avalées en guise de surcompensation à Siurana (voir fin de l’article). On rappelle que le basque est ex-compétiteur de haut niveau, champion d’Europe en 2008 et champion du Monde en 2009, vainqueur de la coupe du Monde de difficulté 2006 et 2007… Photos issues de la collection personnelle de Patxi et traduction par Nicolas Durand.

– Kairn : Quel était le but de ces 14 jours de «formation de Patxi’ avec Edu et Dani?

– Patxi Usobiaga : L’objectif était le même pour tous les deux, se mettre en forme. Pour Edu c’était plus une période pour commencer à préparer ses projets de l’été. Pour Dani, comme cela faisait près de 14 ans qu’il ne suivait pas un entraînement structuré, il voulait suivre mon entrainement pendant 14 jours pour comprendre ce qu’il pouvait encore améliorer dans son escalade, prendre de la force et travailler la résistance. Malgré cela il est clair qu’en 14 jours tu ne peux pas faire de miracles !

– Kairn : Comment était organisée votre quinzaine de training ?

– Patxi : Nous nous sommes entraînés pendant 14 jours. Le 5ème jour nous sommes sortis faire du bloc naturel, et le 10ème jour on a fait repos. Chaque jour d’entraînement durait entre 4 et 7h. Personnellement je préfère faire deux séances, une le matin et une l’après midi mais Dani lui il préfère se reposer le matin alors on a tout fait en une grosse séance/jour.

– Kairn : il sembleau visionnage que l’entraînement était plus orentée pour une préparation à la performance en falaise. Est-ce que ta vision de l’entraînement est différente quand tu te prépares à la compétition ?

– Patxi : Non, il n’y a aucune différence, l’objectif du « Patxitraining » c’est d’améliorer toutes les facettes et qualités physiques du grimpeur, si tu le suis tu t’amélioreras que ce soit pour le milieu naturel mais si c’est la compétition qui te motives, alors tu pourras aussi atteindre ton potentiel maximum.

– Kairn : Quels sont pour toi les règles les plus importantes à respecter pour un bon entraînement, la marque « Patxitraining » ?

– Patxi : D’une part, « Patxitraining » casse un peu les structures d’entraînement connues depuis de nombreuses années, avec beaucoup de force au départ (hiver), puis ensuite de la résistance. C’est vrai que pour des grimpeurs qui ont des fibres lentes, après une phase de repos d’au moins 15 jours, commencer par faire de la force c’est plutôt difficile, cela convient plus aux grimpeurs avec des fibres de rapides et qui ont un certain talent. La suite de L’entraînement est axé autour d’une bonne planification pour ne pas se blesser, puis sur l’amélioration de toutes les filières et enfin la dernière partie est vraiment focalisée sur un objectif d’enchainement à l’esprit.

– Kairn : L’an dernier, tu as fait un super travail avec Adam Ondra, l’aidant l’aider à atteindre son objectif d’être champion du monde dans les deux disciplines. Comment ça s’est passé ? Qu’as-tu appris de cette expérience ?

– Patxi : Pour être honnête, le processus avec Adam était comme avec tous les grimpeurs qui suivent le « Patxitraining », c’est vrai que c’était sans doute plus facile avec lui pour échanger, se comprendre, mais c’est sans doute aussi parce qu’Adam, de par son statut d’étudiant et professionnel devait faire de nombreux changements. L’apprentissage a été incroyable, nous avons partagé de nombreux moments, beaucoup d’entre eux était très durs surtout en début de saison avec Chamonix, la Chine, Briançon …

A vrai dire au départ j’étais vraiment excité parce qu’Adam Ondra a bien voulu faire confiance au « Patxitraining » pour atteindre son objectif principal, mais j’avais aussi beaucoup de pression, c’étaient des sentiments à la fois extrêmes et contradictoires. Mais ensuite j’ai réfléchi et agi comme quand je faisais de la compétition : on va essayer, et soit on restera là où on en était déjà soit on en ressortira victorieux. Et victorieux on l’a été !

– Kairn : Quels sont tes objectifs 2015 en grimpe ?

– Patxi : Je voudrais profiter de toute cette motivation pour faire des projets qui me tiennent à cœur à Siurana, Oliana,… Et puis j’ai du temps jusqu’à ce que les épreuves de difficulté commencent en avril car après je suis sollicité sur des ouvertures.

Ndlr : Patxi est actuellement à Siurana où il est déjà en train de récolter les premiers fruits de sa quinzaine d’entraînement, empochant le 8c+ de « Chocolate caliente » en quelques essais vendredi puis aujourd’hui la première répétition de « La carriola » 8c+ (ouvert par Gabri Moroni en février 2013) encore ! Et ce n’est peut-être pas fini !

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